Une vision dans la politique étrangère

Il est difficile de voir le contour de la politique américaine au Moyen–Orient. M. Trump a pris certaines initiatives dans la région, notamment des frappes en Syrie, mais elles ont été des mesures de réaction, et on constate un manque de stratégie claire et cohérente pour cette région.

M. Trump a fait savoir que l'EI était l'ennemi commun du monde et demandé aux alliés américains au Moyen–Orient et en Europe de renforcer la lutte commune contre le groupe terroriste. Mais si les Etats–Unis ne peuvent pas se débarrasser complètement du terreau qui nourrit le terrorisme et l'extrémisme, le monde occidental restera toujours vulnérable.

M. Trump a souligné à plusieurs reprises que l'Iran constituait le principal défi pour les intérêts géopolitiques américains au Moyen–Orient. Il tente de poursuivre la politique formulée par le gouvernement de M. Bush, consistant à soutenir les sunnites et à réprimer les chiites. M. Trump a accru l'aide aux pays arabes qui s'opposent à l'Iran. Téhéran ne restera cependant pas passif, il élargit son influence dans les affaires régionales et veut coopérer avec les autres puissances.

M. Trump est un pragmatique et sa politique étrangère est calculée. Il veut vendre des armes américaines aux pays arabes et à Israël. Il tente non seulement de prélever des frais de protection auprès des alliés des Etats–Unis au Moyen–Orient, mais les incite à investir davantage dans l'économie américaine. Ce sont les Etats–Unis qui en bénéficient le plus, mais une telle coopération déséquilibrée ne sera probablement pas très bien vue par les partenaires des Etats–Unis, et aboutira encore moins à une version moyen–orientale de l'OTAN.

M. Trump s'est engagé à faire avancer les pourparlers entre Israël et la Palestine pour parvenir à des avancées significatives durant son mandat. Le fossé entre les deux parties est néanmoins considérable. Le cabinet israélien reste inflexible. Si M. Trump est trop proche d'Israël, il ne pourra pas gagner la confiance de M. Abbas et des Palestiniens.

Même si le projet de paix au Moyen–Orient de M. Trump ne s'est pas encore réalisé, le président américain s'y est attelé plus tôt que ses prédécesseurs et des progrès significatifs sur cette question épineuse auront sans doute été effectués.

(L'auteur est commentateur pour Beijing Information et chercheur à l'Institut Pangoal)