Le président américain Donald Trump a signé mardi 28 mars un décret sur l'«indépendance énergétique» mettant au rebut plusieurs initiatives environnementales de l'administration Obama, y compris le Clean Power Plan. La mesure de Trump appelle à relâcher les entraves réglementaires sur les industries des combustibles fossiles, considérée comme une intention de l'administration de se retirer de l'action sur le changement climatique.

Fin 2014, les dirigeants chinois et américains avaient conclu un accord sur le changement climatique. Ce dernier ayant ouvert la voie à la signature de l'Accord de Paris l'année suivante, les deux pays étant les deux plus grands émetteurs de dioxyde de carbone au monde. La Chine est prête à réduire les émissions par unité de PIB en limitant l'utilisation des combustibles fossiles. Cependant, l'action actuel des Etats-Unis mine le dévouement des autres nations pour mettre en œuvre l'Accord de Paris.

Les USA émettent une quantité importante de gaz à effet de serre, mais ils ont également l'avantage technologique de la réduire. L'attitude de cette superpuissance mondiale face au changement climatique aura un impact profond sur la façon dont le monde peut réagir et changer la perception de cette bataille contre le changement climatique causé par l'homme.

La Chine se trouve encore dans une phase de développement rapide et la tâche de l'industrialisation n'a pas encore été achevée. Néanmoins, Beijing doit faire avancer l'Accord de Paris et équilibrer son développement économique avec la réduction des émissions de carbone.

Washington est censé se lancer dans le même combat, mais l'administration Trump pourrait être la première à abandonner l'accord, ce qui serait très décevant.

Devant le pouvoir destructeur de la nature, l'humanité est une communauté de destin commun. Le réchauffement climatique incontrôlé aura des résultats désastreux dont personne ne sortira intact, y compris les USA.

La force des Etats-Unis leur permet d'agir volontairement, indépendamment de l'opinion internationale. Si Beijing ou Moscou menace de quitter cet accord, ces deux villes seront confrontées à d'énormes pressions de la communauté internationale.

De nombreux médias occidentaux ont critiqué la décision de Trump, mais ont été peu entendus. Certains comptent sur la Chine pour combler le vide laissé par Washington dans la lutte contre le changement climatique. Mais quoi qu'il arrive, Beijing ne pourra pas prendre toutes les responsabilités que Washington refuse de prendre.

Depuis une longue période, la Chine reste le plus grand pays en développement au monde. Comment peut-on s'attendre à sacrifier son propre espace de développement pour des puissances occidentales développées ?

L'Occident doit continuer de faire pression sur l'administration Trump au niveau du changement climatique et ainsi décourager l'égoïsme politique de Washington.

L'opinion américaine a permis aux autorités politiques et juridiques du pays de geler l'interdiction du président de l'entrée sur le territoire de sept pays musulmans. En conservant la même vigueur, elle peut dissuader l'administration Trump de ne pas se retirer de l'Accord de Paris.