Rien n’est impossible ou presque

Un public représentant tous les stades de carrière assiste à l’événement. (COURTOISIE)

« Résoudre des problèmes fait appel à une grande créativité, et c’est justement ce qui m’enthousiasme. J’attends des entrepreneurs qu’ils communiquent clairement les fondements de ce qui fait avancer leur start-up et leur communauté en ces temps de pandémie », explique Mme Momoh.

L’équipe gagnante du projet FeedHer semble avoir répondu à toutes ces attentes. L’entreprise a été créée à Beijing en mai dernier en pleine épidémie. Les deux fondatrices ont remarqué la tendance des consommateurs à compter plus sur les plats à emporter et moins sur le fait-maison. C’est notamment le cas des expatriés qui sont confrontés à la barrière linguistique et à un manque de compétences et de connaissances en cuisine chinoise. FeedHer souhaite combler ces lacunes grâce à son compte officiel sur WeChat (FeedHer) et à une gamme de produits prêts-à-cuire végétaliens, accompagnés d’instructions de cuisson.

Leur compte comporte diverses recettes en anglais et en chinois. Il contient également un outil de recherche d’ingrédients par mots-clés en chinois. Elles y ont publié davantage de recettes pendant le pic de l’épidémie car elles souhaitaient que tout le monde suive les mesures de sécurité, se sente bien et mange sainement pendant le confinement.

Ngelesi M. Pamidi, membre du jury congolais, estime que le duo a fait preuve d’une grande créativité pour mener à bien ce projet dans un laps de temps si court. « Leur idée est excellente ; cependant, le marché est extrêmement concurrentiel. » Pour réussir, il suggère qu’elles s’arment d’une bonne stratégie afin de l’améliorer.

Pour Zhang Xuelei, autre membre du jury chinois, FeedHer a apporté une solution à un problème pratique à résoudre urgemment. Il apprécie également l’esprit d’entrepreneuriat de ses deux fondatrices. « Avec la dynamique actuelle du développement des réseaux sociaux en Chine, elles ne tarderont pas à atteindre le succès au niveau personnel et entrepreneurial. »

Une opportunité de se développer

Le jury a fait son maximum pour donner aux finalistes le meilleur retour possible. (COURTOISIE)

À titre de récompense, FeedHer a reçu une enveloppe de 10 000 yuans (1 437 dollars), issus des bénéfices réalisés pendant l’Africa Week. En plus du prix, Tasneem et Tingting ont pu profiter de cette plateforme pour recevoir des conseils de la part du jury, élargir leurs réseaux et obtenir des soutiens financiers.

Les deux fondatrices ont admis qu’elles ne s’étaient pas vraiment intéressées au concours jusqu’à ce que des amis et des clients les encouragent à y participer après avoir remarqué leur impact social. « Les histoires des candidats précédents ont aussi confirmé notre détermination à faire partie de la communauté Afrique-Chine, composée de personnes toutes aussi talentueuses les unes que les autres. »

Les précédentes éditions du concours ont servi de tremplin à deux lauréats pour développer leurs marques. Le tout premier vainqueur, Nani’s Creations, fabrique des accessoires de mode à partir de tissus africains. Suite à son succès sur la plateforme, l’équipe a pu pénétrer de nouveaux marchés et lancer une nouvelle start-up recyclant des déchets pour créer de nouvelles énergies. Lauréat 2019, le projet Wenzhou Hams Information Technology étend désormais ses services de Wenzhou à Beijing, et ce suite à sa victoire au concours. Son PDG et co-fondateur, George Solomon, a été très actif dans le développement de l’écosystème des start-ups Tanzanie-Chine et a pris la parole lors du tout premier sommet Africa-Tech de Chine à Shanghai l’année dernière.

M. Pamidi suggère fortement aux Africains qui souhaitent fonder une entreprise en Chine d’exploiter leurs connaissances de l’Afrique et de la Chine, ou au moins du marché africain, afin d’en tirer parti au mieux. « La Chine a un écosystème en plein essor pour l’entrepreneuriat, et cela peut profiter à quiconque fera suffisamment preuve de créativité », conclut-il.

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