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Les pays africains doivent commercer entre eux

par Hannah Edinger  ·  2019-07-22  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Afrique; économie; monde

 

Un employé éthiopien travaillant dans une usine de chaussures financée par des investissements chinois, à Addis-Abeba, en éthiopie, en décembre 2018. (XINHUA) 

L'Afrique est souvent présentée comme le dernier continent à s'industrialiser et éprouve généralement des difficultés à générer un surcroît de prospérité et un niveau de vie élevé à partir de ses richesses en ressources naturelles. Les Nations unies prévoyant qu'il y aura plus d'Africains que de Chinois d'ici 2025, il est nécessaire d'opérer une transformation économique.

La voie de la croissance tirée par le secteur manufacturier a néanmoins été difficile. La valeur manufacturière ajoutée en Afrique a été d'environ 1 % du total mondial au cours des trois dernières décennies. La moyenne de la valeur ajoutée manufacturière en Afrique subsaharienne exprimée en pourcentage du PIB a diminué au cours des dernières décennies et n'était que de 10 % environ en 2017.

La diversification économique a été limitée. On peut surtout le remarquer dans le panier des exportations de l'Afrique. Les exportations sont trop dépendantes d'un seul produit et manquent de valeur ajoutée, exposant négativement les pays africains aux fluctuations des prix des produits de base.

Le défi consistait non seulement à diversifier les exportations, mais aussi à réduire le déséquilibre commercial que l'Afrique entretient avec ses principaux partenaires. Le continent importe en effet des produits manufacturés à faible intensité de technologie et à forte intensité de main-d'œuvre, malgré l'existence d'une main-d'œuvre africaine nombreuse, peu ou pas qualifiée, et qui pourrait tout aussi bien les produire localement.

Des initiatives commerciales 

C'est en 2009 que la Chine est devenue le principal partenaire commercial de l'Afrique, dépassant les États-Unis. Le commerce sino-africain a atteint 204 milliards de dollars l'an dernier. Avec la tenue fin juin de la première édition de l'Exposition économique et commerciale sino-africaine à Changsha, dans la province centrale du Hunan, le commerce entre la Chine et l'Afrique devrait connaître une nouvelle croissance.

Quelles sont donc certaines des initiatives en cours, de Chine et d'Afrique, qui pourraient apporter un changement dans les perspectives de diversification du commerce et de l'économie du continent ?

D'une part, les investissements manufacturiers chinois, en particulier dans certaines régions d'Afrique de l'Est, ont accru la capacité industrielle dans un certain nombre d'économies. Selon l'agence de presse Xinhua, à la fin de l'année dernière, 3 700 entreprises chinoises établies sur le continent avaient investi plus de 46 milliards de dollars. En Éthiopie et en Tanzanie, par exemple, les investissements d'entreprises chinoises ont contribué au développement d'industries à valeur ajoutée tournées vers l'export dans les secteurs de la production de chaussures et de la verrerie.

Les entreprises chinoises ont également mis en place plus de 50 zones de coopération économique dans plus de 20 pays africains, notamment l'Éthiopie, la Zambie et le Nigeria. Bien que les succès aient été variables, elles ont stimulé les exportations de produits à valeur ajoutée des pays africains, non seulement vers la Chine, mais également vers d'autres parties du monde. De plus, les accords de swap de devises signés par la Chine avec un certain nombre de pays africains pourraient renforcer davantage les liens commerciaux, y compris la facilitation des échanges.

En outre, l'initiative « la Ceinture et la Route » a créé de nouveaux flux d'investissements dans les infrastructures en Afrique. Les pays du continent sont plus connectés entre eux, mais aussi avec la Chine et le reste du monde. À titre d'exemple, selon le rapport sur les tendances sur la construction en Afrique publié par Deloitte en 2018, un projet d'infrastructures et d'immobilisations sur trois en Afrique (d'une valeur de 50 millions de dollars ou plus) est en cours de construction par la Chine, et un sur cinq est financé par la Chine.

Selon les estimations de l'ONG Heritage Foundation, les activités d'investissement et de construction de la Chine en Afrique subsaharienne se seraient élevées à 300 milliards de dollars au cours des 13 dernières années. Comme l'indique le rapport de Deloitte, ces activités se sont concentrées dans les secteurs des transports (33 %) et de l'énergie (32 %), deux secteurs essentiels dans la réduction des coûts de production et de transaction, et pour la création d'activités à valeur ajoutée.

Les investissements de la Chine dans des infrastructures de transport favorables au commerce, associés à l'Agenda 2063 de l'Union africaine et au Programme de développement des infrastructures en Afrique – préconisant une intégration régionale accrue – pourraient permettre aux connexions intérieures, dans l'arrière-pays et maritimes de renforcer la capacité logistique et d'exportation de l'Afrique. Cela réduirait les coûts d'acheminement des produits africains et augmenterait par la suite le chiffre d'affaires. La coopération régionale en matière d'amélioration des infrastructures est importante, particulièrement pour les pays enclavés.

Stimuler le commerce intra-africain 

En outre, avec des chaînes de valeur régionales limitées et un manque d'intégration dans les chaînes de valeur mondiales, l'amélioration de la connectivité et de la logistique pourrait faire partie intégrante de la promotion des exportations africaines. L'amélioration de la capacité et du réseau ferroviaire, conjuguée aux infrastructures de transport transfrontalières, pourrait favoriser les échanges intra-africains, stimuler les investissements, les transferts de technologies et de compétences qui s'y rapportent, et renforcer la croissance des économies africaines. Un rapport publié par la Banque mondiale prévoit en effet une augmentation de 7,4 % des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, provenant uniquement des investissements dans le réseau de transport de l'initiative « la Ceinture et la Route ».

En plus d'une plus grande connectivité physique grâce à la construction d'infrastructures, l'un des développements les plus remarquables de ces dernières années est que les pays africains ont privilégié les échanges commerciaux entre eux. L'Accord de Zone de libre-échange continentale (ZLEC), entré en vigueur le 30 mai, créera un marché unique de 1,2 milliard d'habitants, doté d'un PIB cumulé de 3 400 milliards de dollars. La ZLEC a pour but d'augmenter le commerce intra-régional actuellement très faible (les exportations intra-africaines ne représentent que 16 à 17 %), principalement en réduisant les principaux obstacles au commerce, à savoir les barrières tant tarifaires que non tarifaires. L'accord-cadre crée le plus grand marché unique depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce.

Cela pourrait avoir de multiples avantages pour la capacité d'exportation propre à l'Afrique. Selon les estimations de la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies, le commerce intra-africain augmenterait de plus de 50 % grâce à la réduction des droits de douane (droits d'importation). La réduction des obstacles non tarifaires pourrait voir cette augmentation du commerce intra-africain doubler.

On peut soutenir qu'une Afrique moins fragmentée et mieux coordonnée, et le commerce intra-africain plus intense qui en résulte pourraient avoir diverses retombées positives. Cela pourrait renforcer la diversification des exportations des économies africaines, les intégrer dans les chaînes de valeur régionales et mondiales, renforcer la résilience face à la baisse des prix des produits de base, stimuler les petites et moyennes entreprises, attirer davantage d'IDE, améliorer la productivité et encourager l'innovation.

Bien que cela ne puisse se faire isolément et qu'il faille y associer notamment des stratégies d'exportation et des politiques d'industrialisation efficaces, les investissements chinois dans les activités industrielles en Afrique, ainsi que l'objectif d'une Afrique plus connectée – à la fois en termes de déploiement d'infrastructures physiques et de plus grande ouverture aux échanges commerciaux – pourraient non seulement contribuer à remédier aux déséquilibres commerciaux de l'Afrique, mais également à tracer une voie de croissance plus inclusive pour de nombreuses économies africaines.

 

* Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

* L'auteure est directrice adjointe de Deloitte Afrique.

* Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteure et ne reflètent pas nécessairement celles de Deloitte Afrique.

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