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Investir dans l'avenir |
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Benard Ayieko · 2020-01-13 · Source: Chinafrique | |
Mots-clés: Afrique; économie; relations sino-africaines |
La dernière décennie a vu pléthore d'engagements entre l'Afrique et le reste du monde. Mais c'est avec la Chine que les relations économiques se sont développées le plus, suscitant l'intérêt des analystes économiques.
Il y a vingt ans, personne n'aurait prédit que la Chine serait la première partenaire commerciale et investisseur en Afrique. Tant de choses se dressaient sur son chemin, y compris l'Occident dynamique qui régnait sur pratiquement tous les aspects du développement du continent.
L'empreinte de la Chine a commencé lentement mais sûrement à se faire sentir en Afrique, entraînant une augmentation du commerce et des investissements étrangers du géant économique asiatique. La Chine est devenue une actrice et une partenaire majeure avec laquelle les pays africains continuent de favoriser des relations économiques mutuellement bénéfiques pour une croissance et un développement significatifs.
Accès aux marchés
Il existe un consensus parmi les experts du développement selon lequel l'augmentation de l'engagement de la Chine avec l'Afrique a contribué positivement à la croissance impressionnante observée à travers le continent ces dernières années, en particulier dans le secteur des infrastructures.
La Banque africaine de développement (BAD) indique dans un rapport intitulé Perspectives économiques en Afrique 2019, que les performances économiques générales du continent continueront de croître. Elle souligne que le produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique a augmenté, atteignant environ 3,5 % en 2018, reproduisant la croissance de 2017 et augmentant de 2,1 % par rapport à 2016. La BAD a prévu que la croissance économique de l'Afrique s'accélérerait à 4 % en 2019 et à 4,1 % en 2020.
Le rapport souligne que même si la trajectoire de croissance est positive, elle n'est pas suffisante pour catapulter le continent dans la lutte contre les déficits budgétaires. Cela implique que les pays africains doivent redoubler d'efforts pour réaliser une croissance économique plus élevée qui générera une transformation économique significative, augmentera l'efficacité de la croissance dans la création d'emplois pour les femmes et les jeunes, et stimulera la lutte pour la réduction de la pauvreté.
L'année 2020 arrive à un moment où la plupart des pays africains bénéficient d'un accès sans entrave au financement chinois destiné à développer les infrastructures et à promouvoir une croissance et un développement durable. Le Président chinois Xi Jinping, ardent défenseur du programme de développement de l'Afrique, a déclaré que les infrastructures inadéquates seraient l'un des goulots d'étranglement du développement de l'Afrique. Pour réaliser une croissance et un développement durable, le continent doit dépenser entre 130 et 170 milliards de dollars par an pour développer des infrastructures, selon un rapport de la BAD. Cependant, la banque estime que le déficit des dépenses d'infrastructure de l'Afrique se situe entre 68 et 108 milliards de dollars. C'est pourquoi le partenariat entre la Chine et les pays africains est nécessaire.
En 2020, l'Afrique bénéficiera grandement des relations avec la Chine, surtout dans le cadre d'initiatives telles que « la Ceinture et la Route », le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), et l'Exposition internationale d'importation de la Chine (CIIE). Ces trois initiatives clés visent à développer l'infrastructure des pays à revenu intermédiaire et à ouvrir le marché chinois aux produits africains. La première Exposition économique et commerciale sino-africaine (CAETE) et la CIIE offrent aux pays africains une opportunité inégalée d'exporter vers le marché chinois des produits agricoles et manufacturés.
Un candidat du sixième Africa Tech Challenge, coorganisé par le département de l’éducation du Kenya et la firme chinoise AVIC International à Nairobi, au Kenya, en septembre 2019. (Photo : Xinhua)
Réaliser le rêve de l'Afrique
Le renforcement des relations sino-africaines offre au continent une excellente plateforme pour engager la Chine sur la voie et les moyens de réaliser le rêve de l'Afrique en matière de science, de technologie, d'industrialisation et d'ajout de valeur axé sur l'innovation. Il ne suffit pas que le continent soit doté de ressources naturelles. Le moment est venu pour l'Afrique d'engager la Chine sur la technologie de pointe qui l'aidera à réaliser l'Agenda 2063 de l'UA sur l'industrialisation. Cela comprend la croissance de la valeur réelle du secteur manufacturier dans le PIB à 50 % et plus, l'augmentation de la part de la production manufacturière à forte intensité de main-d'œuvre à 50 % et plus, ainsi que la garantie que la croissance d'au moins 20 % de la production totale de l'industrie extractive passe par l'ajout de valeur provenant des entreprises détenues.
La composante technologique qui contribuera à la mise en place et à l'opérationnalisation du Centre africain du développement minier, projet stratégique qui doit être réalisé d'ici 2023, est liée aux bénéfices que le continent tirerait de ses liens de plus en plus étroits avec la Chine. En outre, l'Afrique bénéficierait énormément de l'expérience de la Chine dans l'établissement de pôles d'industrialisation liés aux chaînes de valeur mondiales qui sont pleinement fonctionnelles dans les communautés économiques régionales africaines.
Outre la stimulation du commerce, le continent devrait voir davantage d'investissements dans les chemins de fer, les routes, les aéroports, les ports, les centrales électriques et les télécommunications cette année. La promesse de M. Xi d'offrir 60 milliards de dollars à l'Afrique lors du sommet du FCSA à Beijing en 2018 stimulera le développement des infrastructures alors que nous nous préparons pour la prochaine conférence du FCSA en 2021 au Sénégal.
Un autre domaine de coopération qui devrait se développer est l'investissement dans le capital humain et la formation professionnelle des Africains. Les économistes s'attendent à ce que 1 000 Africains soient formés, 50 000 ateliers soient organisés, et 50 000 bourses soient accordées afin de renforcer les capacités locales des Africains qui seront impliqués dans la mise en œuvre de projets chinois.
Le monde observera attentivement comment la combinaison des capitaux, de la technologie, du marché, des entreprises, des talents et de la riche expérience en développement de la Chine, et des ressources abondantes, de l'énorme dividende démographique et du grand potentiel de marché africain créera un miracle de développement pour l'Afrique. Seul le temps nous le dira.
Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn