Dynamique changeante
L’autre chef en termes de changement est la première ministre britannique Theresa May, et sa proposition de saisir un nouveau mandat électoral pour mener sa politique sur le Brexit a laissé son parti conservateur avec moins de sièges qu’il n’en avait précédemment. Le 8 juin, le résultat des élections générales du Royaume-Uni a été annoncé, provoquant la stupeur de son cabinet, et malgré les spéculations qui annonçaient une victoire écrasante à Theresa May. A présent, la majorité parlementaire des conservateurs n’est plus et sa stratégie sur le Brexit a été ébranlée sinon détruite. Theresa May, selon les mots d’un commentateur britannique, reste à son poste, mais pas au pouvoir. Elle participera au Sommet du G20 en tant que figure très affaiblie.
En fait, essayer de réaliser le Brexit - la séparation du Royaume-Uni de son partenaire économique et diplomatique le plus important - sera presque impossible pour qui que ce soit à la tête du gouvernement britannique. A l’heure actuelle, le Royaume-Uni manque à la fois d’un consensus sur la façon de procéder et d’un leader important qui pourra projeter une vision convaincante de l’avenir. Avec moins de deux ans pour tenter de négocier un accord de sortie, la possibilité de reporter l’ensemble du processus ne peut pas être écartée. Tout cela résulte de la solidarité des 27 Etats membres restants, renforcée par ce qui apparaît actuellement comme une relation très forte entre Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.
Dans ce contexte, les dirigeants des autres pays du monde ont connu des changements moins dramatiques. La Chine, sous la direction du président Xi Jinping, est apparue comme une sorte de porte-étendard pour la poursuite des accords de libre-échange et la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Elle a également défendu des accords multilatéraux tels que celui avec les Iraniens sur les essais nucléaires en 2015, à propos duquel l’« Amérique » de Donald Trump a exprimé des doutes. Avec l’initiative « Ceinture & Route » et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, la Chine n’a jamais eu une meilleure occasion de se présenter aux autres grandes puissances en tant que partenaire égal qui peut offrir un ensemble alternatif d’idées et d’approches sur les questions spécifiques. Le seul problème est la rapidité avec laquelle ce changement est apparu.
L’Inde, quant à elle, s’est tenue à côté de la Chine et d’autres pays en affirmant son engagement envers l’Accord de Paris et son intention de ne pas le renégocier. Cette année, la croissance économique de l’Inde a été forte, le premier ministre Narendra Modi reste populaire et les réformes associées à son leadership semblent porter leurs fruits. M. Modi a été considéré comme un leader nationaliste et populiste peu après son élection. Mais, la grande quantité de visites internationales qu’il a effectuées montre que, par rapport au leadership actuel des Etats-Unis, son style de diplomatie est beaucoup plus traditionnel.
