Environ neuf mois se sont écoulés depuis la dernière réunion du G20. Qu’est ce qui a changé ? Qu’est-ce qui est resté identique? La tentation serait de souligner les avancées et de minimiser les problèmes qui perdurent. Les changements les plus évidents ont été ceux à la tête du leadership du monde occidental, notamment les élections du président américain Donald Trump et du président français Emmanuel Macron. Entretemps, la situation complètement altérée de la première ministre britannique Theresa May signifie qu’elle assistera au Sommet du G20 à Hambourg en juillet avec une position nettement différente de celle de l’année dernière à Hangzhou. En revanche, les participants de l’Asie-Pacifique - le Japon, l’Inde, la Chine et l’Australie étant les plus importants - ont toujours les mêmes leaders que l’année dernière. Ainsi, la stabilité semble avoir évolué vers l’Est.
Nouveaux leaders
Cependant, il ne s’agit pas de simples changements de personnel ; ils ont lieu régulièrement. Ce sont des types de valeurs et d’approches que représentent ces changements dont il s’agit. A cet égard, la signification est profonde. Donald Trump est un leader américain différent de tous ses prédécesseurs. Son ascension et son élection étaient inattendues et ont confondu les experts et les élites médiatiques. L’explication la plus viable de son approche non conventionnelle de l’exercice du pouvoir et des raisons pour lesquelles il a réussi à atteindre son poste actuel est qu’il prétend être anti-élitiste et anti-mondialisation. Par conséquent, pour M. Trump, le Sommet du G20 est le genre d’arène multilatérale où il pourra démontrer son pouvoir et sa force à ses principaux électeurs à la maison. Il aura recourt à un langage très explicite avec des formules comme « l’Amérique d’abord » et aura beaucoup d’occasions de s’opposer à ce qu’il croit être des accords commerciaux et des traités internationaux injustes.
Les Européens ont eu un avant-goût du style de diplomatie de M. Trump lors d’un sommet de l’OTAN en mai. Son approche laisse peu de place à l’imagination. Le nouveau président américain a critiqué les dirigeants de plusieurs pays membres européens présents à cette réunion pour la faible part du budget de la défense dans le PIB de leur pays. Il n’a pas non plus respecté l’article 5, la partie de défense mutuelle du traité de l’OTAN, que tous ses prédécesseurs ont respecté depuis la fondation de l’Organisation. Son secrétaire à la défense et son vice-président, ainsi que son conseiller en sécurité nationale, ont tous rendu visite à leurs partenaires dans le monde entier en leur assurant que les Etats-Unis restaient attachés au système international régulé. Mais Donald Trump est une personne dont les actions sont difficiles à prévoir. Le prochain Sommet du G20 sera presque certainement dominé par les commentaires du président américain, les indications de ses nouvelles opinions et les renforts des opinions existantes. Pour certains des autres leaders, comprendre ce qu’il a à dire pourrait s’avérer difficile.
Parmi eux, le président français nouvellement élu contraste fortement. A la suite d’une énorme victoire à l’élection présidentielle en mai, Emmanuel Macron a également obtenu un pouvoir massif à l’Assemblée nationale. La révolution la plus célèbre de la France - un événement sanglant et tragique - a eu lieu en 1789. La révolution actuelle, plus de deux siècles plus tard, pourrait s’avérer aussi importante, mais elle se produit sans qu’une goutte de sang soit versée. L’antithèse de Donald Trump, Emmanuel Macron, est internationaliste, défenseur de l’UE et de la mondialisation en général, et est porté par une idéologie hybride difficile à caractériser de gauche ou de droite.