De perspectives nouvelles sont envisagées en vue à la conférence de Dakar.

La capitale sénégalaise, Dakar, a accueilli du 28 au 30 novembre la huitième conférence du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). Pour Aissata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, la réussite de l’événement apportera la prospérité aux générations actuelles et futures d’Africains et de Chinois.

« Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable pour bâtir une communauté d’avenir partagé entre la Chine et l’Afrique, dans la nouvelle ère » : c’est autour de ce thème que le continent africain et la Chine va débattre du 28 au 30 novembre à Dakar. À cette occasion, quatre documents seront adoptés, notamment un Plan d’action pour la période 2022-2024, a annoncé Mme Sall le 4 novembre lors d’une réunion d’information avec les ambassadeurs africains accrédités au Sénégal sur la préparation de l’événement. Elle a également indiqué qu’un document relatif à la « Vision 2035 de la coopération sino-africaine sur la coopération et le changement climatique » sera adopté par l’Afrique et la Chine. Mme Tall a ajouté que la septième conférence des entrepreneurs chinois et africains aura lieu au même moment au centre des expositions de Diamniadio. Celle-ci se déroulera en présentiel et sera retransmise par liaison vidéo.

L’Ambassadeur de Chine à Dakar, Xiao Han, a affirmé que ce sera « un moment fort » dans les relations entre les deux parties. « À moins d’un mois de l’ouverture du Forum, la partie chinoise est prête à se retrousser les manches et travailler dur avec la partie africaine dans cette dernière ligne droite », a assuré le diplomate. D’après lui, le fait que la Chine et l’Afrique aient insisté sur la tenue de la réunion à temps, malgré la crise sanitaire, traduit « la confiance mutuelle et le soutien entre le plus grand pays en développement et le continent ayant le plus grand nombre de pays en voie de développement ». Par ailleurs, Xiao Han a mentionné que grâce à « l’engagement personnel » du Président sénégalais, Macky Sall, qui coprésidera le Forum avec son homologue chinois Xi Jinping, le Sénégal avait entrepris, en étroite collaboration avec la Chine et les autres membres du FCSA, « un travail excellent ». À cet effet, « la partie chinoise tient à exprimer sa haute appréciation et sa profonde gratitude à la partie sénégalaise dans la marche vers le grand événement ».

Œuvrer à la construction d’une communauté de destin

Rencontre avec les ambassadeurs africains accrédités à Dakar

Le 29 juillet, lors du lancement des activités du comité national du FCSA, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur avait soutenu face à la presse que cette conférence serait un « temps fort » pour faire le bilan des trois années de la coprésidence (Chine-Sénégal), mais surtout dégager des perspectives « nouvelles et pertinentes ». Il s’agira, dans le contexte de la COVID-19, de renforcer davantage ce partenariat, de coordonner les activités du continent et de défendre ses intérêts au moment où M. Sall vient d’être élu à la présidence en exercice de l’Union africaine (UA) pour la période 2022-2023. Dans la foulée, la ministre a rappelé que la Chine a été, ces deux dernières décennies, le premier pays pourvoyeur de financements et de développement en Afrique. Elle a ajouté que les interventions chinoises concernent, entre autres, des domaines tels que les infrastructures, le commerce, l’agriculture, l’énergie, la santé, l’industrie, les technologies de l’information et de la communication, la paix et la sécurité, l’éducation. « Alors que la coopération sino-africaine a atteint des niveaux jamais égalés, la coprésidence sénégalaise du FCSA constitue pour notre pays un véritable défi ».

Le Président Xi Jinping devrait intervenir par visioconférence depuis Beijing. Toutefois, Wang Yi, Conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères chinois, et Wang Wentao, Ministre du Commerce chinois, participeront physiquement à la conférence de Dakar. À l’instar de la délégation chinoise, tous les pays africains seront représentés par deux ministres, à savoir le Chef de la diplomatie et le ministre du Commerce.

Pour Mme Sall, « le FCSA est notre bien commun ». Les pays africains et la Chine doivent être « fiers » de « défendre » et de « consolider » le FCSA, en assumant le choix « d’œuvrer » à la construction d’une communauté de destin.

La huitième conférence ministérielle du FCSA, a-t-elle souligné, aura pour « mission principale d’évaluer la mise en œuvre du Sommet de Beijing de 2018 ». Elle a précisé : « Ce sera également l’occasion de faire le bilan de la coopération sino-africaine dans la lutte contre la COVID-19 et de définir les orientations de coopération sino-africaine pour les trois années à venir et au-delà ». Elle a également souhaité que les Africains renforcent leur cohésion : « Nous devons œuvrer pour une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive, renforcer notre coopération et rester concentrés sur l’objectif d’un partenariat stratégique fort, offrant de nouvelles opportunités à nos populations et à nos entreprises. »

Vitrine de la coopération Sud-Sud

L’ambassadeur de Chine à Dakar remettant au chef de la diplomatie sénégalaise la contribution de Beijing à la conférence ministérielle du FCSA.

Lors d’une conférence de presse le 5 novembre, Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avait soutenu que la huitième Conférence ministérielle du FCSA évaluerait la mise en œuvre de suivi des résultats du Sommet de Beijing du FCSA en 2018 ainsi que les efforts conjoints Chine-Afrique dans la lutte solidaire contre la COVID-19, et tracerait la voie à suivre pour les relations sino-africaines dans les trois prochaines années et au-delà. Les membres du Forum ont su surmonter les difficultés, a précisé Wang Webin, et vont se réunir de nouveau pour discuter de grandes stratégies au niveau bilatéral et concevoir un nouveau plan pour la coopération sino-africaine. De son point de vue, cela donnera un nouvel élan au développement du partenariat de coopération stratégique global Chine-Afrique et apportera une nouvelle contribution à la sauvegarde des intérêts de l’ensemble des pays en développement et à la promotion de la paix, de la stabilité, du développement et de la prospérité du monde dans l’ère post-COVID-19.

Le FCSA a été créé officiellement suite à la Conférence ministérielle organisée du 10 au 12 octobre 2000 à Beijing. Son but est de « renforcer davantage dans un nouveau contexte la coopération amicale entre la Chine et les pays africains, relever ensemble les défis de la mondialisation économique et œuvrer au développement commun, sur l’initiative commune de la Chine et de l’Afrique ». C’est une plateforme importante de dialogue collectif et un dispositif efficace de coopération pragmatique entre la Chine et l’Afrique. « Au cours des deux dernières décennies écoulées depuis sa création, le Forum a dirigé le courant de la coopération du reste du monde avec l’Afrique et est devenu la vitrine de la coopération Sud-Sud », a soutenu Wang Webin.