Le FCSA renforce le partenariat de coopération stratégique global sino-africain.

Cette année marque le 21e anniversaire de la création du FCSA. Au cours de ces dernières années, la Chine et les pays africains ont adhéré à l’objectif de bénéfice mutuel à travers un modèle de développement commun gagnant-gagnant, accomplissant des réalisations remarquables dans divers domaines.

À l’approche de la prochaine réunion du FCSA au Sénégal, CHINAFRIQUE a invité Wu Peng, secrétaire général du Comité de suivi chinois du FCSA et directeur général du Département des affaires d’Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères, à partager son point de vue sur la mise en œuvre des acquis du Sommet de Beijing 2018 du FCSA et l’avenir de la coopération entre la Chine et l’Afrique.

CHINAFRIQUE : Depuis le Sommet de Beijing 2018 du FCSA, quels efforts la Chine a-t-elle déployés pour promouvoir la mise en œuvre de ses acquis ?

Wu Peng : Le Sommet de Beijing 2018 du FCSA a insufflé un nouvel élan au développement des relations sino-africaines. Malgré les perturbations massives provoquées par la crise sanitaire dans le monde entier, le renforcement de la solidarité et de la coopération est le choix stratégique ferme et à long terme de la Chine et de l’Afrique. Comme l’atteste la Déclaration conjointe du Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la COVID-19.

Au plus fort de l’épidémie en Chine, un étudiant africain à Foshan (Guangdong), qui voulait absolument faire un don, a déposé 500 yuans (78,3 dollars) au commissariat de son quartier en expliquant dans une note manuscrite qu’il cherchait à contribuer à la lutte contre la crise sanitaire dans la limite de ses possibilités. Avant de quitter les lieux, il a juste dit « J’aime la Chine » en mandarin. C’est l’un des nombreux exemples montrant comment les Africains de tous horizons ont su faire preuve d’empathie et apporter leur soutien au peuple chinois. En retour, depuis l’apparition de la pandémie en Afrique, la Chine a pris l’initiative de partager son expertise médicale et ses fournitures sanitaires avec tous les membres africains du FCSA. Des accords de coopération ciblée ont été signés avec 43 hôpitaux dans 38 pays africains. Les vaccins chinois ont été fournis gratuitement ou sous forme d’exportations commerciales à plus de 50 pays et à l’UA.

Dans le contexte sanitaire actuel, les deux parties ont convenu d’accroître la coopération en matière de santé publique, de reprise économique et de bien-être social. Les deux premières éditions de l’EECSA se sont tenues au Hunan. L’Institut Chine-Afrique, le Centre de coopération environnementale Chine-Afrique et 14 ateliers Luban ont ouvert leurs portes. Les 1 100 projets de coopération en Afrique ont continué à fonctionner. De janvier à juillet, le montant des échanges commerciaux sino-africains a atteint 139,1 milliards de dollars, soit une augmentation de 40,5 % en glissement annuel. Les investissements directs chinois en Afrique se sont établis à 2,96 milliards de dollars en 2020, dépassant leur niveau d’avant la crise sanitaire. La Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Afrique pendant 12 années consécutives.

Quelles sont vos attentes à l’égard de la prochaine réunion du FCSA ?

La 8e Conférence ministérielle du FCSA est destinée à créer une feuille de route claire pour la coopération entre la Chine et l’Afrique au cours des trois prochaines années. Cette dernière devrait présenter une nouvelle scène de transformation et de modernisation dans les domaines clés (santé publique, investissements et commerce, sécurité agricole, réchauffement climatique, ressources humaines, innovation numérique, etc.). Certaines initiatives en ce sens ont déjà pris forme. Récemment, une saison de promotion de produits africains sur les plateformes chinoises d’e-commerce a été lancée suite à l’élaboration conjointe d’un plan de partenariat Chine-Afrique sur l’innovation numérique. De telles mesures prises dans le cadre du FCSA sont susceptibles de porter les relations sino-africaines vers de nouveaux sommets.

Les entreprises privées, elles, auront un plus grand rôle à jouer à l’avenir. À l’heure actuelle, elles représentent 90 % du nombre total d’entreprises chinoises investissant en Afrique, et 70 % de la valeur des IDE chinois. Des sociétés comme Huawei et Transsion ne cessent de gagner en popularité sur le continent africain. La nouvelle réunion du FCSA leur offrira davantage de possibilités et de champs d’actions.

Table ronde du Sommet de Beijing 2018 du FCSA au Grand Palais du Peuple à Beijing, le 4 septembre 2018.

Quel rôle le FCSA joue-t-il dans la promotion des échanges et de la coopération entre la Chine et l’Afrique ?

Depuis sa création en 2000, la confiance politique mutuelle entre les deux parties n’a cessé de se renforcer. Elles ont convenu de travailler main dans la main pour construire une communauté de destin encore plus solide par la coopération gagnant-gagnant. Depuis le XVIIIe Congrès national du PCC, le Président Xi Jinping a effectué quatre visites en Afrique. Chaque année, les ministres chinois des Affaires étrangères choisissent l’Afrique pour leur première visite à l’étranger. Tout cela a jeté une base politique solide au développement global et durable des relations sino-africaines.

En parallèle, la coopération pragmatique a donné des résultats fructueux. Le stock d’investissement de la Chine en Afrique est 100 fois plus important qu’il y a 21 ans. On compte plus de 3 800 entreprises chinoises opérant sur le continent ainsi que des dizaines de parcs industriels sino-africains. L’Afrique est désormais la deuxième source d’importation de pétrole brut et le deuxième plus grand marché de projets de construction à l’étranger pour la Chine.

De plus, les échanges culturels se sont multipliés. Les deux parties ont vu s’établir 150 jumelages de villes et 34 pays africains sont devenus des destinations agréées pour les voyages en groupe à l’étranger des Chinois. La compréhension mutuelle et l’amitié entre les peuples n’ont cessé de s’approfondir.

Quels sont les défis à relever pour la coopération sino-africaine et comment envisagez-vous son avenir ?

Les deux parties sont confrontées à des problèmes. Dans un climat d’investissement peu propice dû à la pandémie, certaines entreprises chinoises sont plus intéressées par les grands programmes et moins tentées par les petits projets de subsistance. Du côté africain, les menaces sécuritaires récurrentes et arbitraires et les problèmes d’endettement sont accentués. La Banque africaine de développement a prédit que la pandémie menaçait de plonger l’Afrique dans sa pire récession depuis près d’un demi-siècle. Il reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre les objectifs de développement durable.

Malgré cette période critique emplie d’obstacles, la coopération sino-africaine regorge encore d’opportunités et de belles perspectives. D’une part, la nouvelle phase de développement que la Chine et l’Afrique entament leur permettra de mieux tirer parti de la complémentarité de leurs économies. La Chine s’engage à élargir son ouverture sur le monde, tandis que la Zone de libre-échange continentale africaine a été officiellement lancée cette année, donnant une nouvelle impulsion au développement économique de l’Afrique. D’autre part, la pandémie a agi comme un accélérateur et un catalyseur pour la coopération sino-africaine dans les domaines tels que la santé publique, la 5G, l’économie numérique et l’intégration de la chaîne d’approvisionnement.

La Chine est déterminée à relever les défis à l’ère post-pandémique, à aller de l’avant et à constituer un exemple de coopération inclusive où les peuples bénéficieront mieux des fruits de développement.

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