La coopération entre la Chine et les pays africains n’a cessé de s’accélérer dans le cadre du FCSA depuis sa création en 2000. L’établissement de cette plateforme a joué un rôle crucial dans la promotion du développement des liens sino-africains. La prochaine réunion du FCSA aura lieu cette année au Sénégal à un moment critique pour renforcer les relations sino-africaines dans divers domaines. À cette occasion, CHINAFRIQUE s’est entrevu avec Martin Mpana, ambassadeur du Cameroun et doyen du Groupe des Ambassadeurs africains en Chine, et Siyabonga Cwele, ambassadeur d’Afrique du Sud en Chine, pour partager leurs points de vue concernant cette plateforme et leurs attentes à l’égard de la prochaine réunion.

Stand de l’Afrique du Sud lors de la 2e Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA) au Hunan, le 27 septembre. (GE LIJUN)

Martin Mpana

Ambassadeur du Cameroun et Doyen du Groupe des Ambassadeurs africains en Chine

Depuis sa création en 2000, le FCSA a toujours voulu former une plateforme de dialogue et de coopération pragmatique entre les pays africains et la Chine. Pour ce faire, les deux parties ont institué des dispositifs visant à faciliter l’entente et développer la compréhension mutuelle entre partenaires, à l’instar de la Conférence ministérielle, formellement entrée en vigueur en 2002. Au même titre que les sept dernières éditions, la 8e Conférence ministérielle donnera l’occasion à chaque délégation présente à cette conférence d’exposer ses priorités pour l’avenir de la coopération avec la Chine au sein de la plateforme.

D’abord, la question de la dette des pays africains à l’égard de la Chine, déjà adressée par celle-ci à l’occasion du Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la COVID-19 en juin 2020, pourrait faire l’objet de discussions plus approfondies, surtout dans le contexte sanitaire actuel. Le Cameroun se félicite des initiatives chinoises visant à alléger la pression sur les trésoreries des pays africains durement éprouvés par le ralentissement de la croissance et la déstructuration de leurs économies du fait de la pandémie.

Par ailleurs, pour le Cameroun, la prochaine réunion du FCSA permettra de faire le point sur l’ICR dont le Cameroun souhaite mieux connaître les dispositifs et procédures de financement. Cet axe sera d’autant plus pertinent que le Cameroun est engagé dans la réalisation de grands projets structurants qui nécessitent des financements importants pour être finalisés dans les délais impartis.

À cette fin, une convergence de vues plus affinée entre les pouvoirs publics camerounais et chinois, d’une part, et entre les secteurs productifs publics et privés des deux parties, d’autre part, consacre les attentes de mon pays à l’égard de cet événement.

Siyabonga Cwele

Ambassadeur d’Afrique du Sud en Chine

Depuis son lancement en 2000, le FCSA n’a cessé de gagner en visibilité et en portée. Il sert de plateforme efficace pour la coopération Sud-Sud axée sur l’amélioration des conditions de vie de la population. Les progrès réalisés au cours des 21 dernières années témoignent des bienfaits tangibles et durables du FCSA dans la vie de chacun.

La relation que nous avons établie à travers le FCSA repose sur le droit fondamental et inaliénable du peuple africain à déterminer son propre avenir. Elle est conforme à l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Le schéma qui vise à transformer l’Afrique en une puissance intégrée, prospère et pacifique, conduite par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale. Il s’agit d’une vision où les marchandises, les capitaux, les personnes, les services et les connaissances circulent librement à l’intérieur du continent. Nous travaillons à construire une Afrique régie par la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l’homme, la justice et l’état de droit. La Chine est considérée comme un partenaire précieux et engagé dans la promotion de l’Agenda 2063. C’est dans la poursuite de cette vision que nous avons adopté l’ICR.

En attendant la prochaine réunion du FCSA, prévue au Sénégal avant la fin de l’année, nous continuerons de collaborer activement avec la Chine par le biais du FCSA et d’autres plateformes. Ce faisant, nous veillons à ce que le développement de l’Afrique figure au premier plan de l’agenda international grâce à des partenariats et des investissements dans des domaines très divers comme l’industrie, la construction d’infrastructures, les ressources humaines, les soins de santé, la transition énergétique, l’économie verte, la paix et la sécurité, etc. Nous travaillons main dans la main pour faire progresser la croissance sur le continent africain, les échanges culturels et le développement des jeunes.

Nous avons observé avec intérêt et admiration l’essor fulgurant de l’économie chinoise. Nous applaudissons les réalisations du pays en matière de développement social, ayant permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté. L’Afrique peut tirer de nombreuses leçons du modèle de croissance inégalable de la Chine et de son approche pour répondre aux besoins de sa population. Il est également indispensable de faire la promotion des investissements chinois, favorisant le développement industriel et l’exportation de produits à plus forte valeur ajoutée.

La valeur économique du FCSA – tant pour l’Afrique que pour la Chine – est particulièrement importante dans le contexte d’un environnement mondial de plus en plus incertain. Nous devons utiliser des plateformes telles que le FCSA pour réaffirmer notre engagement commun envers le multilatéralisme, un système de commerce international juste et transparent et une architecture économique mondiale au service des intérêts des pays en développement.

L’Afrique sera le prochain eldorado économique au niveau international. Au cours des décennies à venir, elle créera de nombreuses opportunités tant pour sa population que pour ses partenaires économiques dont la Chine. L’investissement de celle-ci en Afrique, le renforcement de ses liens commerciaux et son soutien constant au développement de l’Afrique profiteront donc aux peuples africains et chinois à l’avenir.

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