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Petit grain, grand espoir |
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par Li Jing · 2019-06-04 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: Hu Yuzhou; agriculture; riz; Burkina Faso; Chine |
À Bagré, au sud-est du Burkina Faso, de l'eau cristalline coule le long d'un nouveau canal d'irrigation et va abreuver les terres agricoles situées plus bas. Ce projet d'aménagement, qui permet d'irriguer quatre hectares de terre à Bagré, a été réalisé avec l'aide des experts agricoles chinois et officiellement achevé le 30 mars 2019.
« Il est difficile d'entreprendre ce type de projet ici, car il faut garantir la source d'eau d'irrigation avec notre propre technologie, ce qui constitue un défi majeur à relever pour développer la riziculture. Maintenant, nous n'avons plus à nous soucier de l'eau », explique Étienne Kaboré à l'expert agricole chinois Hu Yuzhou. M. Kaboré est responsable de Bagrépôle, un projet gouvernemental soutenant la croissance économique de Bagré, la plus grande zone de production de riz du Burkina Faso.
Il y a quelques mois, la terre ici était aride et accidentée. L'irrigation dépendait principalement de la pluie. Maintenant, les terres ont été nivelées et quadrillées de canaux d'irrigation. Ce grand changement a été rendu possible par le premier groupe d'experts agricoles chinois au Burkina Faso, mis sur pied et envoyé par le ministère de l'Agriculture et des Affaires rurales de la Chine, après la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays le 26 mai 2018. Hu Yuzhou est responsable du projet à Bagré et chef adjoint du groupe.
Âgé de 48 ans, M. Hu est agronome en chef au Bureau de l'agriculture de la ville de Xianning, dans la province du Hubei. L'expert a vingt-sept années d'expérience professionnelle, dont plusieurs passées sur le continent, notamment au Zimbabwe, où il a remporté un prix de l'ambassade de Chine pour sa contribution exceptionnelle à l'agriculture du pays.
« Je suis né et j'ai grandi à la campagne. J'ai personnellement vécu le développement et les changements considérables en Chine, du manque de nourriture et d'habillement dans mon enfance à l'abondance matérielle dont nous jouissons aujourd'hui. Les conditions naturelles pour l'agriculture en Afrique ne sont pas pires que celles en Chine. L'expérience chinoise peut donc être appliquée ici », explique-t-il à CHINAFRIQUE.
L'eau est la clé
Enclavé en Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso est un pays agricole : environ 80 % de sa population active travaille dans ce secteur. Cependant, le pays demeure aux prises avec des problèmes de sécurité alimentaire et doit donc importer une grande quantité de nourriture chaque année. L'assistance agricole est donc devenue un domaine prioritaire dans la coopération entre la Chine et le Burkina Faso. À la demande du gouvernement burkinabé, sept experts agricoles, dont Hu Yuzhou, et deux traducteurs ont été envoyés sur place.
Les experts se sont immédiatement mis au travail en menant 37 recherches dans 11 régions du pays, ce qui a donné lieu à un rapport de 70 000 mots. Ils constatent vite que la production de riz ne satisfait qu'un quart de la demande du pays, notamment en raison de la pénurie d'eau. L'eau est donc la clé du développement agricole local.
Curieusement, les experts notent aussi que les précipitations annuelles moyennes à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, sont de 744 mm, supérieures aux 626 mm de Beijing et aux 584 mm de Londres. « Cela montre que la pénurie d'eau ici n'est pas un problème en termes absolus, mais plutôt que l'eau n'est pas bien conservée et utilisée », explique M. Hu.
Il décide alors de s'attaquer à ce problème en améliorant les infrastructures d'approvisionnement en eau. Pour élargir les surfaces de plantation du riz et garantir leur irrigation, il est nécessaire d'abord de niveler les terres et de creuser des canaux d'irrigation. Après trois mois de dur labeur, le 30 mars, les experts et les techniciens locaux achèvent l'aménagement de quatre hectares de terre et la construction de 415 mètres de canaux d'irrigation en béton. Une nouvelle base de production de semences de riz est alors née à Bagré.
« M. Hu a travaillé dur et obtenu des résultats remarquables, jouant un rôle important pour promouvoir la technologie agricole et la production de riz dans la plus grande zone rizicole du Burkina Faso », affirme Sanou Gaoussou, coordonnateur du projet de coopération agricole sino-burkinabé.
Un développement vert
Au-delà de la pénurie d'eau, M. Hu constate également que l'environnement écologique local est menacé par une utilisation excessive de pesticides.
« Comme beaucoup de pays, la Chine a également adopté la voie de la protection après avoir connu des problèmes de pollution. Nous espérons que le Burkina Faso tirera une leçon de la Chine en étudiant ses expériences réussies, afin d'établir un concept de développement vert et de favoriser le développement durable de l'agriculture », explique-t-il.
Hu Yuzhou décide ainsi de promouvoir les méthodes écologiques de lutte contre les ravageurs et les maladies. Il teste sur place 10 dispositifs de pièges secs apportés de Chine pour tuer les pucerons du riz. « Le piège est facile à utiliser, car il ne nécessite ni eau ni électricité. Il est très répandu dans la riziculture en Chine et ses effets insecticides sont très efficaces. Son application n'est pas encore très étendue ici, mais on peut constater que ses effets contre les pucerons sont évidents », précise M. Hu.
Selon lui, le gouvernement burkinabé s'intéresse beaucoup au concept du développement vert. À l'heure actuelle, les experts chinois ont soumis une demande pour acheter 100 dispositifs de pièges secs et 20 lampes insecticides afin de promouvoir le développement écologique de l'agriculture au Burkina Faso.
Le groupe de M. Hu promeut également l'utilisation de techniques chinoises de plantation du riz, grâce à des zones de production de semences et de démonstration expérimentale. Avec leurs efforts, la production moyenne est susceptible de passer de deux tonnes à cinq tonnes par hectare, notamment grâce à une meilleure gestion des engrais et de l'irrigation, ainsi qu'à la lutte efficace contre les parasites et les maladies.
Une assistance technique
« Nous mettons l'accent sur l'assistance technique en introduisant de nouvelles technologies et idées au Burkina Faso, afin de développer l'autonomie locale », déclare Hu Yuzhou.
Dans ce but, la formation technique compte parmi les tâches les plus importantes des experts chinois. À l'heure de mettre sous presse, ceux-ci avaient formé 115 techniciens agricoles et agriculteurs et organisé des démonstrations sur le terrain devant près de 200 personnes uniquement à Bagré. Au total, 30 formations à grande échelle sur les technologies agricoles ont été organisées dans 14 provinces du pays, avec plus de 1 500 participants.
« Les participants sont très désireux d'apprendre les technologies agricoles chinoises et la séance de questions dure souvent plus de deux heures. Nous irons partout où il y a une demande, pour organiser des formations ciblées », raconte M. Hu.
Le premier groupe d'experts chinois au Burkina Faso terminera sa mission le 30 juin 2019. Les agronomes chinois actuels entendent rester sur place pour poursuivre le travail, et seront rejoints par un deuxième groupe d'experts, qui prendra éventuellement la relève.
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