Une convergence d’intérêts
La Chine et la France ont une position consensuelle sur la gouvernance mondiale et l’intégration européenne, ainsi que des intérêts communs et une complémentarité dans le domaine économique et commercial.
Premièrement, la coopération dans la gouvernance mondiale. Les deux pays préconisent la multipolarisation et la coopération multilatérale et respectent le système international multilatéral axé sur les Nations unies. Ils sont en faveur d’un renforcement du rôle du G20 dans le processus de gouvernance économique mondiale, et s’en tiennent à un système international du commerce commercial et d’investissements libre et ouvert, s’opposent à la prolifération nucléaire et à la course aux armements nucléaires. Dans le domaine de la protection environnementale, la Chine et la France sont deux promoteurs de la Conférence de Paris sur les changements climatiques. Le 12 décembre 2017, lors du Sommet international de Paris sur le climat, la Chine et la France se sont mutuellement soutenus et efforcés d’appliquer les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Les deux parties encouragent aussi le développement et l’utilisation des nouvelles énergies et des sources éconénergétiques et respectueuses de l’environnement. Dans l’internet et la cybersécurité, les deux pays préconisent la coopération multilatérale. Quant aux points chauds au Moyen-Orient et en Afrique, les deux parties veulent aussi renforcer le dialogue et la concertation, et résoudre les problèmes par la voie des négociations politiques.
Deuxièmement, encourager l’intégration européenne. Depuis l’éruption de la crise de la dette européenne en 2008, se succèdent les uns aux autres une série de problèmes tels que la crise des migrants, les attaques terroristes et le Brexit ; ces difficultés sans précédent ont stoppé l’intégration européenne. De son côté, M. Macron n’en reste pas moins un fervent défenseur, en disant qu’il fallait poursuivre l’intégration européenne et réformer l’UE. La Chine est un partenaire stratégique global de l’UE et apporte toujours son soutien actif à l’intégration européenne. La Chine et la France ont donc des intérêts communs. Dans le cadre de l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie, la Chine s’efforce de promouvoir le développement des relations sino-européennes tous azimuts. Par conséquent, dans un contexte où l’UE, la zone euro et l’intégration européenne se trouvent dans une impasse, l’attitude sincère que témoigne la Chine exerce une influence positive sur le développement des relations sino-françaises.
Troisièmement, une complémentarité économique et commerciale. La France possède non seulement des entreprises de renommée mondiale dans les cosmétiques, le vin, l’habillement, mais aussi dans le nucléaire, l’hydroélectricité, l’aéronautique et le spatial, l’automobile, la transition énergétique et les villes propres. La Chine possède quant à elle une supériorité dans la construction des infrastructures, la fabrication, la vente en ligne, les équipements de télécommunication et l’industrie légère. La complémentarité entre la Chine et la France sur le plan commercial est forte. Le potentiel de coopération est énorme dans les secteurs prometteurs tels que les produits digitaux, le nucléaire civil, l’aéronautique, la transition énergétique, la protection de l’environnement, l’hydroélectricité, la finance verte, l’économie du vieillissement et les villes propres. Le plan français « Industrie du futur » et la politique chinoise « China Manufacturing 2025 » peuvent produire un effet de synergie.
La France met particulièrement l’accent sur la coopération en marché tiers. En 2015, la Chine et la France ont publié la Déclaration conjointe sur les partenariats sino-français en marché tiers, l’Afrique étant le bénéficiaire principal de ce type de coopération. Depuis qu’il est président, M. Macron a fait savoir qu’il souhaitait continuer de le développer avec la Chine. La Chine, la Grande-Bretagne et la France ont déjà mis en place un modèle de coopération en marché tiers avec le projet de la centrale nucléaire de Hinkley Point.
M. Macron attache aussi une grande importance à l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie et espère que la Chine accroîtra ses investissements en France, créera encore plus d’opportunités d’emplois, et réduira le déficit commercial de la France vis-à-vis de la Chine. Le monde français des affaires espère aussi saisir l’occasion de la visite de M. Macron en Chine pour avoir un accès plus large au marché chinois. L’économie chinoise va poursuivre sa croissance en 2018 et les conditions d’accès au marché chinois, surtout aux marchés publics chinois, vont s’assouplir, ce qui sera profitable à l’accroissement des exportations françaises vers la Chine.
Le 21 décembre 2017, l’Assemblée nationale a voté le projet de loi budgétaire du gouvernement de M. Macron, dont un des articles concerne les réductions d’impôts pour les entreprises. Pour celles dont les bénéfices ne dépassent pas 500 mille euros, l’impôt sur les sociétés passera de 33,3 % à 28 % en 2018. Cela créera une dynamique profitable aux entreprises françaises, et stimulera la production et les exportations. Les échanges commerciaux sino-français devraient y trouver leur compte, de sorte que davantage de produits français entrent sur le marché chinois.
