Le chemin de fer à voie normale Mombasa–Nairobi est entré en service au départ de la gare de Nairobi le 1er juin.

L'Aide conditionnelle occidentale

Les thérapies occidentales pour les pays africains après la Guerre froide se sont avérées inefficaces.

Alors que de nombreux pays africains luttent pour promouvoir la cohésion sociale et unifier leurs marchés intérieurs, l'Occident s'engage à implanter des soi-disant « valeurs libérales » sur le continent et à le confiner à la fin de la chaîne de valeur mondiale. Quand l'Afrique doit se concentrer sur la réduction de la pauvreté, l'Occident endoctrine le continent avec des mantras tels que la limitation du pouvoir du gouvernement et le développement de nombreuses organisations sociales égocentriques. Bien que l'Afrique soit faible dans l'ordre politique et la sécurité publique, l'Occident lui exporte la soi-disant démocratisation dérivée de l'« ochlocratie », un terme emprunté au grec « okhlocratia » qui signifie « gouvernement par la foule, la multitude, la populace ».

L'Afrique, en échange de l'aide étrangère, doit accepter les conditions préalables politiques des pays occidentaux. L'ingérence occidentale a été soutenue par des théories grandioses, telles que la gouvernance non gouvernementale et le Consensus de Washington - 10 politiques américaines qui sont considérées comme nécessaires pour la réforme dans les pays en développement déchirés par les crises. Tout cela a orienté l'Afrique vers la mauvaise voie.

Ces dernières années, de plus en plus d'entreprises chinoises investissent à l'étranger, et pas mal de médias occidentaux commencent à se plaindre de la présence chinoise en Afrique. Ils reprochent à la Chine d'offrir de l'aide et des prêts sans condition, poussant beaucoup de Chinois à se demander depuis quand le respect de la souveraineté est devenu un problème.

Au mépris de la phase de développement de l'Afrique et de ses intérêts, l'Occident a imposé des conditions politiques préalables à l'Afrique pour tricoter un filet de sécurité pour son propre intérêt financier.

La Chine, cependant, met l'accent sur un autre type de condition préalable: tout ce qui est nécessaire pour le développement d'un pays, y compris l'infrastructure. L'histoire chinoise ainsi que celle des autres pays prospères montrent que la création des conditions de développement nécessaires est primordiale pour le développement national dans tous les domaines.

Comme le dit un vieux dicton chinois, il est préférable d'apprendre à un homme à pêcher que de lui donner un poisson. Une figure philanthrope comme Mère Teresa peut aider à sauver plusieurs personnes ou même des centaines, alors qu'un chemin de fer est capable de profiter à des dizaines de milliers de personnes ou même à des millions. Un programme de droit de l'homme peut changer le destin des enfants d'un village, mais un marché unique soutenu par des infrastructures permet à davantage d'enfants d'y trouver leur compte. Une organisation civile peut réclamer des droits légaux pour quelques-uns ou une communauté, tandis qu'un pays en plein essor peut mieux protéger les droits et les intérêts de tous ses citoyens.

La Chine cherche à aider l'Afrique à se développer à un niveau fondamental et à grande échelle.

La Chine respecte les conditions objectives des pays africains et leur processus historique en leur offrant des investissements et de l'aide. Elle est disposée à aider les pays africains à entrer dans un nouveau processus de construction nationale sur la base de l'égalité et des avantages mutuels. Si les pays africains s'intéressent au modèle chinois en matière de promotion du développement socio-économique, tant mieux ; si ce n'est pas le cas, la Chine ne se retirera pas et poursuivra sa coopération avec ses partenaires africains.

A côté de la ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi se trouve une ancienne voie ferrée conçue par les colonialistes britanniques. L'écartement standard de la première et la voie étroite de la dernière symbolisent la différence de deux époques, de deux normes et de deux modèles de développement. Lorsque les pays d'Afrique orientale tournent le regard vers les nouveaux chemins de fer à voie normale, ils choisissent un nouveau modèle de développement.

(L'auteur est vice-doyen de l'Institut de Chine de l'Université Fudan)