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La Chine se fait le chantre de la mondialisation

Bryan Michael Galvan  ·  2017-05-19  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: OBOR; mondialisation; FCR; monde

 

Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures 

 Le géant endormi, comme l'appelait Napoléon, se réveille dans un monde avec M. Trump et le Brexit et annonce un projet ambitieux d'investissement et de développement mondial. Le président chinois Xi Jinping a fait un chèque de 900 milliards de dollars pour l'Initiative de la Ceinture et la Route (OBOR pour « One Road One Belt ») afin de promouvoir ce qu'il nomme « l'âge d'or » de la mondialisation. Quels en seront les effets sur le statu quo politique et financier mondial ?

Dans son allocution prononcée à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du Forum de la Ceinture et la Route pour la coopération internationale (FCR) à Beijing le 14 mai, M. Xi a salué le potentiel de l'équivalent moderne de l'ancienne Route de la Soie, reliant les pays dans le monde. Ce sommet de deux jours a eu pour objectif de rassurer quant aux préoccupations relatives à la montée de la Chine et de mettre l'accent sur la collaboration entre les pays concernés. Le FCR s'est déroulé en présence de 29 dirigeants mondiaux et plus de 1 500 délégués de plus de 130 pays.

Le FCR a aussi eu lieu avec un arrière–plan teinté de sentiment accru contre la mondialisation, de protectionnisme commercial et d'inégalité mondiale. Jason Hickel, un anthropologue à la London School of Economics et auteur du livre The Divide: A Brief Guide to Global Inequality and its Solutions, a expliqué que l'un des facteurs de l'inégalité mondiale au cours de ces quatre décennies provenait du système d'endettement international.

Lutter contre les inégalités mondiales 

Dans les années 1970, les banques américaines ont accordé des prêts considérables en dollars aux pays du Sud. Quand la Réserve fédérale a relevé ses taux dans les années 1980, les pays en développement ont été incapables de rembourser les prêts, générant une crise de la dette dans les pays du tiers–monde. Le Fonds monétaire international (FMI) a été contraint d'échelonner la dette de ces pays en demandant la privatisation des actifs publics, l'ouverture des marchés aux sociétés étrangères et la réduction des dépenses sociales, de la protection de l'emploi et de l'environnement. Depuis lors, la Banque mondiale a exigé que ces politiques soient mises en place pour pouvoir accéder aux prêts pour le développement.

M. Hickel a fait savoir à Beijing Information que ces programmes ont eu des effets catastrophiques pour les pays du Sud, mais ont bénéficié aux pays riches en leur redonnant accès à une main–d'œuvre et des matières premières bon marché. « Les pays du Sud doivent pouvoir mettre en place des politiques économiques selon leurs propres termes, libérés de toute surdétermination de leurs créditeurs occidentaux. Dans les pays du Sud, le souhait est de voir la Nouvelle banque de développement (NBD) et la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) fournir des sources alternatives de financement pour le développement, sans les conséquences délétères sur les conditions de l'ajustement structurel. Dans ce cas–là, ces nouvelles institutions pourront libérer les pays du Sud du pouvoir de contrôle à distance du Nord. »

Les systèmes financiers – qui peuvent servir d'alternatives aux institutions de Bretton Woods comme le FMI et la Banque mondiale – peuvent être considérés comme une aubaine pour les pays en développement en Asie. Si la BAII – sous l'égide de la Chine – et l'OBOR ont émergé pour concurrencer les institutions financières occidentales, ce n'est pas sans toutefois susciter des préoccupations similaires quant à leur potentiel à imposer un endettement aux autres pays.

Selon M. Hickel, toute concurrence à la Banque mondiale et au FMI sera une bonne chose. « La NBD et la BAII constituent une menace sérieuse à l'égard de la Banque mondiale et du FMI, et au système occidental de pouvoir de contrôle à distance. C'est effectivement la raison pour laquelle il y a tant de discours alarmistes dans les médias occidentaux. »

L'avis selon lequel la Chine doit améliorer la perception des gens pour des initiatives comme l'OBOR a trouvé un écho auprès des autres experts. Paul Haenle, ancien responsable Chine au Conseil national de la sécurité nationale des Etats–Unis, et actuel directeur du Centre Carnegie-Tsinghua pour la politique globale, a estimé que les autres pays pourraient ne pas percevoir l'OBOR de la même façon que la Chine la voit. « Les pays hors de l'initiative reconnaissent que la Chine a besoin d'une stratégie pour les nations en développement. [La Chine] doit aussi avoir une stratégie agressive pour les nations développées, sinon, elles projetteront leurs propres craintes sur l'OBOR », a déclaré M. Haenle dans une assemblée publique au Yale Center de Beijing le 9 mai. Il a indiqué à Beijing Information que la Chine aura des difficultés à faire fonctionner l'OBOR comme prévu. « La Chine veut que l'OBOR soit considérée comme un jeu à somme positive. C'est louable, mais c'est complexe car… l'assistance économique de la Chine va conduire les autres pays à la voir comme un jeu à somme nulle. »

De plus, la Chine détient 1 060 milliards de dette américaine, ce qui donne au débat une perspective différente. Si la NBD et la BAII finissent par ébranler la Banque mondiale, le FMI ainsi que le pouvoir de contrôle à distance de l'Occident, il est possible que les bons du Trésor américain soient plus risqués, a remarqué M Hickel. « Après tout, si les bons du Trésor sont considérés comme si puissants, c'est largement en raison de l'hégémonie géopolitique américaine. Je suppose qu'étant donné que la Chine possède des intérêts dans les bons américains, elle réfléchira bien avant de faire quoi que ce soit qui puisse compromettre ce système. Ceci dit, le fait que le dollar reste la monnaie de réserve mondiale rend très improbable que la montée de la NBD et la BAII puisse sérieusement menacer la valeur des bons du Trésor américains. »

Vers un nouvel ordre mondial ? 

De nombreux experts ne se prononcent pas sur les effets que les initiatives financières sous l'égide de la Chine auront au niveau géopolitique, de la finance globale et du développement. Xie Tao, professeur à l'Université des langues étrangères de Beijing, a déclaré à Beijing Information que le gouvernement chinois considérait que l'OBOR s'ajoute aux institutions de Bretton Woods, et qu'il ne s'agit pas d'une alternative ou d'un remplacement. « Nous nous assurons pleinement dès le début que la BAII ou que toute institution similaire comme le Fonds de la Route de la Soie et la [NBD] s'ajoute aux institutions multinationales existantes. » Cependant, M. Xie a souligné qu'un rapport de 2017 de la Banque asiatique de développement (BAD) montre que les demandes en termes de développement des infrastructures dans la région Asie–Pacifique vont dépasser 22 600 milliards de dollars d'ici à 2030 si la dynamique de croissance dans la région se maintient. « Il faudra donc des institutions financières qui fournissent ce type d'investissements, et si la Banque mondiale et le FMI ne le peuvent pas, alors pourquoi pas ? »

D'un autre côté, Clare Pearson, présidente de la Chambre de Commerce britannique en Chine, considère que l'OBOR est une refonte complète de l'ordre mondial. « C'est comme la signature des accords de Bretton Woods. Vous entrez dans la danse ou non, a–t–elle déclaré à Beijing Information. La Chine était en marge du système de gouvernance globale de Bretton Woods, mais la Chine sera maintenant au centre avec la BAII et l'OBOR. »

Wang Huiyao, directeur du Centre pour la Chine et la globalisation, a fait savoir à Beijing Information que si l'OBOR est un accord multilatéral comme l'Organisation mondiale du commerce, alors tout le monde sera capable de s'entendre sur un plan de jeu, de travailler ensemble et d'en bénéficier. Il a remarqué que c'était la raison pour laquelle l'OBOR a besoin de l'entrée des principaux pays. « C'est un plan global. Le fait est qu'il y a tellement de pays en développement le long de cette route. Faisons en sorte que la Banque mondiale soit intéressée, faisons en sorte que le FMI, la BAD, la BAII – le monde, et tous ensemble – car la BAII n'est pas suffisante. »

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