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Un appel à Donald Trump provoque une tempête

Clifford A. Kiracofe  ·  2016-12-08  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: Donald Trump; Tsai Ing-wen

Le président élu américain Donald Trump a soulevé une tempête en répondant à un appel de Tsai Ing-wen, la dirigeante de Taïwan. Cela a fait le tour de Washington et fait sourciller les diplomates des capitales du monde entier. Beijing a conservé calme, sérénité et sang-froid. Une tempête dans un verre d'eau ? M. Trump n'est pas encore président des Etats–Unis et il ne le sera qu'après son inauguration le 20 janvier 2017. Tout ce qu'il peut dire jusqu'à cette date n'a aucun poids, aucun effet sur le plan officiel.

La Maison–Blanche a conservé le contrôle de la situation et a exprimé très clairement que les Etats–Unis n'avaient pas changé leur politique « de longue date » à l'égard de la question de Taïwan par rapport aux administrations précédentes. Washington a réitéré l'engagement ferme des administrations successives aux différents arrangements diplomatiques connus sous le nom des « Trois communiqués », sur lesquels s'appuie sa politique officielle fondamentale d'« Une seule Chine ».

Depuis la visite historique de Richard Nixon à Beijing en 1972, les relations sino–américaines ont traversé des périodes parfois difficiles. Une diplomatie professionnelle efficace peut néanmoins résoudre les problèmes, conduisant à des bénéfices mutuels et des résultats gagnant–gagnant. Une compréhension fondamentale doit être respectée pour protéger la stabilité de la relation.

La gaffe de M. Trump, nouveau venu en politique et en relations internationales, est évidemment une erreur de premier ordre, mais elle serait plutôt à mettre sur le compte d'un personnel incompétent et du quasi–chaos de la transition. Certains, cependant, croient que cela a été ourdi pour saper l'objectif avoué de M. Trump d'améliorer et de faire avancer les relations avec les principales puissances. L'appel téléphonique s'est produit quelques heures après que l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger a rencontré le président Xi Jinping à Beijing. Des observateurs ont conjecturé que M. Kissinger était porteur d'un message amical et constructif de M. Trump, qui l'avait rencontré deux semaines avant cet appel. Ils se demandent maintenant si le moment choisi pour cet appel n'a pas été conçu pour ridiculiser M. Kissinger et faire dérailler les objectifs que M. Trump s'est fixés en matière de politique étrangère.

Confusion dans la transition 

M. Trump, qui a réussi sa campagne, est maintenant dans une phase de transition qui prendra fin le 20 janvier l'an prochain, quand il prêtera serment. Cette phase est particulièrement houleuse, la première équipe de M. Trump ayant été remerciée et la nouvelle, dirigée par le vice-président élu Mike Pence, a été installée. Cette réorganisation a contraint à tout recommencer, retardant la formation d'une équipe cohérente avec un message tout aussi cohérent.

La situation chaotique a conduit à des tentatives de la part de divers néoconservateurs et de faucons de la Guerre froide d'entrer dans son équipe de politique étrangère et de sécurité nationale. En coulisse, il y a eu de la bagarre entre ceux qui étaient loyaux à la vision fixée par M. Trump de changement positif en matière de politique étrangère et ceux qui voulaient perpétuer une stratégie hégémonique. Ceux qui soutiennent la vision de M. Trump ont déployé tous leurs efforts pour bloquer les faucons et les empêcher d'entrer dans son équipe. Mais certains personnages peu recommandables et des mauvais conseils sont de toute évidence passés au travers comme le montre la confusion avec Taïwan.

La bagarre en coulisses était si féroce que M. Trump n'a pas eu le temps de choisir le secrétaire d'Etat. Comment pourrait–il avoir une politique extérieure cohérente ?

Jusqu'à présent, certains à Taïwan prétendent que l'appel téléphonique avait été prévu à l'avance par un ou plusieurs membres de l'équipe de M. Trump. Aucun président n'a officiellement pris un tel appel en quatre décennies, cela étant considéré comme une effraction à la procédure diplomatique. Taïwan est reconnu comme une partie de la Chine au sens strict d'« Une seule Chine » par la communauté internationale et les Nations unies. Elle a un statut, pourrait–on dire, semblable à Hawaii, une île distante de la partie continentale des Etats–Unis qui forme un Etat dans l'Union.

Les faucons dans la campagne de M. Trump 

Les néoconservateurs et autres faucons de la Guerre froide sont cependant intimement liés au lobby pro-Taïwan de Washington. Il influence non seulement divers politiciens, mais il contribue aussi de manière significative à certains groupes de réflexion qui, de leur côté, rédigent des documents de politique pro–Taïwan et contre la partie continentale pour que les politiciens s'en inspirent.

Le lobby pro–Taïwan, qui soutient les "nationalistes" de Taïwan, date des premières années de la Guerre froide, quand il s'appelait le « lobby chinois ». Après plusieurs décennies, le lobby est bien établi à Washington aujourd'hui et influence de nombreux politiciens au Congrès.

La gaffe de M. Trump a été initialement rapportée dans la presse de Taïwan comme ayant été préparée par Stephen Yates, un homme d'affaires et un consultant, mais qui a été un proche collaborateur de Dick Cheney (2001–2005) pendant les années de George W. Bush. M. Cheney s'était lui–même entouré d'une équipe de néoconservateurs et de faucons de la Guerre froide, parmi lesquels M. Yates semble avoir été un membre fervent.

Comment M. Yates s'est–il glissé dans l'entourage à la Trump Tower, on ne le sait pas encore. Cependant, des rapports initiaux disent qu'il était le conseiller pour l'Asie de Rudy Giuliani, l'ancien maire de New York et candidat à la présidentielle. Quand M. Trump a été investi, il apparaît que M. Yates s'est glissé dans son équipe pour devenir un conseiller pour l'Asie et qu'il est resté pendant la phase de transition.

M. Yates a fermement rejeté toute implication dans cet appel téléphonique. Il ne fait aucun doute qu'il a pu s'infiltrer dans l'équipe de M. Trump grâce à ses contacts avec l'Heritage Foundation, un groupe de réflexion composé de faucons républicains de Washington connu pour son antagonisme de Guerre froide à l'encontre de la Russie et de la Chine.

Mais d'autres faucons à l'égard de la Chine conseillent M. Trump. Michael Pillsbury, un universitaire américain de premier rang, est considéré comme un conseiller important du président élu. Il a tissé des liens proches avec les faucons du Congrès et du Pentagone. La semaine dernière, il a rencontré à Washington une délégation d'universitaires chinois.

D'autres sources citent John Bolton, le très agressif ambassadeur des Etats–Unis aux Nations unies (2005–2006) sous l'administration Bush, qui peut avoir joué un rôle dans cet appel téléphonique. Il a été évoqué en tant que secrétaire d'Etat potentiel. M. Bolton, un faucon, a écrit un commentaire dans le Wall Street Journal appelant à une politique en faveur de Taïwan plus proactive. On a dit qu'il se trouvait à la Trump Tower le jour de l'appel.

Dans tous les cas de figure, il existe un certain nombre de faucons « spécialistes de la Chine » qui tentent d'entrer dans cette transition afin de pouvoir espérer un poste dans la prochaine administration. Plus important, c'est que certains Républicains de premier plan du Congrès ont exprimé qu'ils étaient en faveur de cet appel. Ces soutiens fervents de Taïwan ont rapidement approuvé l'initiative de M. Trump.

Une tempête dans un verre d'eau ? 

Cet appel signale–t–il que M. Trump va complétement revoir quatre décennies de politique américaine à l'égard de la Chine ? Cela reste à voir, mais un personnel incompétent qui travaille dans une transition chaotique semble être la véritable explication de cette erreur.

L'équipe de transition de M. Trump a fait savoir qu'elle avait établi des liaisons avec divers agences et départements américains. Mais il apparaît que la Maison–Blanche, les diplomates professionnels du Département d'Etat, ainsi que la communauté des renseignements n'ont pas été consultés sur les questions relatives à Taïwan et sur cet appel. Si l'équipe de M. Trump l'avait fait de manière compétente, cet incident dangereux et contre–productif aurait pu être écarté immédiatement.

Les porte–parole de M. Trump ont tenté de le défendre en prétendant qu'il avait été entièrement briefé sur Taïwan. Mais la question est par qui, s'il ne l'a pas été par les fonctionnaires gouvernementaux appropriés ?

Ce qu'on peut conclure de cette tempête sur Taïwan, c'est que l'équipe de M. Trump doit se remettre à niveau rapidement sur la politique étrangère et la sécurité nationale. Il y a un grand nombre d'experts de la Chine expérimentés qui peuvent fournir des conseils de premier ordre, mais aussi des ambassadeurs à la retraite de grande expérience comme Charles Freeman et Stapleton Roy. Il faut dire en sa faveur que M. Trump avait pourtant bien débuté en prenant le temps de consulter M. Kissinger.

Le président élu Donald Trump doit faire appel à ces spécialistes aguerris du corps diplomatique pour obtenir des conseils sensés. Les néoconservateurs et les faucons de la Guerre froide doivent être remerciés avant l'inauguration de M. Trump s'il veut parvenir à l'objectif fixé d'une nouvelle politique extérieure constructive et innovante. Il faut de la diplomatie tranquille, de la prudence et de la discrétion. La diplomatie au mégaphone et les pitreries dignes d'Hollywood doivent être rejetées.

(L'auteur est un commentateur des relations internationales, ancien membre senior de la Commission des affaires étrangères du Sénat américain.)

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