|
|
|
|
Toyota pourrait arrêter sa production au Japon en février par manque d'acier |
|
· 2016-02-01 · Source: Le Quotidien du Peuple en ligne | |
Mots-clés: Toyota; production; manque d'acier; monde |
Nouveau coup dur pour Toyota : dans la dernière en date d'une série de catastrophes qui perturbent l'entreprise, une explosion dans une usine clé d'aciers spéciaux de Toyota menace de paralyser la production du constructeur automobile au Japon pour une durée qui pourrait aller jusqu'à deux mois. Toyota a en effet annoncé à Reuters pendant le week-end qu'elle pourrait arrêter la production dans ses usines japonaises au début de ce mois dès qu'elle sera à court de l'acier produit par sa société affiliée Aichi Steel.
Selon le constructeur japonais, une explosion a mis hors service le four central de l'usine Chita d'Aichi Steel dans la préfecture d'Aichi, au Japon. L'usine est située à mi-chemin entre le centre-ville de Nagoya et l'aéroport de la ville. Quatre employés ont été emmenés à l'hôpital, mais leur santé ne pose pas d'inquiétude. La société a établi un centre de contrôle d'urgence, et après une inspection plus minutieuse, elle estime désormais que la production ne reprendra pas avant la fin du mois de mars.
L'explosion a eu lieu après qu'un ouvrier ait allumé le four alimenté au gaz au début de l'équipe de nuit. Quand il a allumé la veilleuse, le four a explosé, et c'est ainsi que Toyota se retrouve à nouveau avec une catastrophe sur les bras : le 11 mars 2011, un tremblement de terre et un tsunami avaient balayé des zones du Nord du Japon. Plus de 19 000 personnes avaient perdu la vie ou avaient disparu, 344 000 avaient été déplacées, et une grande zone autour de la centrale de Fukushima Daiichi détruite a été interdite pour des décennies, si ce n'est pas pour toujours. L'une des victimes avait été la société de fabrication de micropuces de Renesas, à quelque 150 km au Sud de Fukushima. Renesas fournissait quelque 20% du marché des microcontrôleurs automobiles du monde. Environ 70% de la production était vendue aux constructeurs automobiles japonais.
Après 6 semaines de travail acharné, Toyota avait trouvé la solution. La production était à peine repartie quand une autre catastrophe avait frappé : une inondation en Thaïlande avait arrêté la production de voitures des constructeurs japonais en Thaïlande, pays devenu une plaque tournante de l'exportation. Des pénuries de pièces avaient affecté la production dans le monde entier. Le constructeur le plus touché avait cependant été Honda, son usine thaïlandaise ayant été fermée pendant des mois.
L'explosion de l'usine d'acier Chita rappelle une fois de plus combien même les plus solides des industries sont étroitement connectées et souvent fragiles. La production dépend de livraisons à temps de fournisseurs du monde entier, et certaines catastrophes ne sont tout simplement pas planifiables. Quand le volcan Eyjafjallajökull a explosé dans une partie reculée de l'Islande, provoquant une pagaille monstre dans l'espace aérien en 2010, peu de gens croyaient qu'il pouvait aussi arrêter la production de voitures au Japon. Et pourtant… les cendres avaient cloué au sol des avions dans toute l'Europe et par ricochet perturbé la livraison de capteurs de pression d'air produits en Irlande pour des usines de Nissan près de Tokyo et sur l'île japonaise de Kyushu.
Source: Le Quotidien du Peuple en ligne