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Un record XXL

Aly Diouf  ·  2021-10-27  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Chine; Sénégal; construction

Vue du fleuve Saloum (HELLORF)

Sur financement de la Banque chinoise d’Import-Export, un groupement d’intérêt économique (GIE), constitué par des entreprises chinoises, s’est chargé de la construction de ce qui sera, à terme, le plus long pont du Sénégal et d’Afrique de l’Ouest. 

Dès la sortie de Fatick, la route qui mène à Foundiougne est en plein agrandissement. Des techniciens s’emploient à terrasser et à remblayer les deux côtés de la chaussée avec leurs engins. Ceci présage de l’importance économique en devenir de cette partie du pays qui abrite déjà un port et où un important dépôt d’hydrocarbures est en cours de construction, tout comme le futur plus long pont de l’Afrique de l’Ouest. Grâce à la visibilité dégagée due à la saison des pluies, cet ouvrage, qui culmine à une trentaine de mètres, est actuellement visible à plusieurs kilomètres à la ronde.

Dans le cadre de sa politique à faire du Sénégal un pays émergent à l’horizon 2035, le gouvernement sénégalais a fait de la construction de ponts et de routes une priorité en vue de faciliter la libre circulation des personnes et des biens. C’est dans ce cadre, et avec l’appui de la Chine, que le pays a entrepris la construction du pont de Foundiougne. Cet ouvrage est construit sur le fleuve Saloum, à hauteur de la ville de Foundiougne qu’il relie au village de pêcheurs de Ndakhonga. Le vieux bac « Les îles du Gandoul », nommé ainsi en référence aux îles du delta en amont, fait quotidiennement une dizaine de traversées pour relier les deux rives du fleuve. Le temps d’attente pour ce moyen de locomotion très vétuste semble une éternité, surtout pour les travailleurs qui l’empruntent.

Cheikh Diouf est chauffeur livreur pour une société sénégalaise spécialisée dans les produits détergents près de Fatick. Chaque semaine, il fait au moins trois fois le trajet entre sa ville et Foundiougne, et ce depuis environ dix ans. La traversée dure environ 15 minutes et les prix varient en fonction des véhicules. Les usagers individuels ont plus de chance que les automobilistes pour la traversée. À défaut du bac, ils peuvent opter pour les pirogues, embarcations artisanales souvent motorisées. M. Diouf mise beaucoup sur l’achèvement du pont et sa mise en service, et ne déplore aucunement le fait qu’il s’agira d’un pont à péage car le gain de temps est inestimable et pour lui c’est tout ce qui compte.

À l’embarcadère de Foundiougne. Lorsque le pont sera achevé, le trajet vers l’autre rive du fleuve Saloum sera beaucoup moins chronophage. (ALY DIOUF)

Mise en service prévue en 2022

La construction du pont à péage de Foundiougne est prise en charge par le GIE chinois CGWIC/HENAN CHINE, constitué de China Great Wall Industry Corporation et China Henan International Cooperation Group Co. Le 6 juin, l’entreprise a fini de poser l’ensemble des travées, c’est-à-dire le gros œuvre. Un soulagement pour l’ingénieur et chef de projet Chen Xuren, « car les travaux ont connu un ralentissement à cause de la COVID-19, du fait que de nombreux ingénieurs peinaient à revenir au Sénégal après quelques semaines de congés en Chine. Nous avons ainsi gagné la partie la plus difficile des travaux avec le coulage de 31 poteaux en plus de deux supports de part et d’autre et 128 travées ». Les travaux annexes, à savoir le dallage en béton et asphalte, les voies d’accès, le giratoire, etc. sont en cours de finalisation.

Selon lui, l’ouvrage comporte le pont proprement dit d’une longueur de 1 290,2 m, une route d’accès de 50 m et un pont d’accès de 300 m du côté de Ndakhonga et une route d’accès de 108 m du côté de Foundiougne. La longueur totale est de 1 748,2 m. Le pont, précise-t-il, a une coupe transversale d’une largeur de 11,40 m et deux trottoirs de 1,5 m bordés de garde-corps de type normalisé S8, et deux voies de 3,70 m chacune. Concernant les normes de conception, l’ingénieur et chef de projet a, entre autres, précisé que la vitesse de circulation autorisée serait de 80 km/h et que la durée de vie de l’ouvrage serait de 100 ans. Pour permettre la poursuite de la navigation sur le fleuve Saloum, le GIE a aménagé un passage d’une largeur nette de 40 m et d’une hauteur nette de 28 m. Ainsi, les bateaux en direction de Kaolack pourront tranquillement naviguer le cours du fleuve. Selon M. Chen, ce projet démarré en février 2018 est financé par la Banque chinoise d’Import-Export et le gouvernement du Sénégal pour un coût total de 71 millions de dollars (plus de 41 milliards de francs CFA). Il sera mis en service en 2022, assure-t-il.

Des perspectives encourageantes

De l’avis de M. Chen, l’achèvement du pont permettra de fluidifier le réseau routier et le trafic, ce qui améliorera considérablement les conditions de circulation, favorisera les échanges économiques et commerciaux dans la région de Fatick et le développement continu de produits touristiques de haute qualité. Il précise : « Cet ouvrage constitue un important projet pour le gouvernement sénégalais, apportant une plus-value à l’économie locale de la ville de Foundiougne et ses environs. » Le secteur sénégalais du Bâtiment et travaux publics (BTP) a comme unité technique l’Agence des travaux et de gestion des routes (Ageroute). Pour son directeur régional, Oumar Diouf, le pont de Foundiougne est initié par l’État du Sénégal dans le cadre du programme dénommé « Zéro Bac ». Il estime que l’ouvrage va promouvoir efficacement la croissance économique de la région, avec le développement de l’agriculture, de la pêche et du tourisme, et favoriser les échanges internationaux entre le Sénégal et les pays voisins, surtout la Gambie, la Guinée, la Guinée équatoriale et le Mali.

Babacar Diamé, maire de Foundiougne, voit grand avec la réalisation de ce pont qui va ouvrir sa ville sur le reste du Sénégal et par ricochet de la sous-région. Il le pense d’autant plus que dans les environs du pont, à Ndakhonga plus précisément, un port flambant neuf a déjà été édifié et la construction d’un dépôt d’hydrocarbures est presque achevée. Selon lui, ces infrastructures permettront de décongestionner le port autonome de Dakar (PAD), mais surtout de donner un visage beaucoup plus attractif à la zone. Et ce ne sont pas les idées qui manquent : il aimerait que Ndakhonga soit rattachée à sa commune. À défaut, il parle d’intercommunalité avec la commune voisine de Djirnda dont dépend cette localité. En attendant les travaux de l’ouvrage se poursuivent. « Nous sommes déterminés à livrer un produit de qualité à l’État du Sénégal, comportant toutes les caractéristiques requises. Nous travaillons jour et nuit pour respecter les délais », indique M. Chen. Ce dernier a d’ailleurs tenu à remercier les forces de sécurité et les autorités locales pour toute l’assistance qu’elles ne cessent d’apporter à l’exécution des travaux.

 

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