法语词典:
中文 English Deutsch 日本語 Chinafrique
Suivez-nous sur
  • descriptiondescription
Accueil Chine Monde Economie Culture Environnement Documents
Accueil >> Chine

Redistribution des cartes dans l'éducation

Ji Jing  ·  2021-10-05  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Chine; éducation

Activité sportive dans une école primaire à Huai’an (Jiangsu), le 3 septembre. (VCG) 

La rentrée scolaire représente généralement une source d’angoisse et de stress pour de nombreux parents. Mais les nouveautés de cette année ont calmé l’inquiétude de Liu Jing, mère d’un écolier à Beijing. En effet, elle peut désormais emmener son fils à l’école à 8h20 en semaine, soit une demi-heure plus tard qu’auparavant. « Ces arrangements concernant les horaires nous permettent de prendre le petit-déjeuner et de nous préparer le matin avec sérénité avant le départ pour l’école », témoigne-t-elle. 

Ce changement fait suite aux nouvelles directives promulguées fin juillet par les autorités centrales pour alléger la pression pesant sur les élèves. Le poids de l’éducation était encore bien lourd en dépit des anciennes mesures prises par le gouvernement en la matière. Croulant sous les devoirs, les enfants avaient pour habitude de suivre des cours de soutien après l’école, dont le contenu allait souvent au-delà du programme scolaire. Les parents, eux, devaient payer des factures très élevées pour ces cours et risquaient d’être pris au piège de certaines sociétés de tutorat en faillite. Les banqueroutes frauduleuses ne sont en effet pas rares. Les parents avaient du mal à réclamer des remboursements en l’occurrence. Tous ces problèmes persistants ont fini par neutraliser les efforts du gouvernement pour répondre au mécontentement du public.

Régulation du secteur privé

Le secteur du soutien scolaire était dans le collimateur des décideurs dans le cadre de cette réforme, mise à l’essai dans neuf villes pilotes, dont notamment Beijing, Shanghai et Guangzhou. Il est désormais interdit aux autorités locales d’approuver l’ouverture de tout institut privé de tutorat. Les entreprises existantes spécialisées dans le soutien scolaire sont tenues de s’enregistrer en tant qu’entités à but non lucratif. Les sociétés cotées ne sont pas autorisées à investir dans ce secteur. Les cours de soutien doivent se baser sur le programme scolaire et sont interdits le week-end, les jours fériés et pendant les vacances scolaires.

Selon les statistiques du ministère de l’Éducation, la Chine comptait 400 000 sociétés de tutorat privées en 2018, presque deux fois le nombre d’écoles pour l’enseignement obligatoire à l’époque. Gravement détournées par le capital, elles profitent de l’anxiété des parents et dénaturent l’éducation comme service public. Sans réglementation, ce marché parallèle aurait pu faire de l’ombre au système éducatif national sur le long terme.

Un rapport de la Société chinoise d’éducation indique qu’environ 70 % des élèves du primaire et du secondaire dans les grandes villes ont suivi des cours extrascolaires. De son côté, Gu Mingyuan, expert en éducation et professeur supérieur à l’Université normale de Beijing, suggère que les instituts privés servent d’appui à l’éducation publique dans les domaines des sports, de la musique, de la danse, de l’art, etc., pour développer des compétences sociales, cognitives et émotionnelles chez l’enfant.

Atelier extrascolaire sur la vulgarisation des sciences dans une école primaire à Wuhan, chef-lieu du Hubei, le 2 septembre. (XINHUA)

Amélioration de l’éducation publique

La nouvelle réforme met en garde contre les charges de travail excessives pour les enfants. Elle stipule que les écoles sont tenues de réduire le volume et la difficulté des devoirs et de proposer des services parascolaires. Les devoirs écrits sont proscrits pour les élèves en première et deuxième année de primaire, et sont limités à une heure pour les écoliers de la troisième à la sixième année.

Traditionnellement, les écoles primaires fixaient l’heure de la sortie à 15h30. Cet horaire n’arrangeait guère les parents travaillant à plein temps, certains étaient même obligés de recourir aux cours de soutien pour faire garder leurs enfants. La nouvelle politique vise à s’attaquer à ce problème. Les écoles sont censées améliorer leurs services extrascolaires pour satisfaire au mieux la demande diversifiée des élèves. Des activités touchant à la vulgarisation des sciences, l’art, la lecture ou les sports sont recommandées pour remplacer les cours de soutien désormais interdits. Ces ateliers doivent être prolongés jusqu’à l’heure de sortie du travail de la plupart des parents.

Le ministère de l’Éducation a demandé aux établissements d’enseignement public d’améliorer la qualité de l’éducation et de ne plus se reposer sur le recours aux cours de soutien après l’école. Comme les horaires étendus allongent les heures de travail des enseignants, des efforts devraient être déployés pour assurer leurs droits et intérêts.

Incertitudes

Lors d’une conférence de presse tenue le 31 août, Li Yi, porte-parole de la Commission municipale de l’éducation de Beijing, a annoncé que les établissements primaires et secondaires publics de la capitale seraient appelés à appliquer un programme de rotation pour faciliter l’équité et la qualité de l’éducation. Les enseignants ayant travaillé dans le même établissement pendant plus de six ans et ayant plus de cinq ans avant la retraite doivent être mutés dans une autre école. Li Baoping, enseignante d’anglais de l’école Peking Academy dans l’arrondissement de Dongcheng à Beijing, a été mutée dans un autre établissement l’année dernière pour fournir des conseils sur l’enseignement d’anglais. Elle a invité ses collègues à rejoindre sa classe et a partagé ses méthodes pédagogiques. Au bout d’un an, l’éducation en anglais y a été améliorée de manière significative. Cependant, les experts indiquent qu’il est difficile de normaliser et d’institutionnaliser le système de rotation étant donné les grands écarts de performance entre les écoles.

Les opinions sont partagées quant à l’impact de la réforme sur l’anxiété des parents. Pour certains, tant que les examens d’entrée au lycée et à l’université seront maintenus, il sera difficile d’enlever aux familles l’envie de donner le plus de chance possible à leurs enfants. Ils pourraient se tourner vers les cours particuliers en présentiel. Fu Weidong, professeur à l’École normale supérieure de l’Est de la Chine, estime que ces nouvelles mesures n’arriveront pas à entièrement dissiper l’angoisse parentale tant les facteurs à prendre en considération côté parents sont nombreux. La détention de diplômes reste encore une condition préalable d’accès au marché du travail. De même, les classes moyennes et aisées souhaitent que leur progéniture reçoive une éducation de qualité pour maintenir leur statut. Pourtant, le déséquilibre et l’inadaptabilité des ressources pédagogiques ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. « La dernière réforme n’a fait que réduire l’anxiété alimentée par les sociétés de tutorat », souligne M. Fu.

 

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

Liens:
Xinhuanet CGTNfr China Tibet Online Le Quotidien du Peuple Radio Chine Internationale
Ambassade de Chine en France Ambassade de France en Chine Faguowenhua French.china.org.cn
La Chine au Présent La Chine Pictorial Traduction en ligne

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号-3 京公网安备110102005860