法语词典:
中文 English Deutsch 日本語 Chinafrique
Suivez-nous sur
  • descriptiondescription
Accueil Chine Monde Economie Culture Environnement Documents
Accueil >> Economie

« T'es partant ? »

Li Kaizhi  ·  2021-10-03  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: tourisme; économie; Chine

Vue aérienne du pont Yachihe (autoroute Guiyang-Qianxi), au Guizhou, le 23 juillet 2021. Le réseau de transport chinois vise à simplifier les déplacements domestiques. (Photo : Xinhua)

Vendredi après-midi en plein mois de juillet. Zeng Xiangming, employé de bureau basé à Tianjin, décide spontanément de partir à Beijing pour y retrouver un ami. L’idée est en réalité de profiter de l’accalmie par rapport à la COVID-19 pour faire un peu de tourisme local et échapper à l’ennui généré par la situation sanitaire.

Une fois sorti du travail, il réserve son billet sur son smartphone et se rend à la gare pour prendre un train à grande vitesse direction Beijing. Le trajet est très rapide, 130 km en une demi-heure. En discutant pendant le dîner, M. Zeng et son ami décident de partir en excursion le lendemain au mont Heng, dans la province du Shanxi, à 350 km de Beijing. Réserver un véhicule de location et souscrire une assurance n’aura jamais été aussi simple grâce aux applications sur smartphone. « Encore récemment, un voyage nécessitait beaucoup de préparatifs en amont. Ce n’est plus le cas maintenant », indique-t-il à CHINAFRIQUE. « Il suffit de suivre ses envies. Les voyages spontanés s’imposent désormais comme une tendance générale. »

Évolution de la demande

Pour les Chinois, voyager rime généralement avec famille, courte durée et destination lointaine. Aujourd’hui, c’est facile de donner un air de vacances à un week-end, en particulier pour les jeunes qui agissent souvent sur un coup de tête. Ils savent surtout comment mettre à profit l’utilisation des nouvelles technologies et les appliquer dans d’autres domaines que leur travail, par exemple pour s’organiser des petits voyages.

Ce modèle touristique émergeant, se basant sur des cours séjours, souvent spontanés, peu importe l’heure et la ville de départ, a été baptisé « micro-aventure » par le secteur. À la différence du tourisme plus traditionnel, la micro-aventure ne nécessite pas de partir loin ni de prendre des dispositions longtemps à l’avance. Les voyageurs profitent de leur temps libre au gré de leurs envies.

Wang Jingqiang, directeur du Centre expérimental du tourisme de l’Université Huaqiao (Fujian), énumère d’autres caractéristiques de ce tourisme naissant : une clientèle diverse aux intérêts touristiques variés, pas de frontière nette dans le choix de la destination (city break ou tourisme rural), utilisation du réseau de transport pratique et peu onéreux, ainsi que des réductions spéciales résidents.

Dans les grandes villes, les citadins comme M. Zeng apprécient de plus en plus de profiter de la proche banlieue. Ces escapades ont l’avantage de nécessiter de peu de préparation au préalable et de profiter à l’économie locale et rurale.

Un succès grandissant

Ce nouveau phénomène se répand rapidement, notamment parmi les étudiants et les jeunes actifs.

« Le développement régulier de l’économie et la réalisation de la société de moyenne aisance permettent d’améliorer les conditions de vie de la population et d’éveiller progressivement la conscience des loisirs », explique M. Wang.

Pour répondre à la demande, les sites touristiques offrent désormais des services de réservation en ligne. Selon le ministère de la Culture et du Tourisme, plus de 6 000 attractions touristiques de classe A en Chine offraient des services de réservation en ligne en août. Tous les sites touristiques de classe 5A, à l’exception des sites en plein air, disposent d’un système de réservation avec définition de créneaux horaires. L’ensemble des attractions touristiques d’État proposeront la réservation en ligne d’ici la fin de l’année.

« En mai 2019, j’ai posé trois jours de congés pour partir en randonnée au mont Hua, dans la province du Shaanxi, avec des amis », se souvient M. Zeng. « Nous nous sommes levés à 4h30 pour arriver à l’entrée du site à 6h. C’était très calme, il n’y avait quasiment personne. Nous avions la sensation d’être seuls au monde dans cette montagne. »

Les adeptes de micro-aventures décident souvent de leur destination en consultant des informations en ligne, susceptibles de changer la donne en cours de route : trafic routier, météo, horaires des vols ou des trains, système de location de voitures et nombre total d’internautes sur la même page.

Autre raison importante de l’émergence et de la croissance accélérée du tourisme de proximité : la COVID-19. La situation sanitaire a en effet rendu impossible la quasi-totalité des voyages longue distance. Les prestataires touristiques régionaux ont donc dû inévitablement étoffer leur offre au niveau local.

Obligation de se réinventer

Le 25 août, le Bureau municipal de la culture et du tourisme de Beijing a organisé un sondage afin de collecter des suggestions, cibler les demandes et y répondre de manière satisfaisante. Des idées d’itinéraires et d’options en termes d’offres ont pu être compilées.

En raison des nombreuses restrictions imposées aux circuits traditionnels de groupes et interprovinciaux, le tourisme de proximité (escapades en proche banlieue de courte durée permettant de se déconnecter) fait de plus en plus d’adeptes auprès d’un public varié.

Zhang Jing, directeur du développement des ressources du Bureau municipal de la culture et du tourisme de Beijing, a indiqué que le sondage permettrait sûrement de découvrir des lieux hors des sentiers battus, tels que des lieux culturels méconnus ou tout autre lieu public alternatif.

Il a ajouté que ces options pourraient ensuite être intégrées dans des itinéraires « dans des lieux de proximité dont on peut s’imprégner facilement. Les mentalités sont également en plein évolution et on assiste à une augmentation des personnes se réjouissant de découvrir la beauté de la ville et de ses environs, et même de se sentir dépaysées selon le site visité. C’est également une bonne occasion pour la population locale de se sentir impliquée dans les changements de son lieu de résidence ».

D’autres villes suivent le même chemin que la capitale et tentent de s’adapter à cette nouvelle tendance touristique. L’arrondissement de Wujin à Changzhou, au Jiangsu, se démarque par son centre historique dont les débuts remontent à plus de 2 500 ans. Xue Xin, directeur adjoint du Bureau de la culture, de la radio, de la télévision, du tourisme et des sports de l’arrondissement, explique qu’il est prévu d’y créer la première zone touristique nationale basée sur la culture chinoise de la période des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.). Ciblant la jeune génération, le concept d’un parc à thème sur la culture manga, avec des jeux animés, est en cours d’élaboration.

Selon M. Xue, l’arrondissement contribue également au financement d’une transition sectorielle concernant les agences de voyage, les chambres d’hôte et les hôtels depuis le début de la pandémie. Plus de 6 000 places de stationnement ont également été créées dans l’espace urbain.

L’escapade de M. Zeng et son ami touche à sa fin. Bien arrivé à Beijing, ce dernier lui envoie un message pour le rassurer, auquel il répond avec un smiley, concluant de manière positive ce fantastique weekend, des souvenirs plein la tête. En espérant que d’autres aventures suivront bientôt !

 

Pour vos commentaires : likzh@chinafrica.cn

Liens:
Xinhuanet CGTNfr China Tibet Online Le Quotidien du Peuple Radio Chine Internationale
Ambassade de Chine en France Ambassade de France en Chine Faguowenhua French.china.org.cn
La Chine au Présent La Chine Pictorial Traduction en ligne

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号-3 京公网安备110102005860