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Guerre commerciale Chine-Etats-Unis : Valse-hésitation et incertitude européenne |
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Jacques Fourrier · 2018-07-13 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: UE; Etats-Unis; Chine; guerre commerciale |
Quelle refonte de l’ordre économique international ?
Les risques sont néanmoins loin de se résumer à la décision américaine. « Même avant que Donald Trump ne soit élu, le multilatéralisme était déjà en mauvais état », rappelle l’économiste Jean Pisani-Ferry, à l’origine du programme économique de M. Macron.
Dans ce contexte, qui remplacera Washington dans sa mission de leader et gendarme du monde ? L’UE « a une carte à jouer », a estimé Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international le 7 juillet à Aix.
Le Cercle des économistes, le groupe de réflexion qui organise les Rencontres, a formulé plusieurs propositions dans ce sens. Il appelle notamment l’Europe à lancer une grande « alliance multilatérale ». « Il ne s’agirait pas d’une nouvelle institution, mais d’une alliance politique de pays volontaires et désireux de maintenir le dialogue, pour faire poids face aux Etats-Unis », résume Jean-Hervé Lorenzi, le président du Cercle.
Dans le cadre d’une telle initiative, la Chine pourrait être un allié majeur. A condition néanmoins que les Européens veuillent bien resserrer les rangs et remédier à leurs faiblesses. « Aujourd’hui, l’Europe n’est plus un partenaire pour personne, elle est devenue une proie », remarque laconiquement l’économiste Jacques Attali. « Elle doit surmonter ses propres divisions », a ajouté Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).
Les appels au renforcement des institutions de l’Union monétaire se font entendre. Une antienne entonnée avant chaque orage, avec par exemple la proposition avancée par M. Macron d’instaurer un budget commun, ou la mise en place d’une union bancaire et de l’harmonisation fiscale, afin de mettre un terme à la concurrence déloyale entre les Etats. Plus d’Europe donc. « Les Européens ensemble, constituent une force, une puissance. Car lorsqu'ils sont unis, ils ont une véritable voix au chapitre », a souligné Mme Lagarde, jugeant que l'UE devait être « un acteur de son destin en même temps qu'une source d'inspiration pour beaucoup d'autres pays du monde ». Alors que le couple franco-allemand bat de l’aile et devant les divisions auxquelles la chancelière allemande Angela Merkel fait face au sein de son propre camp, le défi paraît immense.
Mme Lagarde se veut optimiste. « Dans le rapport de force qu'on voit se profiler (...) entre les Etats-Unis d'une part et la Chine de l'autre, qui représentent deux formes complètement différentes d'un même élan capitalistique, l'Europe peut jouer une carte tout à fait particulière », a-t-elle déclaré aux Rencontres économiques. Et d’ajouter que « ce rapport de force se crée avec au milieu quelqu'un, l'Europe, sans qui l'un ou l'autre des deux pouvoirs n'a pas suffisamment de levier sur l'autre ». Un vœu pieux au regard du contexte actuel.
« L'Europe est stratégique pour l'un comme pour l'autre », notamment dans le domaine du commerce, a-t-elle enfin commenté, saluant la démarche engagée par l'UE qui participera à un sommet à Beijing les 16 et 17 juillet.
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