Selon une circulaire publiée le 29 décembre, les autorités chinoises ont renforcé des mesures concrètes pour réduire la fracture numérique dans le secteur des transports publics dans le cadre d'un effort plus large visant à atténuer l'impact de la numérisation sur les personnes âgées.

Cette décision intervient alors que les autorités ferroviaires et de l'aviation civile se préparent au pic annuel de voyages qui chevauche la Fête du Printemps, qui tombera cette année le 12 février.

Publiée conjointement par le ministère des Transports, la Commission nationale de la santé et cinq autres agences du gouvernement central, la circulaire demande aux régions moins risquées d'exiger des « codes de santé » -le laissez-passer numérique évaluant les risques d'infection au COVID-19 des personnes en fonction de leurs historiques de voyage- uniquement dans les gares ferroviaires, aéroports et autres centres de transport.

Cela signifie que les personnes vivant dans des régions à « faible risque » n'ont plus besoin de montrer leur code pour entrer dans des complexes résidentiels, des complexes commerciaux et d'autres espaces publics dans des « circonstances générales », a précisé la circulaire.

Cependant, a ajouté le texte, si le code est considéré comme crucial pour contrôler l'épidémie dans certains endroits, les autorités y organiseront des travailleurs ou permettront aux proches d'aider les personnes âgées à résoudre les difficultés technologiques impliquées.

La circulaire encourage également les autorités locales à créer des canaux « sans code » dans les centres de transport et les stations-service autoroutières, où les personnes âgées qui ne possèdent pas de smartphone ou qui ont du mal à comprendre leurs téléphones peuvent signer des lettres d'engagement à la place.

Les codes de santé ont été désignés comme la seule preuve d'être en bonne santé ou indemne d'une nouvelle infection à coronavirus dans de nombreux endroits. Mais leur utilisation nécessite des connaissances de base sur l'utilisation des applications sur les téléphones mobiles et sur la manière de télécharger et de saisir des informations et des images personnelles clés. Certaines personnes âgées les ont trouvés difficiles à utiliser.

Un clip vidéo largement diffusé en ligne fin août montrait un chauffeur à Harbin, la capitale de la province du Heilongjiang (nord-est de la Chine), refusant de démarrer un bus plein de passagers après qu'un homme aux cheveux gris n'a pas pu montrer son code de santé parce qu'il ne possédait aucun appareil électronique. Le chauffeur a appelé la police après que la personne âgée a refusé de descendre du bus alors qu'elle avait été informée de la politique d'interdiction de circuler. Il a finalement été conduit à destination par la police.

L'incident a été l'un des premiers à mettre en lumière le mouvement de numérisation qui a rendu plus difficile pour certaines personnes âgées la réservation de billets, la réservation de taxis en ligne et le passage des points de contrôle de l'épidémie dans les centres de transport.

Le rythme auquel les nouvelles technologies sont mises en œuvre s'est accéléré cette année en réponse à l'épidémie de COVID-19. Pour remédier à ces problèmes, la circulaire a demandé aux autorités de transport de préserver les services à la personne, d'ouvrir des comptoirs de service désignés pour les personnes âgées et de ne pas discriminer les personnes utilisant de l'argent liquide pour acheter des billets.

Elle a également encouragé les applications de téléphonie automobile à simplifier les processus de consultation des services automobiles en ligne.

Les mesures suivent une directive historique publiée par le Conseil des affaires d'État, le gouvernement chinois, le mois dernier. Elle a demandé aux autorités de s'attaquer aux problèmes les plus urgents que la numérisation a créés pour les personnes âgées d'ici la fin de cette année et de mettre en place un mécanisme à long terme pour atténuer un tel impact d'ici la fin de 2022.