Une inclusivité affichée
L’OCS défend les principes d’ouverture et de transparence tout en soulignant l’importance de ne pas inciter à des rivalités avec d’autres organisations et Etats. Ayant conclu des partenariats avec de nombreuses organisations internationales, l’OCS n’exclut pas les mécanismes multilatéraux qui exercent une influence dans la région. Elle soutient la mise en œuvre de diverses initiatives transnationales avec la conviction que les questions régionales devraient être résolues politiquement grâce à la collaboration.
Un symbole de cette vision est apparu lorsque l’OCS a tenu une conférence internationale sur l’Afghanistan en 2009, à laquelle ont été invités des délégués de nombreux pays et organisations internationales, y compris les Etats-Unis et les pays européens. Après que la Chine a proposé les initiatives de la Ceinture économique de la Route de la Soie et de la Route maritime de la Soie du XXIe siècle en 2013, visant à améliorer la connectivité le long de l’ancienne Route de la Soie, l’OCS a proposé une plateforme aux pays de la région pour qu’ils alignent leurs stratégies. Elle a offert son assistance dans plusieurs projets transnationaux et initiatives multilatérales en Asie centrale, telles que la construction d’autoroutes sous l’égide de l’UE et l’initiative de la zone dénucléarisée proposée par les Etats d’Asie centrale.
Les manœuvres de certaines grandes puissances ont attisé les tensions entre les nations et créé de l’instabilité dans certains pays, exacerbant la complexité du paysage sécuritaire de la région. Les efforts antiterroristes en Syrie et en Irak sont confrontés à de nouvelles incertitudes. L’OCS appelle au respect de l’autorité de l’ONU et des normes du droit international, tout en s’opposant à l’intervention des acteurs extérieurs dans les affaires intérieures des pays de la région.
Depuis sa création, l’OCS a été harcelée de questions sur sa mission et sa fonction. Les critiques ont fait entendre leurs préjugés, principalement à travers des prédictions cyniques et une rhétorique péjorative. Certains chercheurs occidentaux sont allés jusqu’à affirmer que l’OCS a l’intention de devenir une « OTAN orientale » prête à affronter l’Occident, tandis que certains analystes spéculent que la concurrence entre la Chine et la Russie en Asie centrale compromettrait l’unité interne de l’organisation. Depuis l’adhésion de l’Inde et du Pakistan l’année dernière, le nombre de sceptiques a augmenté. Ils soutiennent que les conflits entre l’Inde et le Pakistan et entre la Chine et l’Inde rendront difficile le fonctionnement de l’OCS et que l’organisation pourrait même être confrontée à un risque d’effondrement.
Ces arguments ne sont pas fondés sur des faits. La coopération a toujours été la caractéristique déterminante des relations entre la Chine et la Russie ainsi qu’entre la Chine et l’Inde, ce qui est dans l’intérêt des trois pays.
L’OCS ne deviendra pas une alliance militaire ou politique, ni un bloc rival de l’Occident et qui entre en concurrence pour des sphères d’influence. Le sommet de Qingdao illustrera l’engagement des membres et des observateurs de l’OCS à bâtir une communauté dans laquelle les pays de la région partagent le même avenir, avec des intérêts étroitement liés, fondés sur une vaste consultation, une contribution conjointe et des avantages partagés. Leur coopération changera non seulement les perspectives de l’Eurasie, mais indiquera également comment la gouvernance mondiale peut être améliorée, et comment la vision de la Chine pour une communauté d’avenir partagé pour l’humanité peut se transformer en réalité.
(L’auteur est directeur exécutif du Centre d’études de l’Organisation de la coopération de Shanghai de Chine.)
