A l’occasion de la 18e réunion du Conseil des Chefs d’Etat de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), le premier sommet depuis son élargissement, les dirigeants des huit Etats membres planifieront l’avenir de cette organisation. La réunion, qui se tiendra en juin à Qingdao, dans la province orientale du Shandong, verra également la publication de documents de référence qui codifieront leur consensus. Tout cela renforcera la solidarité et l’influence de l’OCS.
Une évolution constante
L’OCS a vu le jour dans un contexte international particulier à la suite de la guerre froide. Elle a été créée comme un nouveau mécanisme régional répondant aux besoins des pays de la région afin de maintenir la stabilité et promouvoir le développement partagé. Le « G5 de Shanghai » (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan), le prédécesseur de l’OCS, a non seulement désamorcé les risques liés aux affrontements à long terme entre la Chine et l’Union Soviétique, mais il a permis d’établir une confiance mutuelle sur le plan militaire et de parvenir au désarmement des zones frontalières. Par ailleurs ont été lancés des projets de coopération conjoints dans les domaines de la police et de la défense des frontières afin de faire face aux menaces non traditionnelles à la sécurité, notamment l’extrémisme, le terrorisme et le séparatisme, ainsi qu’aux crimes transfrontaliers tels que le trafic de drogue.
Après la création de l’OCS en 2001, la collaboration en matière de sécurité s’est élargie pour couvrir un plus large éventail de domaines avec la signature d’une série d’instruments juridiques et l’introduction de plusieurs mécanismes de dialogue. La structure antiterroriste régionale de l’OCS a été créée à Tachkent (Ouzbékistan) pour être un organe permanent chargé d’effectuer de manière de plus en plus régulière des échanges d’informations et des exercices antiterroristes conjoints. L’OCS adopte souvent une position coordonnée sur les points chauds sécuritaires et est devenue une force centrale pour la stabilité régionale.
La coopération en matière de sécurité donnant des résultats, l’OCS a commencé à attacher une importance égale aux stratégies de synchronisation dans les domaines économiques, culturels et politiques. Les liens économiques, qui constituent le fondement matériel de l’OCS, sont essentiels au dynamisme et à l’attrait grandissant de l’organisation. Le Programme de coopération commerciale et économique multilatérale a été signé lors de la réunion des premiers ministres de l’OCS à Beijing en 2003. Les membres ont plus tard identifié 11 domaines prioritaires et 127 projets clés, et établi sept groupes de travail dans le cadre de la réunion. Ils ont fait de la facilitation du commerce et des investissements l’objectif de la coopération économique au stade actuel, tout en stimulant l’action conjointe dans des domaines tels que l’énergie, les transports, la finance, les douanes, l’agriculture et les capacités industrielles. En combinant des initiatives multilatérales et bilatérales, l’OCS a contribué à la poursuite par ses membres de résultats mutuellement bénéfiques et d’une prospérité commune.
L’organisation a également inauguré des réunions de hauts fonctionnaires chargés de secteurs tels que la culture, l’éducation, la science et la technologie, la santé, la protection de l’environnement et le tourisme. L’Université de l’OCS a été créée avec la participation de dizaines d’établissements d’enseignement dans les Etats membres. Différents programmes d’échanges culturels, artistiques, médiatiques et de jeunes sont organisés pour améliorer la compréhension interculturelle et l’amitié entre les peuples des nations membres de l’OCS.
