La Speech Valley de Chine

Une des prouesses les plus significatives de Hefei dans l’innovation a sans aucun doute été accomplie dans le domaine du traitement de la parole et la reconnaissance vocale. La capitale provinciale abrite maintenant la Speech Valley, le pendant sectoriel de la Silicon Valley américaine. Le Laboratoire national d’ingénierie pour le traitement de l’information de la parole et du langage est la seule plateforme de recherche et développement du secteur chinois du traitement de la parole.

En partenariat avec iFlytek, une société chinoise spécialisée dans les technologies de l’information cotée en bourse de Shenzhen, et l’USTC, la Speech Valley a établi quatre laboratoires de recherche technologique de base dans la synthèse vocale, la reconnaissance vocale, le traitement des langues naturelles et l’interaction vocale intelligente entre l’homme et la machine. La Speech Valley est maintenant à la pointe de la synthèse vocale en Chine et de nombreuses sociétés ont déjà exploité leur avantage en réalisant des avancées technologiques significatives.

La société Anhui MiMouse Technology est l’une d’entre elles. Elle a commercialisé MiMouse, une souris de synthèse vocale intelligente qui peut convertir la voix en texte à une vitesse de 400 mots par minute. « Avec un taux de reconnaissance vocale proche de 95 % et une vitesse de reconnaissance de moins d’une seconde, MiMouse a réussi à combiner des outils puissants dans le traitement du langage, explique Cui Zijing, un représentant de la société. MiMouse n’a rien à voir avec la souris d’un ordinateur que nous connaissons tous. Elle a été conçue pour s’adapter au concept de l’internet+ (la combinaison de l’internet traditionnel, de l’informatique en nuage, de la datamasse et de l’internet des objets dans différents secteurs économiques) et a radicalement transformé la façon dont nous utilisons traditionnellement une souris. »

Pendant une démonstration, M. Cui a invité les visiteurs à essayer MiMouse pour constater sa précision avant de leur demander de choisir une langue étrangère. De manière instantanée, une fois un texte lu à haute voix, des caractères chinois sont apparus sur un écran avec sa traduction en anglais après un simple clic de souris. MiMouse peut répéter la même prouesse en 26 langues. « MiMouse peut aussi suivre les instructions orales et faire fonctionner un ordinateur avec la même précision », dit–il. Deux ans à peine après son installation à la Speech Valley, MiMouse connaît un fort développement. « Rien qu’en janvier, nous avons reçu plus de 40 millions de commandes, a noté M. Cui. C’est un petit produit, mais c’est surtout un outil très puissant. »

S’appuyant sur le concept d’internet+ et du bureau mobile, la société Anhui Sinsun Information Technology a développé un terminal mobile de la taille d’un téléphone portable. « Vous pouvez l’utiliser pour le travail administratif au bureau, mais aussi pour enregistrer, transcrire et traduire des cours, des conversations ou des délibérations », explique Liu Yifang, le présentant de la société. La capacité de traitement vocal en langues étrangères, mais aussi en dialectes chinois, est d’une haute précision si l’on considère la grande diversité des accents, de l’épellation et de la prosodie, ainsi que la rapidité de l’élocution dans les langues naturelles.

Lors de sa visite de la salle d’exposition de l’Institut des technologies de pointe à l’USTC l’an passé, le président chinois a échangé quelques mots avec Xiaoman, un androïde développé par iFlytek. « Bien le bonjour, Monsieur le Président. Je m’appelle Xiaoman, lui a dit le robot. Nous attendions votre visite. Je suis fier de faire partie de la grande renaissance de la nation chinoise. » Xiaoman peut localiser ses interlocuteurs, les reconnaître et interagir naturellement avec eux. Le robot est déjà utilisé dans les services financiers, notamment la gestion de patrimoine et d’actifs notamment.

La Chine a effectué des progrès considérables dans les sciences et technologies en moins de cinq ans, l’innovation étant, selon le président chinois, « l’approche fondamentale pour faire sauter le goulot d’étranglement dans le développement économique de la Chine ». L’Anhui a déjà pris les devants et a relevé la barre à un niveau supérieur dans le concept de l’économie innovante.