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La plus haute tour d'Afrique

Hicham El Azami  ·  2021-06-25  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: tour Mohammed VI; Maroc

Un groupe chinois participe à la construction du plus grand gratte-ciel d’Afrique, pour le compte d’un holding marocain particulièrement investi dans les relations économiques sino-africaines.

Chantier de la tour Mohammed VI avec en arrière-plan le Grand Théâtre de Rabat. (O CAPITAL GROUP)

Toute personne visitant Rabat, capitale du Maroc au riche patrimoine historique, est frappée par la majesté de la tour Hassan. Ce vestige datant de la dynastie des Almohades (XIIe siècle) est constitué d’un minaret ainsi que d’un large espace de prière doté de colonnades. Témoignage du rayonnement de Rabat et de sa domination passée sur un territoire allant de l’Espagne à la Tunisie actuelle, ce gratte-ciel du Moyen-Âge, trône à une hauteur de 44 mètres. Signe de son altitude inhabituelle pour l’époque, le monument est doté de rampes plutôt que d’escaliers, afin de permettre au muezzin, chargé de lancer l’appel à la prière, d’accéder rapidement au sommet, à dos de cheval.

Toutefois, il est fort possible que la mémoire des générations à venir intègre un autre édifice tout aussi impressionnant du point de vue de ses dimensions et de son ingénierie : la tour Mohammed VI de Rabat. En effet, Sa Majesté le Roi du Maroc a donné le lancement, le 1er novembre 2018, des travaux de construction de la plus grande tour d’Afrique, avec un objectif de livraison le 30 mai 2022. D’une hauteur de 250 mètres, ce gratte-ciel comptera 55 étages de bureaux et d’appartements de haut standing, ainsi qu’un observatoire pour un coût total avoisinant les 420 millions de dollars. Prenant la forme d’une fusée sur sa rampe de lancement visible à 50 kilomètres à la ronde, l’architecture du bâtiment s’intègrera élégamment dans le nouveau paysage urbain de Rabat, aux côtés du Grand Théâtre conçu par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid.

Signe de l’engagement du Maroc pour le développement durable, les façades du bâtiment seront équipées de 3 500 m2 de panneaux photovoltaïques tandis qu’un système de recyclage des eaux usées et de récupération des eaux de pluie est prévu. Ainsi, la tour pourra prétendre à la certification LEED Gold, le plus haut standard environnemental international. Un soin particulier est aussi apporté à la protection antisismique ainsi qu’au risque d’inondation du fait de la proximité avec le fleuve Bouregreg. L’objectif, assure Othman Benjelloun, président du holding adjudicateur du projet, est que la tour fasse « la fierté du Royaume du Maroc et du continent africain ».

Un grand groupe chinois impliqué dans le projet

La présence de l’ambassadeur de la République populaire de Chine à la cérémonie de lancement des travaux de la tour n’était pas fortuite : elle renvoie à la participation de l’entreprise chinoise CRCCI (China Railway Construction Corporation International) dans le consortium en charge du projet, aux côtés de l’entreprise belge BESIX et de l’entreprise marocaine TGCC (Travaux Généraux de Construction de Casablanca). CRCCI est le bras international de CRCC (China Railway Construction Corporation), géant du BTP chinois, qui s’est hissé en 2020 au 54e rang du classement Fortune Global 500, ainsi qu’au troisième rang mondial des compagnies de construction en termes de revenus. Actif dans toutes les activités de construction, ce mastodonte puise ses origines dans les débuts de la République populaire de Chine, puisqu’il s’agissait de la section ferroviaire de l’Armée populaire de libération, avant d’être rattaché au ministère chinois des Chemins de fer, puis à la Commission d’administration et de supervision des actifs publics. Dans ce sens, CRCC a été impliqué dans plusieurs projets de coopération sino-africaine, dont la construction de l’emblématique chemin de fer Tanzanie-Zambie. Cette percée à l’international renvoie au dynamisme des entreprises chinoises de construction sur le continent africain, qui avec une part de marché de 61,9 % en 2019, en hausse constante depuis une vingtaine d’année (10 % en 2002), devancent leurs concurrentes occidentales. L’attrait de ces compagnies ne se limite pas à l’apport de financement public chinois, puisqu’en moyenne seul 30 % des revenus sont couverts par celui-ci, avec une large part accordée par les banques de développement multilatérales ou le secteur privé. C’est ainsi le cas de la tour Mohammed VI de Rabat, dont le financement provient entièrement de fonds privés.

Un groupe africain tourné vers la Chine

Le projet de la tour Mohammed VI de Rabat est l’œuvre du holding marocain privé O Capital, qui se distingue par ses ramifications africaines ainsi que par ses projets de coopération avec la Chine.

Ainsi, au niveau du secteur financier, la filiale Bank of Africa du groupe compte parmi les plus grands acteurs financiers panafricains, avec une présence dans 35 pays dont 23 en Afrique, 15 200 employés et 6,6 millions de clients. Il s’agit aussi de l’une des toutes premières banques africaines à s’intéresser au marché chinois, avec l’ouverture d’un bureau de représentation en 2000, puis d’une succursale en 2019 à Shanghai. À travers cette expansion, le groupe ambitionne de devenir une pierre angulaire dans les relations commerciales sino-africaines et l’un des principaux compensateurs de Renminbi en Afrique. C’est aussi dans cette optique qu’une alliance a été scellée avec le Fonds de développement Chine-Afrique (Fonds CAD) lors de la visite officielle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Beijing en 2016, afin d’investir conjointement dans le marché de la dette publique et privée en Afrique.

Par ailleurs, le groupe O Capital est aussi le principal promoteur du projet d’aménagement de la cité Mohammed VI Tanger Tech. Développée avec le géant chinois CCCC (China Communications Construction Company), cette ville industrielle projette d’accueillir plus de 200 compagnies chinoises issues des secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et du textile notamment, avec un investissement de 10 milliards de dollars sur 10 ans.

Ce positionnement résolument sinophile est sans aucun doute porté par le président du holding, M. Benjelloun. Celui-ci a découvert l’attrait du marché chinois il y a plus de 50 ans, dans le cadre d’une longue visite aboutissant à un contrat de vente automobile avec la Chine. Cet intérêt se révèle dans le nom même du holding, O Capital, qui emprunte au O ouvert ou « enso » japonais, lui-même issu du « wu » chinois, symbole de sérénité et d’élégance asiatique.

À ce jour, les travaux de constructions de la tour Mohammed VI de Rabat avancent à un rythme soutenu (32 étages réalisés sur 55 prévus) laissant présager une livraison dans les délais annoncés et ouvrant ainsi une nouvelle ère dans l’urbanisme de la capitale marocaine.

Reportage du Maroc

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

 

 
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