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Une amitié sincère |
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· 2021-03-26 · Source: Chinafrique | |
Mots-clés: Chine; Cameroun; relations bilatérales |
Le 26 mars marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations au niveau diplomatique entre la Chine et le Cameroun. Ces dernières années, avec la mise en place du partenariat stratégique global de coopération entre les deux parties, leur confiance politique mutuelle a été approfondie et des résultats fructueux en matière de coopération dans divers domaines ont été obtenus. À cette occasion, CHINAFRIQUE s’est entretenu avec Martin Mpana, Ambassadeur du Cameroun et Doyen du Groupe des Ambassadeurs africains en Chine, pour parler de l’état actuel et du futur des relations entre les deux pays. Voici l’extrait de cette interview.
CHINAFRIQUE : Quels ont été, pour vous, les points forts des relations entre le Cameroun et la Chine pendant les cinq dernières décennies et comment aimeriez-vous voir cette relation se développer à l’avenir ?
Martin Mpana : Depuis le 26 mars 1971, les échanges politico-diplomatiques, économiques, techniques et culturels entre le Cameroun et la Chine se développent sur les principes de respect et bénéfices mutuels. Les deux pays ont, à plusieurs reprises, réciproquement affirmé de manière concrète et pragmatique, avant, mais plus encore après l’établissement du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) en 2000, le caractère sincère et, aujourd’hui stratégique, de leur partenariat.
À titre d’illustration, l’activité politique et diplomatique bilatérale est significative aussi bien en termes d’échanges de visites que de convergence de vues et soutiens réciproques sur les questions déterminantes de politique intérieure et extérieure.
De plus, la coopération a atteint un niveau impressionnant sur les plans économique, technique et culturel, en termes de commerce, d’aide au développement et d’investissement. En effet, la Chine est, depuis 2013, le premier partenaire commercial du Cameroun, aussi bien pour les exportations que pour les importations.
Par ailleurs, la Chine est aujourd’hui le plus grand pourvoyeur de fonds individuel au Cameroun et participe à la réalisation des projets structurants en cours de finalisation dans le pays. La plupart de ces projets commencent à produire des résultats dont les bénéfices sur notre économie sont très appréciés par les populations. C’est l’occasion de nous féliciter de la profonde amitié entre les deux pays.
Enfin, le Cameroun, conformément à sa Stratégie nationale de développement 2020-2030, ne peut qu’espérer un plus grand engagement des entreprises chinoises dans le tissu industriel camerounais. Cette attente pour le futur se fonde sur la nature toujours croissante et diversifiée du partenariat Cameroun-Chine.
Le musicien camerounais Bienvenue Menyou (milieu) a invité l’ophtalmologiste Wang Feng (gauche) et l’interprète Jia Fengying, membres de la 19e mission médicale chinoise au Cameroun, dans son studio à Yaoundé pour participer à sa nouvelle chanson en hommage au partenariat bilatéral, le 22 octobre 2019. M. Menyou est reconnaissant envers la mission chinoise pour avoir sauvé son œil. (Photo : Xinhua)
La 8e Conférence ministérielle du FCSA aura lieu au Sénégal cette année. Quelles sont vos attentes à l’égard de cet événement en ce qui concerne le Cameroun ?
Depuis sa création en 2000, le FCSA s’est toujours voulu une plateforme de dialogue et de coopération pragmatique entre les pays africains et la Chine. Au même titre que les sept dernières éditions, la 8e Conférence ministérielle donnera l’occasion à chaque délégation présente à cette conférence d’exposer ses priorités pour l’avenir de la coopération avec la Chine au sein de la plateforme.
D’abord, la question de la dette des pays africains à l’égard de la Chine pourrait faire l’objet de discussions plus approfondies, surtout dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Le Cameroun se félicite des initiatives chinoises visant à alléger la pression sur les trésoreries des pays africains durement éprouvés par le ralentissement de la croissance et la déstructuration de leurs économies du fait de la pandémie.
Par ailleurs, pour le Cameroun, la prochaine réunion du FCSA permettra de faire le point sur l’initiative « la Ceinture et la Route » dont le Cameroun souhaite mieux connaître les mécanismes et procédures de financement. Cet axe sera d’autant plus pertinent que le Cameroun est engagé dans la réalisation de grands projets structurants qui nécessitent des financements importants pour être finalisés dans les délais.
À cette fin, une convergence de vues plus affinée entre les pouvoirs publics camerounais et chinois, d’une part, et entre les secteurs productifs publics et privés des deux parties, d’autre part, consacre les attentes de mon pays à l’égard de cet événement.
Que pensez-vous de la coopération entre le Cameroun et la Chine dans la lutte commune contre la pandémie de COVID-19 ?
Cette coopération est exemplaire. À titre d’illustration, le Cameroun a bénéficié de deux contingents d’équipements sanitaires offerts par la Chine, et accueilli une mission d’experts chinois antiépidémique pour soutenir l’action des pouvoirs publics. Dans la même lancée, notre pays est bénéficiaire d’un don chinois de 200 000 doses de vaccin Sinopharm qui seront administrées en priorité à certaines couches vulnérables de la population camerounaise.
Plus encore, la Chine a consenti, à l’occasion du Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la COVID-19 tenu en juin 2020, à suspendre le paiement du service de la dette pour certains pays africains et annuler l’obligation de remboursement des prêts sans intérêt échus fin décembre 2020 pour d’autres. Le Cameroun a ainsi vu sa dette annulée pour trois prêts sans intérêt d’une valeur de 50 millions de yuans (7,7 millions de dollars), chacun.
Enfin, le Cameroun apprécie la décision de la Chine, toujours dans son élan de solidarité vis-à-vis de l’Afrique dans la lutte contre la pandémie de COVID-l9, de participer aux travaux de construction du siège du CDC Afrique en Éthiopie.
L’un des axes de l’initiative « la Ceinture et la Route » consiste à renforcer les échanges culturels et humains. Quel bilan tirez-vous des échanges culturels et de jeunes entre les deux pays ?
Il est important de développer une connaissance mutuelle entre les peuples camerounais et chinois, pour renforcer le respect, l’amitié et les échanges de toute sorte. Les programmes culturels, notamment les bourses du gouvernement chinois en faveur des jeunes Camerounais, constituent déjà une avancée remarquable pour développer la compréhension entre les peuples. À ce jour, plus de 2000 jeunes Camerounais sont engagés dans des études supérieures au sein des meilleures universités chinoises. De plus, l’apprentissage du mandarin et de la culture chinoise en général connaît un grand intérêt auprès de nombreux jeunes. Ces derniers deviennent donc, en Chine, de dignes ambassadeurs de la culture camerounaise. Ce type d’initiative aide à réduire les nœuds d’incompréhension et à repousser les limites de l’ignorance mutuelle. Notre souhait est de voir se développer au sein de la jeunesse chinoise, un plus grand intérêt pour le Cameroun et sa culture. Nous y travaillons déjà et souhaitons bénéficier de la collaboration de l’Institut Chine-Afrique à cet égard.
Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn