Le débat général de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a pris fin mardi au siège de l'ONU à New York sur une note positive, la grande majorité des dirigeants mondiaux et des représentants nationaux ayant exprimé un fort soutien envers le multilatéralisme et les Nations Unies.

"Par leur présence virtuelle, nos dirigeants politiques ont démontré leur engagement en faveur du multilatéralisme et des Nations Unies. La grande majorité a confirmé cet engagement dans leur discour", a indiqué le président de la 75e session de l'AGNU, Volkan Bozkir, lors de la cérémonie de clôture de l'événement.

"Beaucoup ont reconnu que le multilatéralisme présente le système le plus efficace pour relever les défis mondiaux, tels que la pandémie (de COVID-19) et le changement climatique", a-t-il indiqué.

Notant que la réunion "a été importante et exceptionnelle" et que pour la première fois dans l'histoire des Nations Unies, les dirigeants du monde n'ont pas pu se présenter ici en personne, M. Bozkir a souligné que "cela n'a pas empêché le multilatéralisme de fonctionner au plus haut niveau".

"Les chefs d'Etat, les chefs de gouvernement et les ministres ont déposé un Agenda complet, qui soutient non seulement les priorités que j'ai évoquées, mais fournit également des orientations améliorées sur les mesures nécessaires pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés", s'est-il félicité.

"Alors que les pays souverains peuvent entreprendre les actions qu'ils jugent appropriées, les dirigeants ont été clairs : les solutions, dans un monde interdépendant et interconnecté, ne peuvent venir que d'actions multilatérales, avec l'ONU en son centre", a souligné M. Bozkir.

Il a exprimé l'espoir qu'au cours de l'année prochaine et des mois à venir, il "s'appuiera fortement sur" les Etats membres et leurs dirigeants pour le soutenir à cet égard.

"Je vous exhorte à rester positifs et à considérer la situation dans son ensemble", a recommandé M. Bozkir, selon qui "une chose est claire : nous sommes plus forts ensemble".

"C'est précisément ce que veulent les gens du monde entier", a-t-il relevé. "Une plus grande solidarité, une coopération et une coordination internationales plus fortes. Les nations toujours plus unies."

En ce qui concerne le COVID-19, M. Bozkir a indiqué que "l'appel à la solidarité est impossible à ignorer dans le contexte de la pandémie actuelle".

"Chaque Etat membre a évoqué les conséquences catastrophiques de cette maladie dans ses remarques. Il est clairement reconnu qu'une maladie qui ignore les frontières mondiales nécessite une solution qui répond aux besoins de nous tous", selon le président de l'AGNU.

"Les actions unilatérales n'ont pas réussi à enrayer sa propagation", a-t-il ajouté.

Parlant des "trois problèmes" qu'il abordera au cours de sa présidence, M. Bozkir les a énumérés dans l'ordre : "Premièrement, le système d'alerte précoce (...). Deuxièmement, l'inclusivité dans les approches pour faire face à la crise. Et troisièmement, l'équité dans l'accès aux futurs vaccins".

En ce qui concerne le rétablissement après la pandémie, M. Bozkir a considéré le COVID-19 comme un test pratique qui "a révélé nos faiblesses et les domaines que nous devons renforcer ensemble".

"J'ai été ravi d'entendre autant d'Etats membres reconnaître l'opportunité de 'reconstruire en mieux' afin que nous soyons mieux préparés à une crise future", a-t-il dit. "Nous savons tous que nous devons renforcer la résilience dès maintenant pour nous préparer à tout ce qui arrivera demain. Et nous savons que nous avons une feuille de route pour y parvenir : l'Agenda 2030."

"Je salue donc le soutien massif que les dirigeants ont manifesté pour les objectifs de développement durable et la Décennie d'action comme le meilleur moyen de mettre fin à la pauvreté, de sauver la planète et de construire un monde plus pacifique", s'est-il félicité.

Faisant référence au changement climatique et à l'action contre celui-ci, M. Bozkir a salué les mesures que beaucoup de pays ont prises pour présenter des contributions déterminées au niveau national, tout en encourageant les autres à suivre et à renforcer leurs efforts en vue de la prochaine conférence onusienne sur la lutte contre le changement climatique, la COP26, qui se tiendra l'an prochain à Glasgow en Ecosse.

"La pandémie a détourné les ressources et l'attention. Mais le changement climatique reste la plus grande menace à long terme pour l'humanité (...). Il est encore plus urgent de poursuivre nos objectifs climatiques et de les intégrer dans nos plans 'pour reconstruire en mieux après la pandémie'", a souligné le président de l'AGNU.

S'agissant de la paix et de la sécurité internationales, M. Bozkir a déclaré que les préoccupations des orateurs "sont bien fondées étant donné les conséquences dévastatrices de divers conflits dans le monde".

"Soixante-quinze ans après la fondation de cette organisation, les conflits font toujours rage dans le monde et de nombreuses crises prolongées restent non résolues. Nous pouvons trouver des solutions pratiques, si nous unissons nos efforts, pour prévenir l'instabilité et parvenir à une paix durable", a-t-il poursuivi.

Au sujet de la prolifération nucléaire, il a affirmé que c'était "une préoccupation majeure", ajoutant qu'il se félicitait des étapes vers le désarmement nucléaire, y compris le soutien au Plan d'action global conjoint.

Après avoir conclu ses propos sur les défis, qui, selon lui, sont énormes, M. Bozkir a toutefois estimé que "les possibilités de solutions" étaient également énormes.

"En travaillant ensemble, nous pouvons les surmonter. Nous devons être aussi inclusifs que possible dans nos délibérations", a-t-il affirmé.

Le président de l'AGNU a assuré que tout au long de son mandat, il "s'efforcera d'impliquer la société civile de manière significative pour qu'un large éventail de voix se fasse entendre".