L’Égypte s’apprête à produire en masse un vaccin COVID-19 développé par la Chine

L’Égypte est en passe de devenir un centre de fabrication de vaccins pour le marché africain, en produisant en masse l’un des cinq vaccins COVID-19 développés en Chine. Ce vaccin, pas encore nommé, est en cours d’essai et sa production débutera lorsqu’il aura prouvé son innocuité ainsi que son efficacité.

Khaled Megahed, porte-parole du ministère de la Santé et de la Population, a rapporté le 20 juillet, au sortir d’une réunion au Caire entre hauts responsables, que l’Égypte pourrait potentiellement commencer à fabriquer le vaccin COVID-19 dans les trois mois, rappelant que le vaccin a déjà passé deux phases de tests cliniques et est actuellement dans la phase finale.

Préparatifs

Démontrant les efforts incessants du gouvernement égyptien pour renforcer la capacité des usines de vaccins chargées de la production de masse, Hala Zayed, ministre égyptien de la santé et de la population, a présidé une réunion à VACSERA, entreprise d’État qui fabrique des vaccins, pour suivre les derniers préparatifs de la compagnie qui travaille en coopération avec des entreprises chinoises représentées par Sinovac.

Un communiqué du cabinet égyptien datant du 8 juillet indique que le vaccin COVID-19 s’inscrit dans le cadre d’un accord entre les gouvernements égyptien et chinois, faisant de l’Égypte le « centre africain de fabrication du vaccin chinois contre le COVID-19. »

À propos de la réunion de M. Zayed avec VACSERA, M. Megahed a signifié que « le ministre a inspecté les infrastructures et les équipements de l’entreprise pour mieux comprendre le fonctionnement des différentes usines qu’elle possède et ainsi anticiper leurs besoins et les défis auxquels elle pourrait être confrontée ».

Selon M. Megahed, le ministre a discuté des doses requises du vaccin et de la capacité de production pour répondre aux besoins nationaux, ainsi que de l’exportation du vaccin vers d’autres pays africains. Il a souligné l’importance d’augmenter la capacité de production de l’entreprise et de restructurer les lignes de production.

Commentant la préparation et la capacité de l’Égypte à produire le vaccin chinois COVID-19, Ahmad Qandil, expert du Centre national de recherche, a relaté que « le centre s’est transformé en ruche, œuvrant 24 heures sur 24, comme exhorté par le Président égyptien, Abdul Fattah al-Sisi, dans l’attente des résultats chinois concernant le nouveau vaccin. »

Des chercheurs du monde entier travaillent sur plus de 167 vaccins pour lutter contre le COVID-19, dont 28 sont en cours d’essais sur l’homme. Les vaccins de ce type nécessitent généralement des années de recherche et de tests avant d’arriver à cette étape. Mais les gouvernements et les scientifiques du monde entier sont en pleine course afin de produire un vaccin sûr et efficace d’ici l’année prochaine.

Amr Abdul Hamid, 46 ans, soudeur dans une usine automobile, a été diagnostiqué positif au COVID-19 en juin. Il s’est fait tester après avoir développé des symptômes connexes comme de la diarrhée, de la fièvre et de la toux pendant près de quatre jours. « Il est probable que j’ai attrapé le virus au travail », a-t-il confié.

Trois semaines plus tard, Hamid est rétabli après s’être confiné chez lui. Pour lui, un vaccin contre le coronavirus, peu importe où il est fabriqué ou par qui, sauvera des milliers de vies. Ceci est particulièrement avantageux pour les personnes âgées dans les pays en développement comme l’Égypte.

Au 13 août, l’Égypte comptait environ 95 960 cas de COVID-19, dont 5 085 décès et 55 901 guérisons, selon les dernières statistiques officielles.

« Des patients en Égypte utilisent des antivirus comme le Remdesivir », a certifié Alaa Awad, gastro-entérologue, confirmant que la plupart des médicaments utilisés par les patients atteints du COVID-19 sont des antivirus utilisés pour traiter d’autres types de virus en l’isolant à l’intérieur de la cellule et l’empêchant de se reproduire.

L’ambassadeur chinois en Égypte, Liao Liqiang a déclaré lors d’une conférence de presse que le vaccin était développé en Chine par Sinovac, biotech basée à Beijing. Il a rappelé l’engagement pris par le Président chinois Xi Jinping lors du Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre le COVID-19, organisé en vidéoconférence, le 17 juin : la priorité sera donnée aux pays africains sur l’accès au vaccin.

Tester

Mi-avril, la Chine a approuvé un essai clinique pour un vaccin candidat contre le COVID-19, appelé Corona Vac et développé par Sinovac.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a souligné le rôle de premier plan joué par la Chine sur le marché mondial des vaccins, traditionnellement dominé par quelques multinationales, citant Jiankang Zhang, représentant des programmes PATH pour la Chine, qui a déclaré que la croissance de l’industrie chinoise des vaccins est « un développement très positif pour le monde car les gouvernements et les agences internationales seront en mesure de fournir plus de vaccins vitaux et de sauver ainsi plus de vies ».

Soutenus par un groupe large et diversifié de bailleurs de fonds, les programmes de PATH visent à accélérer l’équité en santé dans le monde, afin que toutes les personnes et communautés puissent prospérer.

Un autre candidat de premier plan dans la compétition mondiale pour un vaccin est AstraZeneca, qui est actuellement dans la troisième phase des essais cliniques. Le vaccin d’AstraZeneca a déjà recueilli l’engagement de plusieurs entreprises de fabrication à travers le monde.

L’OMS a affirmé qu’un total de 28 vaccins COVID-19 sont en cours de test clinique et que le vaccin fabriqué par des experts d’Oxford, au Royaume-Uni, a donné des résultats probants car il s’est avéré « sûr » selon une étude médicale.

Les solides liens sino-égyptiens ont été mis en lumière lors d’une visite historique du ministre égyptien de la Santé au début du mois de mars. À l’époque, M. Zayed s’était rendu en Chine pour exprimer la solidarité de l’Égypte envers la Chine dans la lutte contre le nouveau coronavirus. Cela s’est produit à un moment où l’Égypte n’avait identifié que deux cas, alors que la Chine était à son pic de la pandémie.

« Sans les très fortes mesures de précaution prises par le gouvernement chinois, la situation aurait pu être différente dans le monde entier et l’épidémie aurait pu être plus importante », a affirmé M. Zayed lors d’une conférence de presse.

Reportage d’Égypte

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