La coopération Chine-Afrique en matière de santé soutient le développement

Environ 3,9 milliards de personnes, soit au moins la moitié de la population mondiale, n’ont toujours pas pleinement accès aux services de santé de base. La majorité de ces personnes vivent dans les pays les moins avancés et en développement, principalement en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon l’OMS, environ 100 millions de personnes n’ont toujours pas les moyens de payer leurs services de santé de base, parce qu’elles vivent dans une extrême pauvreté avec seulement 1,9 dollar ou moins par jour.

Plus de 930 millions de personnes, soit près de 12 % de la population mondiale, consacrent au moins 10 % du revenu de leur famille au paiement des services de santé essentiels. Dans ce contexte, l’appel lancé par les États membres des Nations unies en vue de parvenir à une couverture médicale universelle d’ici 2030, dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD), ne pouvait pas tomber à un meilleur moment.

L’histoire du développement du système de santé en Afrique est au cœur des relations sino-africaines. La plupart des systèmes de santé en Afrique souffrent de négligence et de sous-financement selon les six piliers de l’OMS. Pour cette raison, la Chine a renforcé sa coopération avec l’Afrique dans le domaine de la santé. Le Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), qui s’est tenu en 2006, a ouvert la voie en introduisant des mesures visant à élargir la coopération bilatérale, notamment en matière de soins médicaux et de santé publique. L’accent mis sur la coopération en matière de santé entre la Chine et l’Afrique a été réitéré lors du Sommet de Johannesburg du FCSA en 2015 en Afrique du Sud, qui a fait de la coopération en matière de santé publique un domaine prioritaire. Cette réunion incluait la participation des ministres de la Santé de la Chine et de plus de 40 pays africains, ainsi que des représentants de l’Union africaine, de l’OMS et du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida. L’aide sanitaire de la Chine à l’Afrique a principalement pris la forme de la construction d’hôpitaux et de centres de soins médicaux, de la création de centres de prévention et de traitement du paludisme, de l’envoi d’équipes médicales, de la formation de personnel médical local et de la fourniture de médicaments et d’autres matériels médicaux.

Infrastructure sanitaire

La coopération sino-africaine dans le domaine de la santé remonte à 1963, lorsque plus de 100 membres du personnel de la santé ont été envoyés pour la première fois en Algérie pour travailler et échanger avec leurs homologues algériens. Au fil des ans, le soutien de la Chine au système de santé africain a permis au pays de construire près de 30 hôpitaux et 30 centres de prévention et de traitement du paludisme.

Au Kenya, par exemple, l’année dernière, la Chine a officiellement terminé la construction d’un établissement hospitalier de pointe – l’Hôpital d’enseignement, d’orientation et de recherche de l’université Kenyatta. Cette installation médicale de classe mondiale avec une capacité de 650 lits est entièrement financée par des prêts concessionnels chinois. C’est d’ailleurs l’une des installations médicales qui soutient le traitement et le rétablissement des patients atteints du COVID-19. L’hôpital Mama Lucy Kibaki – du nom de feu Lucy Kibaki, l’ancienne première dame du Kenya – est un autre hôpital construit par les Chinois au coût de 6,4 millions de dollars, qui sert également de centre médical et de traitement du paludisme.

De nombreux pays d’Afrique ont reçu l’aide de la Chine pour construire de nouvelles installations médicales ou moderniser leurs installations existantes afin qu’elles soient entièrement équipées de nouveaux équipements pour soutenir le traitement des patients. Par exemple, la Chine a aidé le Soudan du Sud à moderniser et à agrandir 26 établissements de santé grâce à une subvention de 33 millions de dollars. La Chine a également contribué à la construction de cliniques et de centres de traitement communautaires, ainsi que d’installations destinées à lutter contre les maladies infectieuses dans plusieurs pays africains. Il s’agit d’établissements médicaux ultramodernes équipés pour les urgences, la réanimation, la pédiatrie, la chirurgie, l’obstétrique et la gynécologie et l’imagerie médicale.

Selon les chiffres du gouvernement chinois, des équipements médicaux et des médicaments d’une valeur de plus de 117 millions de dollars ont été donnés pour traiter des maladies telles que la malaria. Grâce à la générosité du gouvernement chinois, de nombreuses installations médicales en Afrique sont désormais dotées d’équipements médicaux modernes, de médicaments et de fournitures médicales, entre autres. Cette aide a permis à de nombreux nouveau-nés et enfants africains de moins de cinq ans d’avoir accès à des vaccins contre des maladies telles que l’hépatite B.

La Chine collabore également avec les gouvernements africains pour renforcer leurs propres capacités afin de parvenir à une couverture médicale universelle, en mettant l’accent sur les transferts de technologie et le renforcement des capacités pharmaceutiques liées aux médicaments essentiels de haute qualité. L’innovation technologique chinoise en matière de bio-ingénierie et de production a permis d’améliorer l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, en améliorant les méthodes de recherche sur les médicaments et en réduisant le coût des produits pharmaceutiques sur le continent.

Formation du personnel

Mais au-delà de l’aide en matière d’infrastructures, de médicaments et d’équipements, la Chine a joué un rôle clé dans la formation de plus de 3 000 membres du personnel de santé en Afrique, notamment par le déploiement d’équipes médicales dans plus de 50 pays, qui ont soigné plus de 200 millions de patients, selon les données du gouvernement chinois. Afin de combler le déficit de connaissances et de compétences qui existe dans le secteur de la santé, la Chine a envoyé plus de 20 000 membres du personnel médical travailler dans diverses installations médicales sur le continent afin de renforcer les capacités de détection précoce et de traitement des maladies tropicales et infectieuses. Les médecins chinois participent également à la recherche de vaccins pour lutter contre les maladies qui sévissent en Afrique subsaharienne. Cette initiative de renforcement des capacités a permis à de nombreux étudiants africains talentueux de recevoir des bourses et des possibilités de formation pour étudier les sciences de la santé en Chine.

La coopération sino-africaine dans le domaine de la santé offre au continent la possibilité de récolter les fruits du Forum ministériel Chine-Afrique sur le développement de la santé, qui a établi une feuille de route claire pour relever conjointement les principaux défis sanitaires qui touchent le continent, tels que le paludisme, la schistosomiase, le VIH/sida, la santé génésique, la vaccination et les maladies évitables par la vaccination, y compris le défi désormais crucial posé par le COVID-19.

L’auteur est économiste, consultant et commentateur sur les affaires régionales basé à Nairobi, au Kenya.

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