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La menace terroriste internationale s'intensifie |
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Li Wei · 2015-12-28 · Source: | |
Mots-clés: menace terroriste;intensification;monde |
Une coopération internationale peu fructueuse
Face aux attentats perpétrés par l'EI, la communauté internationale ne cesse de renforcer son action de lutte et a organisé plusieurs réunions. Le 11 janvier, plus de 60 dirigeants venus d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient ont participé aux côtés du président français François Hollande à une manifestation contre le terrorisme. En avril, les ministres des Affaires étrangères de l'UE et de la rive Sud de la Méditerranée se sont réunis pour discuter de la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme. Après les attentats de Paris et Saint-Denis en novembre, le Sommet du G20 a appelé à enquêter sur le financement des organisations terroristes, à renforcer la coopération en matière de contrôle des frontières et de sécurité aérienne.
Malgré l'opinion internationale qui prône l'union sacrée, les pays font leurs propres calculs et éludent les questions essentielles dans les frappes militaires, atténuant l'efficacité de la lutte anti-terroriste. En Irak, les principales forces qui s'opposent à l'EI sont les Kurdes armés, l'armée régulière, ainsi que les miliciens chiites et sunnites modérés. Les forces gouvernementales sont affaiblies et les Kurdes armés et les miliciens sunnites qui se méfient du gouvernement central dirigé par des Chiites sont dans l'impossibilité de porter des coups efficaces à l'EI. En Syrie, le camp de l'opposition manque de cohésion du fait des contradictions internes, certains membres de l'Armée syrienne libre soutenue par les Etats-Unis se révoltent et rejoignent les forces terroristes, et la Turquie tente de neutraliser les Kurdes armés.
Géopolitiquement parlant, la Syrie se préoccupe d'abord de la menace des pays voisins, la lutte contre l'EI n'étant qu'un objectif secondaire. Pour l'Arabie saoudite, la préoccupation première est de neutraliser l'influence de l'Iran et de renverser le régime de Bachar el-Assad, c'est pourquoi elle finance le camp de l'opposition en Syrie et restreint sa participation dans les frappes aériennes. Bien que la Turquie soit obligée de lancer des frappes aériennes, elle a pour objectif premier de renverser le président el-Assad et d'attaquer les Kurdes armés en Syrie. De nombreux documents montrent que l'EI bénéficie même d'un soutien turc.
Pour les grandes puissances, la lutte contre l'EI est devenu un instrument de se disputer des intérêts géopolitiques et réels. Pour Washington, elle entre dans sa stratégie à long terme caractérisée par la diminution de son engagement anti-terroriste et le maintien de ses intérêts au Moyen-Orient, et sa tactique consistant à soutenir les opposants au régime du président el-Assad va se poursuivre. Tout en attaquant l'EI, les Etats-Unis souhaitent aussi que ce groupe puisse affaiblir considérablement le régime syrien. Quant à la Russie, l'envoi de troupes en Syrie vise à protéger Bachar el-Assad, à obtenir les ressources pétrolières syriennes et à maintenir sa présence militaire au Moyen-Orient. Tout en luttant contre l'EI, la Russie effectue, volontairement ou involontairement, des frappes aériennes contre les opposants au régime d'Assad.
Pour autant, l'EI est ennemi commun de la communauté internationale. Sans partager les mêmes points de vue quant à cette menace, et en raison des divergences dans leurs intentions, les pays ont dû mal à coordonner leurs actions pour lutter contre cette organisation. La communauté internationale a donc obtenu des résultats infimes, un peu comme « la montagne accouchant d'une souris ».
L'auteur est chercheur assistant à l'Institut des relations internationales contemporaines de Chine.
Beijing Information
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