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Migrations : les eurodéputés adoptent des mesures d'urgence et pressent les Etats membres d'agir |
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· 2015-09-10 · Source: | |
Mots-clés: migration;UE;monde |
Lors d'un vote, mercredi, à Strasbourg, le Parlement européen (PE) a soutenu les mesures d'urgence temporaires visant à relocaliser un nombre initial de 40 000 demandeurs d'asile depuis l'Italie et la Grèce vers d'autres pays de l'Union européenne (UE). Et lors du débat sur les migrations, une majorité d'eurodéputés a salué les nouvelles propositions de la Commission européenne (CE) que son président Jean-Claude Juncker a présentées dans son discours sur l'Etat de l'Union.
"Nous sommes face à une crise humanitaire et nous devons réagir maintenant. La relocalisation de 40 000 réfugiés n'est qu'un commencement. Que cette mesure marque le début d'une politique d'asile commune équitable et basée sur les droits, de manière solidaire avec tous les Etats membres et avec les réfugiés", a déclaré la rapporteur au PE l'Allemande Ska Keller (Verts/Alliance Libre Européenne).
La résolution législative sur le mécanisme de relocalisation d'urgence d'un nombre initial de 40 000 demandeurs d'asile a été adoptée par 498 voix pour, 158 voix contre et 37 abstentions.
Lors de son discours, Jean-Claude Juncker a détaillé les nouvelles propositions de gestion des migrations, à commencer par la relocalisation de 120 000 demandeurs d'asile au sein de l'UE - en plus de la proposition faite en mai d'en relocaliser 40 000. Le Parlement, seule institution européenne directement élue par les citoyens chargée de superviser le travail de la Commission et d'en rendre compte aux citoyens, doit être consulté avant que ces mesures puissent entrer en vigueur.
Le président de la CE a également présenté un mécanisme de distribution permanente pour l'avenir, une liste de pays d'origine sûrs pour assurer les retours plus rapides de ceux dont la demande d'asile est rejetée, et des canaux de migration légale vers l'UE.
Le mécanisme permanent de relocalisation d'urgence doit reposer sur "une contribution plus substantielle des Etats membres au partage de la solidarité et des responsabilités, notamment une augmentation significative du nombre de lieux de relocalisation", soulignent les députés.
Le président du PE, l'Allemand Martin Schulz, s'est félicité lors d'une conférence de presse,"qu'au-delà des couleurs politiques, le président Juncker puisse compter sur un véritable soutien" au sein du PE. "Aux gouvernements nationaux d'apporter eux aussi désormais leur contribution pour que nous trouvions des solutions durables", a-t-il ajouté.
Malgré le consensus qui s'est dégagé des débats, des voix discordantes se sont néanmoins fait entendre à l'extrême droite de l'échiquier politique.
"Nous voulons d'une politique européenne en matière d'asile qui ouvre la voie à une véritable politique migratoire dans l'Union européenne", déclare le président du Groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au PE Gianni Pittella.
Des propos qui font écho à ceux de Syed Kamall pour les Conservateurs et Réformistes européens qui nuance cependant: "Tous les pays européens (et les autres nations occidentales) doivent clairement jouer un rôle pour aider à résoudre la crise migratoire, mais un système unique et obligatoire de relocalisation risque d'intensifier la désignation de coupables qui a caractérisé la crise ces dernières semaines".
Guy Verhofstadt, Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe, a quant à lui exhorté "le président Tusk à présenter ses propositions pour que les chefs d'Etats travaillent ensemble à trouver une solution à ce désastre humanitaire".
Dans les rangs des écologistes, on affiche sans ambiguïté son soutien aux migrants. "Nous attendons des représentants des élites au pouvoir qu'ils offrent de toute urgence un lieu sûr aux réfugiés", assène Gabi Zimmer (Gauche unitaire européenne/Gauche verte) tandis que Philippe Lamberts (Les Verts/Alliance libre européenne) déclare: "Les querelles à l'intérieur de l'Europe et le manque de solidarité viennent exacerber la crise humanitaire, pour laquelle nous partageons une responsabilité".
Le discours est tout autre dans les rangs du Front National (extrême droite française). Sa présidente, Marine Le Pen, lors de la conférence de presse qu'elle a organisée pendant le discours de Jean-Claude Juncker, a fustigé les "véritables coupables de la mort de cet enfant syrien" dont la photo - publiée en une des grands médias internationaux et reprise en boucle par les réseaux sociaux - a provoqué un choc et une émotion planétaires.
Elle a accusé les dirigeants européens, l'ONU, les "promoteurs et défenseurs de l'accord de Schengen", le gouvernement turc, le Qatar ou encore "les responsables politiques français qui dévoient le droit d'asile et mentent aux Français en affirmant que l'on peut décemment accueillir cette immigration économique alors que la France compte 7 millions de chômeurs et 10 millions de pauvres".
Concernant le mur dont la Hongrie achève la construction afin d'empêcher les migrants d'entrer sur son territoire, Jean-Claude Juncker a par ailleurs déclaré lors d'une conférence de presse: "Je crois que la méthode utilisée par la Hongrie n'est pas la bonne. Nous n'avons pas besoin d'un rideau de fer mais d'une volonté de fer".
Source: Xinhua
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