Originaire de Yichun, Liu Yangshun est l'un des plus de 70 000 travailleurs forestiers chevronnés qui furent licenciés en 2013 lorsque sa ville natale de la province du Heilongjiang (nord-est de la Chine), connue comme la capitale forestière de la Chine, a décidé de se lancer dans un « développement vert » et a interdit toute forme d'exploitation forestière commerciale.

Mais six ans plus tard, Liu Yangshun est plus qu'heureux de sa vie.

« Ma famille a gagné plus de 120 000 yuans (17 800 dollars) l'année dernière, ce que nous n'aurions pas imaginé il y a des années », a déclaré M. Liu, qui dirige maintenant un restaurant spécialisé dans les saveurs rustiques, tels que les champignons sauvages et les poulets élevés en liberté dans la forêt. .

Liu Yangshun n'est pas le seul à avoir constaté de grandes améliorations tant au niveau de sa vie que de son travail depuis 2016, après que le président Xi Jinping ait souligné l'importance de développer une économie locale verte.

Lors de sa participation à la discussion de groupe avec les députés du Heilongjiang en mars 2016 lors de la session annuelle de l'Assemblée populaire nationale, Xi Jinping a appelé à davantage d'efforts pour un développement respectueux de l'environnement dans la région. Et lors de son voyage dans la province deux mois plus tard, il a encouragé les résidents locaux à créer une base durable basée sur la protection et la conservation des ressources naturelles.

D'après un rapport du gouvernement, l'année dernière, à Yichun, une ville de 4 millions d'hectares de forêts renommée pour son commerce de bois d'œuvre, les industries vertes représentaient environ la moitié de son PIB, de l'écotourisme aux aliments biologiques, en passant par les produits médicinaux et l'art du bois.

Le tourisme, en particulier, a connu une croissance fulgurante, atteignant 14 milliards de yuans l'an dernier, soit plus de cinq fois le niveau de 2010.

Fréquentée par un très grand nombre de touristes venus des quatre coins du pays, surtout pour des retraites estivales dans ses forêts denses, la petite ville, qui dépendait naguère beaucoup de l'exploitation forestière commerciale pour sa croissance économique, a maintenant effectué une transition en douceur vers le développement vert.

Dans le cas de Liu Yangshun, son entreprise familiale a récemment vu l'arrivée d'un autre membre du personnel, son propre fils, qui travaillait auparavant sur des chantiers de construction dans de grandes villes loin de chez eux.

La couverture forestière à Yichun est passée de 78,4% en 2000 à 84,4% aujourd'hui.

Située dans la partie nord-est de la province, près de la Russie, Yichun a servi de modèle au passage du Heilongjiang à un modèle plus écologique et plus économique ces dernières années.

La province, qui abrite le plus grand ensemble de rivières et de zones humides de Chine, ainsi que des forêts, a fourni plus du cinquième du bois utilisé dans les travaux de construction du pays depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949, soit 515 millions de mètres cubes.

Han Ku, maire de Yichun, a souligné qu'il existe à l'heure actuelle plus de 260 centres de plantation et d'amélioration de produits agricoles, tels que les myrtilles, les champignons noirs, les poulets élevés en liberté et les porcs.

Au-delà, la ville a également créé des zones industrielles destinées à l'incubation des petites et moyennes entreprises spécialisées dans la transformation de ces produits agricoles. Une de ces entreprises a notamment réussi à extraire de l'anthocyane, une substance à effet antioxydant, de la myrtille.

À l'avenir, le gouvernement local ne prévoit pas seulement de faire davantage d'efforts pour construire une civilisation écologique, mais aussi de se démarquer en tant que zone pilote nationale pour le concept.