|
|
|
|
Du changement dans l'air |
|
Craig Crowther et Li Qing · 2018-12-07 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: Beijing; air; énergie verte; environnement |
Beijing a connu un air nettement plus pur au cours des derniers mois. Les données du Bureau municipal de l'écologie et de l'environnement de Beijing montrent en effet qu’au cours des 10 premiers mois de 2018, la concentration de particules fines dans l'air – principale source de pollution atmosphérique en Chine – était de 49 microgrammes par mètre cube, en baisse de 18,3 % sur un an. Il s’agit d’un record historique.
La capitale chinoise a enregistré 226 jours d’air considéré comme « bon » en 2017, soit 28 jours de plus qu'en 2016. Malgré l'amélioration de la qualité de l'air, la pollution reste une préoccupation majeure du gouvernement et des habitants.
En passant aux énergies vertes, la Chine a néanmoins pris des mesures globales pour réduire la pollution et éloigner le spectre toujours présent du changement climatique.
Des progrès en cascade
La campagne anti-smog est une priorité absolue pour le gouvernement chinois, qui se concentre sur une série de mesures clés. Il s’agit notamment de réduire la dépendance des industries au charbon, de développer des technologies vertes et de moderniser les infrastructures de transport.
D'ici 2020, les villes dont les niveaux de PM 2,5 sont élevés visent une réduction de 18 % du taux moyen par rapport à 2015. Elles ont également fixé l'objectif ambitieux d'assurer une qualité de l'air bonne ou moyenne pendant 80 % des journées dans l’année.
L'année dernière, une réforme en profondeur et une réglementation plus stricte ont été imposées au secteur sidérurgique dans la région Beijing-Tianjin-Hebei. Des milliers d'installations polluantes ont vu leur production limitée, ou ont même été fermées. Cet hiver, ces installations seront autorisées à fonctionner à la condition qu'elles répondent aux critères d'émissions.
Des progrès ont aussi été réalisés pour développer un système de chauffage à énergie propre. Le chauffage est l’une des causes principales de la pollution dans le nord de la Chine, où il fait très froid en hiver. Les autorités de la province du Shanxi ont déclaré que la totalité de l'énergie utilisée pour le chauffage dans 11 des zones les plus bâties serait produite à partir de sources propres. D'ici 2020, cette mesure devrait également être opérationnelle dans les zones suburbaines. L’objectif pour les zones rurales est de 60 % d’ici 2020.
De nombreuses provinces ont également fixé des limites absolues à la consommation de charbon. Par exemple, Tianjin prévoit de limiter la consommation totale de charbon à 40 millions de tonnes par an d'ici 2020, le charbon représentant moins de 45 % de la consommation d'énergie non renouvelable.
Les entreprises clés, y compris celles du secteur pétrochimique, sont également très réglementées. Les plans de Beijing requièrent la fermeture des usines et des entreprises qui rejettent de grandes quantités de polluants et utilisent des technologies datées. Plus d’un millier d’entreprises de fabrication polluantes seront concernées par cette politique d'ici 2020.
Les transports aussi sont abordés. Beijing a proposé que d'ici 2020, le nombre de véhicules à énergie propre circulant sur son territoire passe la barre des 400 mille, avec des installations de chargement, un élément important de la refonte énergétique de la capitale.
Nanjing, chef-lieu de la province du Jiangsu, est plongé dans le smog le 19 janvier 2018.
Plus d’énergie verte
Le plan triennal du gouvernement central visant à remporter la bataille du ciel bleu détaille les mesures visant à créer un système énergétique propre, sobre en carbone et efficace. Alors que le problème de la pollution en Chine dépasse celui des Etats-Unis ou de l'Europe, la Chine est également le plus gros investisseur mondial en technologies vertes. On estime à 2,5 millions le nombre de personnes employées dans le seul secteur de l'énergie solaire, selon un article de CNN paru en 2017, qui utilise des données de l'Agence internationale des énergies renouvelables.
La Chine abrite également le plus grand parc d’énergie solaire au monde. Le parc solaire du désert de Tengger, à Zhongwei, dans la région autonome hui du Ningxia (nord-ouest), surnommé avec humour « la Grande Muraille » de l’énergie solaire, possède une capacité de 1 547 mégawatts, ce qui témoigne de l’ampleur des ambitions chinoises en matière de réduction de la pollution.
En plus des initiatives des autorités pour sensibiliser à la pollution et des niveaux inférieurs qui sont constatés, les innovateurs privés apportent leur contribution en aidant à gérer le microenvironnement des gens - là où ils vivent et travaillent. Masques, moniteurs d'air et purificateurs sont omniprésents dans les maisons, les bureaux et les écoles.
Smart Air a développé un filtre bon marché qui réduit considérablement les coûts. Paddy Robertson, responsable de Smart Air en Chine, a déclaré à Beijing Information que la Chine ouvrait la voie en matière de surveillance. « La Chine est le premier pays au monde en termes de nombre de stations et de types de pollution qu’elle surveille, et de nombreuses entreprises ont proposé des solutions de surveillance à faible coût aux gouvernements du monde entier », a déclaré M. Robertson. « Des données et des rapports fiables sont toujours la première étape pour amener un pays à prendre au sérieux la pollution de l'air. » La communication de données sur la qualité de l'air a commencé en Chine il y a 10 ans.
Des responsables du bureau de l'environnement du district de Guangyang à Langfang (province du Hebei) consultent des données sur une plateforme de surveillance le 4 juillet.
Un problème global
La lutte contre la pollution est étroitement liée à la réduction des émissions de carbone et aux effets du réchauffement climatique. L'augmentation de la population, des revenus et la poursuite de l'industrialisation aggravent la pollution mondiale et le problème de l'environnement.
Alors que la Chine s'attaque de manière constante à la pollution, les préoccupations se développent ailleurs. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a qualifié la pollution de l'air de sa ville, qui dépasse régulièrement les niveaux légaux, de « crise sanitaire ». La circulation est la principale source de pollution de la capitale britannique, les voitures diesel en étant l'un des principaux responsables. Et le Royaume-Uni n'est pas seul. Les auditeurs de l'Union européenne ont publié une déclaration en septembre, critiquant les pays membres pour ne pas avoir respecté leurs objectifs. Le rapport indique que 23 pays sur 28 dépassent les limites, ce qui pourrait les exposer à des poursuites.
M. Robertson constate que la demande en purificateurs d’air grimpait en flèche dans le monde entier. « Nous recevons de plus en plus de demandes de la part des pays occidentaux pour leur expédier des purificateurs d’air ou pour des explications sur la façon de mesurer la pollution de l’air. Nous recevons des demandes de la part d’Américains, de Britanniques, d’Australiens et même de Néo-Zélandais ! » Selon lui, bien que les types de pollution auxquels les gens sont confrontés dans d'autres pays diffèrent souvent de ceux de la Chine ou de l'Inde, « ils sont de plus en plus sensibles au fait que l'air que nous respirons – bien qu'invisible – a un impact énorme sur notre santé. »
Selon l'OMS, il y a 7 millions de décès prématurés dus à la pollution dans le monde. Neuf enfants sur dix dans la planète respirent de l'air considéré comme dangereux. Ceci indique clairement que la pollution est un défi commun à tous les pays du monde.
Liens: |
|
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
京ICP备08005356号 京公网安备110102005860号