L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU chargé de la coopération Sud-Sud Jorge Chediek (d.) et le directeur général de l’INBAR Hans Friederich.
Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, les organisations internationales jouent chaque année un rôle indispensable. Parmi elles, de nombreuses organisations non-gouvernementales accordent une attention unique aux changements climatiques malgré les différences de leurs thèmes et de leur mode d’expression. Le 14 novembre, un forum dans l’Espace Chine de la COP23 qui a lieu à Bonn a mis en lumière cette préoccupation.
Ce forum, placé sous le thème « Promouvoir l’industrie du bambou à travers la coopération Sud-Sud et Nord-Sud afin de lutter contre les changements climatiques », s’est articulé autour du Réseau international de recherche sur le bambou et le rotin (INBAR). Ayant célébré la semaine dernière son 20e anniversaire, l’INBAR est la première organisation intergouvernementale dont le siège est en Chine. En tant qu’organisation internationale destinée à faire augmenter les avantages sociaux, économiques et environnementaux des ressources en bambou et en rotin, l’INBAR possède de grandes potentialités pour enrayer les changements climatiques.
Le forum a été présidé par Wang Chunfeng, directeur général adjoint du département de la coopération internationale du Bureau national des forêts de Chine. Des invités ont prononcé des discours thématiques, dont Jorge Chediek, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU chargé de la coopération Sud-Sud et directeur du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud ; Carola van Rijnsoever, représentante néerlandaise chargée des affaires du développement durable ; Eduardo Mansur, représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ainsi que Hans Friederich, directeur général de l’INBAR.
Xie Zhenhua, chef de la délégation gouvernementale chinoise, a confié à son représentant le soin de prononcer son allocution. Selon lui, la Chine a toujours attaché de l’importance à la coopération Sud-Sud et Nord-Sud et est prête à offrir de l’aide aux pays en développement touchés par les changements climatiques. Depuis 2011, la Commission nationale du Développement et de la Réforme de Chine a alloué un fonds spécial de 580 millions de yuans pour aider 28 pays en développement à lutter contre les changements climatiques. La Commission a également lancé un projet visant à établir 10 zones modèles de bas carbone, à financer 100 programmes pilotes de bas carbone et à offrir une formation à un millier de professionnels, ce qui a été bien accueilli par les pays en développement. La Commission porte une haute attention à la coopération à travers les organisations internationales, l’INBAR ayant accumulé de riches expériences en la matière. M. Xie a aussi proposé de renforcer les échanges, d’élargir les domaines concernés et de créer des plateformes afin d’amener davantage les organisations internationales à jouer leur rôle dans la lutte contre les changements climatiques.
Dans son discours prononcé au nom du ministre néerlandais du Commerce extérieur et de la Coopération du développement Sigrid Kaag, Carola van Rijnsoever, représentante néerlandaise chargée des affaires de développement durable, a déclaré que le bambou et le rotin ont une grande potentialité pour stimuler la lutte contre les changements climatiques et la réduction des émissions de CO2, ces produits aux multiple usages jouant en effet un rôle d’importance croissante dans la généralisation d’un mode de vie et d’un commerce mondial durables. Selon elle, le gouvernement néerlandais continuera de soutenir le travail de l’INBAR, espérant approfondir la coopération avec cette organisation internationale pour relever ensemble les défis résultant des changements climatiques.
Au nom de Rene Castro Salazar, directeur général assistant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le représentant de la FAO Eduardo Mansur a aussi pris la parole. Selon lui, la FAO, qui s’efforce d’atteindre la sécurité alimentaire pour tous, doit faire face à une situation cruelle : les gens qui souffrent de la famine représentent 11 % de la population mondiale. Les changements climatiques et les guerres sont à l’origine de la famine, et nombre de conflits ont pour cause la sécheresse. Il a souligné que le bambou présente des caractéristiques favorables pour la protection de l’environnement, allant de la conservation des eaux et des sols à l’amélioration de la qualité des terres, en passant par le contrôle de l’érosion des sols et l’élévation de l’adaptation régionale aux changements climatiques. Cependant, la grande potentialité du bambou est loin d’être suffisamment exploitée. Eduardo Mansur a appelé à renforcer les échanges entre les zones productrice de bambou et de rotin, et à faire rayonner le rôle de l’INBAR au service des populations en proie à la famine.
Lors du forum qui s’est déroulé le même jour, l’INBAR a publié le « Plan d’action pour la coopération Sud-Sud dans le bambou en réponse aux changements climatiques ». Selon le directeur général de l’INBAR Hans Friederich, ce document illustre partiellement les fruits du travail de son organisation au cours de ces 20 dernières années, montrant au travers d’exemples concrets que le bambou – qui aide à la remise en état des terres – peut servir de source de combustible vert, ce qui est en faveur de l’emploi de groupes défavorisés comme les jeunes et les femmes.
