Assis sur une machine agricole, un étudiant camerounais inspecte la croissance du colza sur une parcelle d’essai de culture mécanique sur billons à l’Université agricole du Hunan. (XINHUA)

La pandémie de COVID-19 a apporté son lot de bouleversements à l’ordre mondial, mais elle rappelle également aux nations d’explorer de nouveaux moyens de survie et de développement. L’e-commerce et l’économie numérique, au sens large, ont progressé rapidement. Des formes de croissance économique et des modes de vie plus écologiques ont été reconnus et encouragés. L’intégration économique régionale s’est accélérée. Ces profonds changements ont encouragé la Chine et ses partenaires à étendre leur coopération dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ».

Le 18 décembre 2020, Wang Yi, conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères chinois, a participé à la réunion du conseil consultatif du Forum 2020 pour la coopération internationale par liaison vidéo. Il a déclaré : « Quelle que soit l’évolution de la situation, le besoin de la communauté internationale concernant l’initiative “la Ceinture et la Route” reste inchangé ; le soutien des partenaires de l’initiative “la Ceinture et la Route” reste inchangé ; et la détermination de la Chine à faire progresser la coopération internationale de l’initiative “la Ceinture et la Route” reste inchangée ».

Nouvelles tendances

Début avril 2020, l’OMC avait envisagé que la COVID-19 ferait chuter le commerce mondial de marchandises de 12,9 à 31,9 % dans l’année. Mais elle a revu ses prévisions à la baisse en octobre dernier, mentionnant une chute de 9,2 %. L’e-commerce a néanmoins joué un rôle positif dans la promotion du commerce transfrontalier. En réalité, la Chine avait initié le développement de l’e-commerce transfrontalier avec les autres participants à l’initiative « la Ceinture et la Route » dès 2019.

Les innovations numériques sont primordiales pour surmonter les perturbations causées par la COVID-19. Achats et apprentissage en ligne, télétravail et téléconsultations médicales ont contribué à maintenir une vie sociale fonctionnelle pendant les périodes de confinement. Les secteurs de la fabrication, de l’agriculture, du tourisme et de la finance ont su également s’adapter pour répondre à la nouvelle demande durant la pandémie.

La pandémie a également sensibilisé le monde à l’importance du développement éco-responsable. La Chine, avec d’autres pays participant au programme de l’initiative « la Ceinture et la Route », a mis en avant les principes de l’investissement vert en établissant une coalition pour le développement vert et en créant un fonds d’investissement vert. Le développement vert deviendra une priorité absolue pour la future coopération.

Il est essentiel que les pays participant au programme s’unissent en faveur de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable, en concrétisant ses objectifs un par un dans le strict respect des exigences qui y sont liées.

La Chine a annoncé qu’elle s’efforcera d’atteindre un pic d’émissions de dioxyde de carbone avant 2030 et de parvenir à la neutralité carbone avant 2060. Lors de son discours au Sommet de l’ONU sur l’ambition climatique par liaison vidéo le 12 décembre 2020, le Président chinois Xi Jinping a déclaré que d’ici 2030, la Chine aura réduit ses émissions de dioxyde de carbone par 10 000 yuans (1 540 dollars) de PIB de plus de 65 %, par rapport aux niveaux de 2005. Il a également indiqué que la part des combustibles non fossiles dans la consommation d’énergie primaire de la Chine atteindrait environ 25 % et que le pays augmenterait encore le volume de son stock forestier et sa capacité installée d’énergie éolienne et solaire.

Synergie régionale

La COVID-19 a gravement entravé la circulation des personnes, des biens et des capitaux au niveau mondial. Certains pays s’unissent pour atténuer les perturbations engendrées par la pandémie en instaurant une coopération économique régionale plus soudée. Cette coopération permettra d’améliorer l’environnement de l’initiative « la Ceinture et la Route », et donnera un nouvel élan au développement économique des pays participants et à leurs progrès communs.

Le 15 novembre 2020, dix membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, ainsi que la Chine, le Japon, la République de Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont signé le pacte de libre-échange du Partenariat économique régional global (PERG), marquant ainsi une nouvelle étape vers l’intégration économique régionale entre les pays de l’Asie-Pacifique.

En outre, l’Union africaine est devenue la première organisation régionale à signer un accord de coopération avec la Chine dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » en décembre 2020. Cet accord définit la portée et le contenu des principaux projets de coopération dans différents domaines.

La Chine a également annoncé qu’elle envisagerait de rejoindre l’accord global et progressif pour le partenariat transpacifique, un autre accord de libre-échange avec 11 membres, dont certains sont également membres du PERG.

Les États-Unis et d’autres pays occidentaux sont durement touchés par la pandémie et leur capacité à investir à l’étranger est affaiblie. D’autre part, les activités de production sont revenues à la normale après un bref arrêt en Chine grâce au succès des mesures de confinement rigoureuses. La puissante capacité de production et d’approvisionnement de la Chine a donné une impulsion à la coopération tout en garantissant sa stabilité sur le long terme dans le cadre de l’initiative dans l’ère post-pandémique.

Au cours des trois premiers trimestres 2020, les investissements directs non financiers à l’étranger des entreprises chinoises dans les autres pays participants ont atteint 13,02 milliards de dollars, soit une hausse de 29,7 % par rapport à 2019. Au cours de la même période, le volume des échanges de marchandises entre la Chine et ces pays s’est élevé à 6 750 milliards de yuans (1 010 milliards de dollars). Cela représente une croissance annuelle de 1,5 %, soit 0,8 point de pourcentage de plus que la croissance globale du commerce extérieur de la Chine.

Au cours de l’année, les pays participants à l’initiative ont également organisé des vidéoconférences pour coordonner les politiques et faire progresser la coopération au niveau pratique, notamment en matière de finances, de fiscalité, d’énergie, de développement vert et de lutte contre la corruption.

Les principes de base de l’initiative ont fait leurs preuves dans la lutte contre la pandémie : ouverture, intégration et transparence, consultation étendue, contribution commune et avantages mutuels.

L’initiative « la Ceinture et la Route » n’est pas un outil géopolitique, mais une plateforme de coopération économique. L’absence de concurrence idéologique contribue ainsi de manière optimale au développement commun de tous les participants.

L’auteur est professeur d’économie et directeur du Belt and Road Research Institute de l’Université normale de Beijing.

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