De nombreuses grandes marques étrangères font le choix de la Chine en raison du potentiel de son marché. Une tendance qui s’affirme avec l’économie dite du « premier magasin ».

La marque japonaise de style de vie urbaine niko and... est le dernier exemple en date, avec l’ouverture d’une boutique phare sur l’avenue Huaihai à Shanghai, le 21 décembre 2019. Elle devient ainsi l’une des dernières marques étrangères à procéder de la sorte sur cette artère commerciale réputée. Possédant plus de 140 magasins dans le monde, dont 110 au Japon, cette marque avait signé un accord de coopération stratégique avec la société d’investissement Shanghai Huaihai Commercial Group à la mi-2019 avant de prendre pied sur le marché chinois. Son magasin de 3 500 mètres carrés, le premier en Chine et le plus grand au monde, propose un assortiment de près de 4 000 produits personnalisés avec des caractéristiques locales, et prévoit maintenant de coopérer avec des chefs pour proposer plus de plats gastronomiques. « Le marché chinois est plein d’opportunités et très important pour nous », a déclaré Yoshiaki Kitamura, directeur général des ventes chez Adastria, la société de vêtements multimarque à laquelle niko ans… est affiliée. « Shanghai est une ville moderne et les jeunes s’ouvrent rapidement aux nouveautés. Nous avons donc décidé d’ouvrir notre premier magasin ici et sommes impatients d’aller plus loin dans le développement et l’intégration sur le marché chinois. »

Pour les entreprises à la recherche de nouveaux débouchés, la première étape est cruciale. L’emplacement où ils débutent n’est pas seulement déterminé par leur trésorerie, mais aussi par un subtil mélange d’image de marque, d’exposition et de projets d’avenir.

Niko and… n’est pas un exemple isolé, car l’énorme potentiel de consommation de la Chine attire les convoitises des grandes marques mondiales.

Christophe Caillaud, président de Liaigre, une entreprise spécialisée dans le mobilier et la décoration intérieure haut de gamme, a souligné qu’il avait fallu trois ans à sa marque pour se préparer à ouvrir son premier showroom en Chine. Une telle initiative permet d’établir des relations durables avec sa clientèle. « La consommation est tirée vers le haut en Chine, et c’est une bonne nouvelle pour nous. Nous trouvons l’environnement des affaires très convivial », a-t-il remarqué.

Autre exemple, avec la chaîne de restauration rapide canadienne Tim Hortons, spécialisée dans le café et les pâtisseries, qui a fait ses débuts en Chine dans le centre-ville de Shanghai en février 2019. Dix mois plus tard, elle avait ouvert 32 succursales et en prévoit maintenant 1 500 nouvelles au cours de la prochaine décennie. « Par rapport à la consommation annuelle de café par habitant sur les marchés européens et américains, le marché chinois possède un énorme potentiel », a noté Lu Yongchen, PDG de Tim Hortons Chine, qui précise que la réussite à Shanghai laisse entrevoir d’excellentes perspectives de marché dans le reste de la Chine.

Ce sont au total 498 premiers magasins qui auront été ouvert à Shanghai au premier semestre 2019. Pour Liu Min, directeur adjoint de la Commission municipale du commerce de Shanghai, cela donnera un coup de fouet aux dépenses touristiques et améliorera l’environnement des affaires.

« La part de la consommation dans le PIB chinois continue de croître et l’économie du premier magasin jouera un rôle plus important pour stimuler la consommation locale », a remarqué Yang Chang, analyste auprès de la société de bourse Zhongtai. « Cela renforcera la vitalité et contribuera à un développement de haute qualité. »