Les représentants de quatre pays africains – la Zambie, l'Éthiopie, le Kenya et le Mozambique – étaient présents aux quatre coins d'un stand bondé du hall d'exposition de la Foire internationale pour l'investissement et le commerce de la Chine (FIICC) 2019.

Mis en place par le Centre du commerce international (CCI), une agence conjointe de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l'ONU, ce stand est une plateforme permettant à ces pays de promouvoir leurs politiques d'investissement et une fenêtre d'ouverture pour les investisseurs à la recherche de possibilités d'investissement en Afrique.

« L'Afrique regorge d'opportunités d'investissement grâce à son rythme de croissance rapide, mais les investisseurs sont confrontés à des inconvénients et à des risques en prenant des décisions d'investissement par manque d'informations », a affirmé à CHINAFRIQUE Mao Tianyu, conseillère en projets auprès du bureau du CCI pour l'Asie et le Pacifique. « La FIICC est un point de départ pour qu'ils puissent tisser des liens et apprendre à se connaître. »

Une tendance encourageante 

Selon le World Investment Report 2019 publié par les Nations unies à la FIICC, les flux mondiaux d'investissements directs étrangers (IDE) ont diminué de 13 % l'an dernier pour la troisième année consécutive, pour atteindre 1 300 milliards de dollars.

Cependant, alors que les flux d'IDE à destination des pays développés ont chuté de 27 %, atteignant leur niveau le plus bas depuis 2004, les flux à destination des pays en développement sont restés stables, augmentant de 2 %, leur part dans l'IDE mondial atteignant un record de 54 %.

« Cette augmentation des IDE dans les pays en développement est une tendance importante et encourageante », a indiqué Carlos M. Gutierrez, ancien secrétaire américain au Commerce, lors du Forum international de l'investissement 2019 à Xiamen, le 8 septembre. La Chine en a bénéficié, a assuré M. Gutierrez. Selon le rapport, la Chine est devenue le plus important bénéficiaire d'IED parmi les économies en développement en 2018, attirant 139 milliards de dollars, soit une croissance de 4 %.

En outre, la Chine a accru sa propre contribution aux flux d'investissements mondiaux, y compris dans d'autres pays en développement, l'initiative « la Ceinture et la Route » renforçant ses efforts.

Tim Smith, vice-président d'A.P. Moller-Maersk, une entreprise de transport et de logistique de premier plan, a déclaré que les experts estimaient que le commerce augmenterait de plus de 2 500 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années grâce à cette initiative. « C'est une contribution vraiment stupéfiante à l'économie mondiale », a-t-il constaté.

Aubaine et vents contraires 

Zenalem Abebe, expert en promotion de l'investissement auprès de la Commission éthiopienne des investissements, étaient assis à côté de son collègue Mckonnen Solomon, directeur du secteur de l'agriculture et des services, à l'un des coins du stand du CCI.

M. Abebe a décrit l'Éthiopie comme un lieu sûr pour l'investissement, ajoutant que le gouvernement avait levé les restrictions imposées aux secteurs de la logistique éthiopienne telles que les services de conditionnement et d'expédition, en 2018.

M. Solomon a expliqué qu'il avait également ouvert la fourniture d'entrepôts sous douane permettant la participation en coentreprise de fournisseurs de services logistiques internationaux avec une participation maximale de 49 %.

« Le secteur de la logistique, qui appartenait autrefois à l'État, est maintenant ouvert aux investisseurs étrangers », a précisé M. Solomon, ajoutant qu'il favorisait l'acquisition de connaissances, une expertise et une expérience de gestion avancées auprès de fournisseurs de services logistiques de premier plan.

Yang Ben, une coordinatrice du CCI en Zambie, est retournée à la FIICC avec un responsable local pour la promotion de l'investissement. Elle a confié à CHINAFRIQUE que durant son année en Zambie, ce qui l'avait le plus impressionnée était le sens inclusif de son peuple et son ouverture aux investisseurs étrangers. Bien que l'ouverture de pays comme l'Éthiopie et la Zambie soit une aubaine pour les investisseurs mondiaux, il existe également des obstacles.

« Les investisseurs font face à des obstacles économiques qui soulignent une autre tendance croissante de notre écosystème mondial du commerce et de l'investissement », a noté M. Gutierrez. « L'incertitude est l'ennemie des investissements. »

« Nous devons continuer à promouvoir plutôt qu'à limiter les investissements, et à renforcer plutôt qu'à affaiblir la compétitivité de nos entreprises sur les marchés mondiaux, conformément aux règles de l'OMC », a-t-il souligné.

S'attaquant aux conséquences des frictions commerciales entre la Chine et les États-Unis, M. Gutierrez a avancé que les deux pays devaient trouver un moyen de résoudre les problèmes commerciaux afin d'éviter des répercussions négatives sur les investissements transfrontaliers et l'économie mondiale.

Les yeux rivés sur la mer 

En décembre dernier, le Fujian a lancé l'initiative de la Route de la soie maritime, le premier programme de services logistiques complets axé sur le transport maritime par les participants de l'initiative « la Ceinture et la Route », soutenu par plus de 100 entreprises portuaires, de transport, de logistique et de commerce international, y compris Moller-Maersk.

Xu Lirong, président du conseil d'administration de la société chinoise COSCO Shipping, a exprimé lors du premier Forum de la coopération internationale de la Route de la soie maritime, tenu à la FIICC, qu'« à mesure que le protectionnisme, les incertitudes et les pressions à la baisse s'intensifiaient, les industries portuaires et maritimes internationales devraient coopérer et s'unir davantage pour relever le défi afin de minimiser les pertes ».

M. Xu a également déclaré que le système portuaire et d'expédition international était comme un réseau. Par conséquent, sa rationalisation et l'intégration de divers types d'activités constituent un levier pour la transformation industrielle. En intégrant le transport maritime, les ports, le stockage, la logistique et le transport terrestre, la coopération peut être élargie et devenir plus efficace. Cela contribue à améliorer la capacité de service de la chaîne d'approvisionnement, à promouvoir la coopération dans la chaîne industrielle, à créer de nouveaux modes de commerce et à stimuler la croissance économique et commerciale mondiale.

En outre, le transport maritime international charrie environ 90 % des marchandises mondiales et constitue une partie importante du commerce international, tandis que les ports sont le point de rencontre de plusieurs modes de transport. La synergie entre les ports et l'industrie du transport maritime contribuera à stimuler le développement de l'arrière-pays, à attirer les flux de capitaux et à conduire la transformation économique régionale.

M. Smith a également exprimé que les connexions de transport entre les pays participant à l'initiative « la Ceinture et la Route » pouvaient contribuer de deux manières décisives au développement économique. « La première consiste à réduire le temps de transport et la seconde, à renforcer l'intégration commerciale et économique. »

En outre, le développement des infrastructures aura un impact sur la réduction du temps de transport des pays qui ne participent pas actuellement à l'initiative. La Banque mondiale a déclaré que cela contribuerait à 3 % supplémentaires à l'augmentation du commerce, tous les pays devant voir une réduction des coûts commerciaux.

Alan Lee, directeur général adjoint de Fujian Silk Road Maritime Management, s'est enthousiasmé que la Route de la soie maritime du XXI siècle, en tant qu'initiative de développement largement reconnue, progressait et offrirait de nouvelles opportunités aux industries portuaire et maritime. La communauté internationale doit conjuguer ses efforts pour promouvoir son développement et explorer les meilleures pratiques pouvant être appliquées plus largement, a-t-il ajouté.

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