Test de véhicule à guidage automatique dans la quatrième phase du port en eaux profondes de Yangshan à Shanghai, le plus grand terminal de conteneurs automatisé au monde. (XINHUA)

Quand le président Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), a souligné le plan de développement de la Chine pour la prochaine décennie dans son rapport devant le XIXe Congrès national du PCC le 18 décembre, il a proposé une série de projets ambitieux, notamment de « donner plus de pouvoirs aux zones de libre-échange (ZLE) pilotes pour mener la réforme et explorer l’établissement des ports de libre-échange ».

L’initiative a « effectivement relevé le niveau afin de développer le champ d’essai pour la réforme et l’ouverture et nous montre une nouvelle direction vers des standards plus élevés pour inaugurer un nouveau paysage d’ensemble et en profondeur pour l’ouverture », a déclaré Gao Feng, porte-parole du ministère du Commerce (MOFCOM). « Sous la direction unifiée du Comité central du PCC et du Conseil des affaires d’Etat, le MOFCOM, avec les provinces, les municipalités et les départements concernés, étudie les questions concernant l’établissement de ports de libre-échange sur la base de zones de libre-échange pilotes de standards élevés et de haute qualité », a indiqué M. Gao lors d’une conférence de presse à Beijing le 26 octobre. Et d’ajouter que des projets ont été formulés pour des zones portuaires de libre-échange à Shanghai. De plus, la zone pilote de libre-échange de la province du Zhejiang, une des régions les plus développées de Chine, veut devenir un port de libre-échange pilote aux normes internationales pour faciliter le commerce des matières premières, notamment les produits pétroliers.

Chen Bo, directeur exécutif du Centre de recherche sur les zones de libre-échange de l’Université Huazhong des sciences et technologies à Wuhan, dans la province du Hubei, a déclaré : « L’évolution des zones de libre-échange en ports de libre-échange est d’une grande importance pour la réforme et l’ouverture. Le but des ports de libre-échange est d’ouvrir encore plus la Chine. »

Shanghai aurait soumis un programme provisoire pour le pilotage de zones portuaires de libre-échange et discute du projet avec le MOFCOM. Un plan d’application devrait être achevé dans les prochains mois, selon M. Chen.

La ZLE Shanghai version 3.0

Le concept de port de libre-échange a initialement été proposé dans un plan du Conseil des affaires d’Etat pour approfondir l’ouverture de la ZLE pilote de Chine (Shanghai), publié le 31 mars, qui été le troisième document du genre pour la ZLE de Shanghai.

D’après le plan, des zones portuaires de libre-échange seront établies dans la zone sous douane de Yangshan et la zone intégrée sous douane de l’aéroport de Pudong. Les experts du secteur estiment que les points principaux du plan concerneront ces deux nouvelles zones. « Le port de Shanghai sert le delta du fleuve Yangzi et tout le pays, et l’amélioration de son efficacité va donc servir à la fois l’économie régionale et nationale. C’est pourquoi le gouvernement décide d’établir les zones portuaires de libre-échange, estime Sun Yuanqing, directeur adjoint de l’Institut des ZLE de l’Université des finances et d’économie de Shanghai. La combinaison des opérations des zones et des ports de libre-échange permettra de développer le commerce de transit et de la transformation haut de gamme, et d’encourager l’innovation. »

Selon M. Chen, le plan du Conseil des affaires d’Etat nécessite que les normes les plus élevées en termes d’ouverture soient adoptées dans les zones portuaires de libre-échanges prévues à Shanghai. Cela signifie qu’elles doivent entrer en concurrence avec les premiers ports mondiaux qui possèdent les spécialistes et les ressources les plus pointues, comme Hongkong de Chine et Singapour. « Dans cette perspective, les zones portuaires de libre-échange à Shanghai seront plus ouvertes que les zones de libre-échange actuelles. »

Actuellement, on estime que Hongkong, Singapour et Dubaï sont les ports de libre-échange les plus puissants au monde. Les chercheurs considèrent qu’ils peuvent fournir des références précieuses aux ports de libre-échange de Chine. Mais si on la compare à ces petites entités économiques, la Chine doit néanmoins protéger son économie nationale de certaines conséquences négatives dans le processus d’ouverture. « Si nous devons entrer en concurrence pour les ressources mondiales comme Hong Kong et Singapour, nous devons énormément nous préparer », prévient M. Chen.

« La partie continentale de Chine a effectué des progrès rapides ces dernières années, et nos ports ne sont pas inférieurs à ceux de Singapour et Hongkong en termes de capacité de manutention et d’infrastructures, mais il y a encore beaucoup à améliorer dans l’efficacité de la gestion et le commerce international », a noté Bai Ming, directeur adjoint du département des études de marché internationales de l’Académie chinoise de la coopération économique et commerciale internationale. Et d’ajouter qu’il faudra encore du temps pour que la partie continentale s’ouvre davantage car cela nécessite diverses réformes institutionnelles.