L’eau est de plus en plus limpide et le ciel est de plus en plus bleu. Ces dernières années, les villageois du bourg de Zhili, dans la province du Zhejiang (est), observent progressivement des changements autour d’eux. 

« Dans nos villages, il n’y a plus de famille pauvre. En plus des jeunes qui travaillent à l’extérieur de la région, même les gens de plus de 65 ans travaillent encore. Donc, personne n’est pauvre ici », dit Lu Yunqi, secrétaire de la cellule du Parti communiste chinois (PCC) du village de Wupu.   

En fait, parmi les 34 villages du bourg de Zhili, 18 ont été démolis ou sont en train de l’être pour faire de la place à la ville. Dans les 16 qui restent, les jeunes travaillent dans l’industrie de confection de vêtements pour enfants du bourg de Zhili ; les aînés, quant à eux, travaillent dans l’aquaculture, une des principales industries locales.   

Un ouvrier vérifie les poissons dans un étang dans le bourg de Zhili, le 9 mai 2017. (XINHUA)

 Développer les industries   

Avec le lac Taihu situé tout près, l’industrie ici est étroitement liée à l’eau. Des milliers d’étangs de pisciculture nourrissent le développement de l’aquaculture, qui produit des crabes et des crevettes qui sont très en demande sur le marché chinois. 

En effet, depuis la réforme et l’ouverture, les ressources des villages ont été mises en commun. « Au début, la terre et les étangs étaient en jachère, parce que beaucoup leur préféraient l’industrie de confection de vêtements pour enfants. Les choses ont changé depuis que l’État a encouragé les capitaux des entreprises à revitaliser l’agriculture. Les terres regroupées ont été distribuées de façon égale et elles ont ensuite été prises en charge par les agriculteurs », explique M. Lu.   

En 2000, Wu Rongfeng, un villageois de Shanglin du bourg de Zhili, a reçu 18 mu (1,2 ha) d’étang de pisciculture avec une valeur annuelle de production de 40 000 yuans (5 800 dollars) et un profit annuel de 20 000 yuans (2 900 dollars). En 2010, il a appris l’aquaculture dans un cours organisé par le gouvernement local. Suite à cette formation, il a commencé à élever des perches chinoises. « Cette espèce de poisson a une très forte valeur sur le marché, et mes profits doublent donc chaque année », dit M. Wu à CHINAFRIQUE.  

Son succès fut tel qu’en mars 2011, il a fondé sa propre marque appelée Yudage, ou « grand frère des poissons ».  

En prenant le modèle de « coopérative + agriculteurs », l’entreprise compte maintenant 53 membres qui pratiquent l’aquaculture sur 5 500 mu (367 ha) d’étangs. La coopérative emploie aussi plus de 500 familles d’agriculteurs, qui couvrent ensemble une superficie de plus de 40 000 mu (2 667 ha). En 2017, son chiffre d’affaires a atteint plus de 20 millions de yuans (3 millions de dollars), dont 2 millions de yuans (0,3 millions de dollars) en profits.   

D’autres villages du bourg de Zhili se sont plutôt tournés vers leur riche patrimoine pour revitaliser leur économie par le tourisme.   

Le village de Yigao est surnommé la « perle du lac Taihu ». En 2016, grâce à une protection appropriée, son projet d'irrigation et d’aménagement des ressources en eau a été classé dans le patrimoine mondial de l’irrigation. Cela a créé une opportunité pour le développement touristique du village, qui a attiré cette année plus de 20 000 visiteurs venus du monde entier.   

« En prenant le village de Yigao comme centre de nos efforts, nous avons fermement saisi l’opportunité offerte par le patrimoine mondial pour favoriser le développement conjoint des villages voisins. À l’avenir, nous construirons une zone de démonstration touristique le long du lac Taihu », a déclaré Yao Lianhua, vice-secrétaire du PCC du bourg de Zhili.