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Prendre du recul pour aller de l'avant |
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Zheng Xinye et Huang Yanghua · 2018-01-24 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: BAII; Nouvelles Routes de la soie |
De nouvelles approches
La BAII a pour objectif d’améliorer la compétitivité en termes de prix et de coûts des produits énergétiques locaux. Il est également important que la banque établisse un ensemble de critères d’évaluation de projets distincts de ceux utilisés par les institutions multilatérales axées sur le développement.
Pour améliorer l’efficacité dans la production et les transports, la BAII doit se concentrer sur la construction d’infrastructures locales et aider les pays le long des Nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime à faire face à la volatilité des prix sur le marché mondial de l’énergie. Certains exportateurs de pétrole sont vulnérables aux fluctuations des prix sur le marché international en raison du déséquilibre entre la production et la consommation de ressources énergétiques. En 2016, la production de pétrole brut en Irak, en Iran et en Azerbaïdjan représentait respectivement 5 %, 4,9 % et 0,9 % de la production mondiale, mais la part de la consommation de ces pays restait très faible par rapport au niveau mondial : 1,9 % en Iran, et pour les autres pays, le chiffre est négligeable.
La tendance est aussi évidente pour le gaz naturel. En 2016, la production de gaz naturel au Turkménistan représentait 2 % du total mondial, mais la part de la consommation du pays est insignifiante par rapport à la consommation mondiale. Cette interaction entre la production et les ventes reste fortement déséquilibrée. La BAII devrait donc se concentrer sur l’amélioration de la compétitivité internationale de ces produits énergétiques, en augmentant le développement et la sécurité énergétiques grâce aux infrastructures et en stimulant les profits locaux dans tous les futurs projets de financement.
Lorsqu’elle fournit des prêts et des financements, la BAII doit rester flexible en termes de normes du travail et d’environnement, en sélectionnant celles qui sont compatibles avec les étapes correspondantes du développement économique pour les pays où l’investissement doit être réalisé. Les institutions financières actuelles dans le monde se ressemblent dans l’application d’un seul critère de référence pour les normes du travail et environnementales, et ont tendance à négliger la capacité financière limitée des pays moins nantis. La majorité des pays impliqués dans l’initiative des Nouvelles Routes de la soie sont des économies à revenu faible et moyen, et pour celles-ci, les conditions préalables coûteuses pour l’environnement et le travail ne devraient tout simplement pas s’appliquer. Une solution possible est que les directives soient conçues pour améliorer la compétitivité en termes de coûts, avec des normes du travail et environnementales établies pour s’adapter aux différents niveaux de développement des différentes sociétés, réduisant ainsi les obstacles financiers au développement de ces pays. C’est seulement ainsi que la BAII pourra jouer un rôle plus efficace dans la construction d’infrastructures énergétiques dans le cadre de l’initiative des Nouvelles Routes de la soie.
Il est également nécessaire que la BAII établisse un système d’évaluation des politiques plus systématique, qui cherche à trouver un équilibre entre le développement inclusif et le développement vert. Les niveaux généralement faibles de développement économique dans les pays situés le long des Nouvelles Routes de la soie présentent naturellement de faibles niveaux d’émissions de carbone historiques. Ces pays devraient donc avoir droit à des permis d’émission de carbone qui ne représentent pas seulement leur contribution négligeable à l’empreinte carbone mondiale, mais leur permettent aussi de capitaliser sur leurs ressources énergétiques afin de catalyser leur propre décollage économique. Cependant, les grandes institutions actuelles comme la Banque mondiale, la Banque asiatique de Développement, la Banque africaine de Développement et la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement insistent sur une politique uniforme pour les prêts pour les énergies thermiques, ayant mis fin à des services financiers pour de tels projets.
L’utilisation d’énergies propres est une tendance mondiale pour alimenter le développement vert. Cependant, la production et le stockage de certaines énergies propres telles que l’énergie éolienne et solaire sont en grande partie instables, tandis que l’hydroélectricité est une ressource régie par des contraintes géographiques. Afin d’alimenter la révolution de l’énergie verte nécessaire pour assurer la stabilité de l’environnement, les combustibles fossiles doivent être utilisés, et le développement, la production, le transport et la modification des technologies vertes reposent pour l’instant sur un certain degré de puissance thermique. Si la politique uniforme est conforme aux normes de protection environnementale, elle sape néanmoins le développement d’une nouvelle industrie énergétique dans les pays les moins développés et impose aux pays en développement des barrières financières insurmontables pour saisir les opportunités.
Il appartient maintenant à la BAII d’adopter une politique de financement flexible et des méthodes d’évaluation plus empiriques pour déterminer les modalités d’octroi de financements aux pays le long des Nouvelles Routes de la soie. De cette manière, et en continuant à s’efforcer d’atteindre les objectifs à long terme d’un développement écologiquement durable, la BAII peut fournir un soutien financier aux pays en développement que d’autres organisations multilatérales ne peuvent ou ne veulent pas faire.
(Zheng Xinye est professeur à la faculté d’économie à l’université Renmin de Chine ; Huang Yanghua est chercheur associé à l’Institut d’économie industrielle de l’Académie chinoise des sciences sociales.)
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