法语词典:
中文 English Deutsch 日本語 Chinafrique
Suivez-nous sur
  • descriptiondescription
Accueil Chine Monde Economie Culture Environnement Documents
Accueil >> Culture

Franchir la barrière du goût

Godfrey Olukya  ·  2021-01-20  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: restaurant chinois; Ouganda

Les restaurants chinois sont en plein essor à travers l’Ouganda. 

 

Il y a deux ans, lorsqu’Éric Waibi, 26 ans, a postulé au restaurant chinois Yellow Chilies après avoir abandonné ses études universitaires, le jeune homme n’avait aucune idée de la chance unique qui allait s’offrir à lui. Le restaurant est situé à Jinja, une ville située à 80 km de la capitale Kampala, près de la source du Nil.

Au lieu d’être employé comme nettoyeur ou gardien de sécurité, Éric a contre toute attente obtenu un poste de cuisinier et rapidement gravi les échelons jusqu’à devenir chef de cuisine après avoir reçu une formation en cuisine chinoise.

« Je suis venu chercher du travail ici après avoir abandonné mes études universitaires car je ne pouvais plus payer mes frais de scolarité. Je pensais que je ne pourrais obtenir qu’un emploi manuel ou peu qualifié, mais on m’a proposé de devenir aide-cuisinier. Pendant six mois, j’ai été formé par un chef chinois appelé Ajie, qui m’appris, ainsi qu’à un autre collègue, à cuisiner une multitude de plats chinois. Après avoir complété la formation, j’ai été engagé comme chef cuisinier », dit-il.

Les plats qu’il maîtrise désormais incluent le poulet épicé à la cacahouète, le wok de légumes, le poisson épicé à l’ail, le riz cantonnais au poulet et les nouilles épicées à l’ail. Grâce à son salaire, Waibi a été en mesure de payer la dot de sa femme et de construire sa propre maison.

Une clientèle diversifiée 

Comme l’explique Barbra Nandutu, la directrice du restaurant : « Nous faisons un bon chiffre d’affaires. S’il n’y avait pas eu la pandémie de COVID-19, nous afficherions complet tous les jours ». Selon elle, le restaurant attire chaque jour de nouveaux clients, en particulier des Ougandais qui, ayant découvert le restaurant une première fois à l’invitation de leurs collègues chinois, prennent goût à la gastronomie chinoise et finissent par devenir des clients réguliers. Le restaurant est également populaire auprès des personnes qui ont vécu en Chine en tant qu’étudiants ou expatriés. Les Ougandais apprécient la nourriture chinoise pour sa saveur et ses bienfaits sur la santé », ajoute-t-elle.

« L’une des raisons pour lesquelles la nourriture chinoise est devenue si populaire auprès des Ougandais est son goût. Contrairement à la nourriture indienne qui est souvent âcre ou trop épicée, la nourriture chinoise est plus sucrée et a un prix plus abordable. Nos plats varient entre 21 000 et 50 000 shillings ougandais (6 à 14 dollars). Les Ougandais apprécient aussi la façon chinoise de servir la nourriture, dans un plat commun. » Le restaurant est également populaire auprès des Ougandais mariés à des ressortissants chinois et des élites urbaines qui considèrent que les fruits de mer préparés à la chinoise sont bons pour la santé.

Selon Alfonse Waiswa, un client régulier du restaurant : « Je viens ici au moins trois fois par semaine. Leur cuisine me rappelle mes années d’université en Chine. » Il recommande aux Ougandais de découvrir la cuisine chinoise pour élargir leurs horizons et découvrir d’autres goûts et de nouvelles saveurs.

À environ 500 mètres de Yellow Chilies, à proximité de l’autoroute Nairobi-Kampala, se trouve un autre restaurant chinois appelé Ling Ling. D’après son propriétaire, Zhong Zubao, Ling Ling est le premier restaurant chinois à s’être établi à Jinja en 1996. À l’époque, ses seuls clients étaient des Chinois et quelques missionnaires.

« En 2000, seuls 10 % de nos clients étaient Ougandais, tandis que le reste de la clientèle était composée de Chinois et d’Indiens. » Ce chiffre était passé à 20 % en 2015 et avait même atteint 50 % avant le début de la pandémie. Zhong Zubao, qui emploie vingt-cinq employés ougandais et cinq Chinois, estime que la cuisine chinoise est devenue populaire au fil de l’augmentation des revenus de la population, qui pousse les Ougandais à tenter de nouvelles expériences. « Une autre raison est que les gens sont davantage exposés à d’autres cultures et qu’ils sont désormais au courant des bienfaits de la nourriture chinoise, en particulier les fruits de mer. »

La pandémie de COVID-19 a eu un impact sur l’activité du restaurant car la plupart des clients préfèrent désormais manger chez eux. De plus, avec l’arrivée d’un nombre croissant de Chinois en Ouganda et l’ouverture de nouveaux restaurants et d’hôtels, la concurrence est devenue rude dans le secteur de la restauration.

Partager les bénéfices économiques 

On estime le nombre de restaurants chinois en Ouganda à plusieurs centaines, aussi bien dans les centres urbains que dans les petites villes. Kampala compte environ 30 restaurants chinois. Parmi les plus populaires, on trouve Fang Fang, Shanghai, China Garden, Huo Guo et Great China Wall. Leurs plats les plus demandés sont le porc grésillant, le hot pot, les ailes de poulet marinées, les raviolis et les rouleaux de printemps.

« Petit à petit, les Ougandais ont commencé à apprécier la nourriture chinoise. Ce succès a conduit à l’ouverture de centaines de restaurants chinois dans tout le pays », déclare Alex Kasozi, un responsable commercial de l’Autorité ougandaise d’investissement, une agence gouvernementale semi-autonome. La plupart des restaurants et des hôtels servant de la nourriture chinoise sont gérés par des Chinois, mais des Ougandais ont également commencé à ouvrir leurs propres restaurants de cuisine chinoise dans les centres commerciaux des régions rurales du pays. Il est devenu courant de trouver de petits restaurants chinois gérés par des Ougandais qui ont été initiés à sa préparation en travaillant avec des Chinois », ajoute Kasozi, qui est basé dans le district de Gulu, dans le nord de l’Ouganda.

Poussés par l’augmentation de l’obésité dans la classe moyenne, les conseils des émissions portant en matière de santé et de nutrition ainsi que leurs recherches sur internet, beaucoup d’Ougandais se tournent aujourd’hui vers la nourriture chinoise comme alternative alimentaire saine.

La popularité croissante des restaurants chinois s’est accompagnée d’une augmentation du nombre d’Ougandais gagnant leur vie grâce à ce secteur. En addition des employés travaillant dans ces restaurants, une multitude de commerçants et d’agriculteurs locaux fournissent les ingrédients utilisés dans leurs cuisines. Certains agriculteurs tirent profit de ces nouvelles opportunités en vendant leurs produits à des intermédiaires qui les revendent ensuite, tandis que d’autres vendent directement leurs produits aux restaurateurs. « Je vends la majorité des épinards, des laitues et des choux que je cultive aux restaurants chinois de Kampala », déclare Edward Kamya, un agriculteur du district de Wakiso, à 15 km de Kampala.

Il est possible de commander des plats chinois en ligne via des applications comme Jumia Food, qui livrent directement les plats chez les clients. « À Kampala, il est très facile de passer commande dans l’un des restaurants avec lesquels nous collaborons. Jumia Food s’assure de livrer ces délicieux plats chinois, encore chauds, dans un délai très court », indique le prospectus de l’entreprise.

« Les restaurants et entreprises fondées par des Chinois sont bénéfiques pour notre pays. Ils contribuent à l’économie en employant des Ougandais, et en payant des impôts localement », conclut Amelia Kyambadde, ministre ougandaise du Commerce, de l’Industrie et des Coopératives.

Reportage d’Ouganda 

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

Liens:
Xinhuanet CGTNfr China Tibet Online Le Quotidien du Peuple Radio Chine Internationale
Ambassade de Chine en France Ambassade de France en Chine Faguowenhua French.china.org.cn
La Chine au Présent La Chine Pictorial Traduction en ligne

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号-3 京公网安备110102005860