Récemment, un nouveau venu dans le 7ème art asiatique, le réalisateur Wang Xuebo, a fait son entrée dans la sélection du Festival international du film de Vancouver pour le prix « Dragon et Tigre » après avoir été remarqué au Festival international du film de Busan en Corée du Sud dans la catégorie « Nouvelle vague » pour son film « Knife in the Clear Water ».  

Le film est adapté d'un roman éponyme de l'auteur chinois Shi Shuqing, de la minorité Hui de Chine. Il raconte l'histoire d'un vieil homme de cette minorité, Ma Zishan, qui va offrir en sacrifice un bœuf qu'il possède depuis plus de dix ans en mémoire de sa femme disparue. Trois jours avant le sacrifice, le vieux bœuf qui s'abreuve voit dans l'eau le couteau sacrificiel et commence à cesser de se nourrir et de s'abreuver afin de se purifier avant que son existence ne prenne fin. Cette histoire se déroule dans un village quelconque de l'ouest de la Chine, mais le réalisateur n'a pas mis l'accent sur la vie rurale. Par les couleurs et la musique, Wang Xuebo réussit cependant à capturer la spiritualité intrinsèque du vieil homme et du bœuf dans son aspect le plus pur. Il effectue ainsi une prouesse artistique marquante dans le cinéma sur le thème de la minorité musulmane Hui de Chine. « Pour montrer encore mieux le caractère spirituel de cette histoire réaliste dans le film,  je me suis servi de la peinture classique occidentale dans la construction de l'image, et les sons reflètent les impressions de la musique classique. Durant les 90 minutes du film, elle résonne ainsi comme une symphonie », explique le réalisateur.  

De manière générale, les films artistiques ne parviennent pas à remplir les salles en Chine, mais pour le producteur du film, Derek Tung-Shing Yee, un réalisateur célèbre, l'audience n'est pas toujours un gage de qualité : l'œuvre de Wang Xuebo en est un parfait exemple.