A la veille de l'ouverture de la 21e Fête de la francophonie en Chine, la Résidence de France à Beijing a accueilli le 9 mars les médias pour une soirée de présentation des activités et de rencontres avec les participants.  Beijing Information a rencontré l'écrivaine et traductrice Agnès Desarthe et le photographe Baudouin Mouanda. 

Agnès Desarthe (Photo : Laurent Hou)

Agnès Desarthe : la francophonie abolit des frontières 

Révélée par son roman « Un secret sans importance » qui obtient le Prix du Livre Inter en 1996, Agnès Desarthe est une auteure française prolifique de romans et de livres pour enfants. Sa présence à la Fête de la francophonie en Chine lui donnera une occasion inespérée d'entrer en contact avec son public et de faire connaître son œuvre, mais aussi de découvrir un pays aux contrastes fascinants.  

Agnès Desarthe n'est en effet pas une inconnue en Chine : « Un secret sans importance » et « Cinq photos de ma femme » ont déjà été traduits en chinois et quatre de ses livres pour enfants viennent d'être publiés. A peine arrivée en Chine, elle a déjà passé une après–midi à Beijing avec des enfants chinois qui les avaient lus pour un riche moment d'échanges et de rencontres.   

Agnès Desarthe définit la francophonie comme « un espace et une communauté qui abolissent certaines frontières » et considère que la diversité du français est une source de richesse inépuisable qui peut assurer son expansion. Elle aura l'occasion de le vérifier en Chine où le français est derrière l'anglais, la seconde langue européenne la plus parlée.  

Evoquant ses premières impressions de Chine, Agnès Desarthe y voit davantage des combinaisons harmonieuses que des paradoxes. « Ce voyage va certainement semer des graines qui vont finir par germer, je ne sais pas comment, mais c'est évident. C'est tellement fort comme milieu, comme expérience, comme dépaysement, à tout point de vue : la lumière, les bâtiments, les gens, les attitudes, la diversité, la modernité mélangée à un certain archaïsme, le côtoiement des choses très anciennes et très modernes. » 

Pour cette agrégée d'anglais et traductrice renommée, la langue et l'écriture chinoise ont une résonnance particulière. Elle évoque « le mystère de l'écriture chinoise où le geste d'écrire est glorifié par l'art de la calligraphie ». Et d'ajouter : « Le chinois, c'est pour moi la langue de l'hyperécriture ». La langue chinoise, ce sont aussi des sons et des intonations nouvelles qu'Agnès Desarthe résume par la fricative rétroflexe, une modalité articulatoire peu répandue mais « facilement identifiable et tellement spécifique au chinois », dit–elle en tentant de répliquer ce son.   

Agnès Desarthe participera au Festival littéraire Bookworm de Beijing avant de poursuivre son court périple chinois à Hangzhou et à Shanghai.