La Chine et le Mozambique souhaitent multiplier les échanges entre les peuples pour renforcer la confiance mutuelle.

Maria Gustava, ambassadrice du Mozambique en Chine

Cette année marque le 46e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Mozambique, correspondant également au 46e anniversaire de l’indépendance du Mozambique. CHINAFRIQUE a rencontré Maria Gustava, ambassadrice du Mozambique en Chine, pour parler du développement des liens au cours des dernières décennies, des principaux domaines de coopération, des échanges entre les peuples et des perspectives d’avenir.

CHINAFRIQUE : Quelle est votre opinion sur le développement des relations sino-mozambicaines au cours des 46 dernières années ? Quels sont les faits marquants de l’évolution des liens bilatéraux ?

Tout d’abord, je tiens à rappeler que nous célébrons non seulement le 46e anniversaire des relations bilatérales mais aussi le 46e anniversaire de l’indépendance de notre pays, qui est une date très spéciale pour le Mozambique et pour la Chine, car les relations diplomatiques ont été établies le même jour. La Chine a été le premier pays à reconnaître le Mozambique comme un pays indépendant. Nos relations bilatérales n’ont cessé d’évoluer depuis lors. Nous entretenons de très bonnes relations d’amitié, de solidarité et de coopération. Aujourd’hui, celles-ci se sont transformées en partenariat à part entière.

En tant que partenariat stratégique de coopération, un accord a été conclu entre nos deux dirigeants, le Président Filipe Nyusi et le Président Xi Jinping，qu’ils ont signé en 2016. Nos relations sont excellentes et elles évoluent dans le bon sens. Le résultat est évident à l’échelle du pays et du peuple.

Au cours des dernières décennies, la Chine et le Mozambique ont coopéré dans divers domaines tels que l’agriculture, les soins médicaux, le commerce, etc. Quelle est votre vision des futurs liens entre les deux pays ? Dans quels secteurs pensez-vous qu’ils doivent renforcer leur coopération ?

Les relations entre le Mozambique et la Chine se consolideront et s’étendront à l’avenir car nous en avons déjà jeté les bases. La confiance règne entre nos deux pays. Et nos peuples sont également désireux de coopérer. Je prévois qu’à l’avenir, nous continuerons à renforcer notre coopération dans les organisations internationales. Le Mozambique soutient la Chine sur des politiques telles qu’« un pays, deux systèmes », et s’oppose à toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine.

Nous continuerons également à entretenir nos relations économiques gagnant-gagnant, avec des entreprises chinoises investissant au Mozambique. Les échanges commerciaux continueront à se développer. Les domaines que nous considérons comme essentiels sur le plan économique sont les investissements dans les infrastructures grâce à l’ICR. Il est également important de développer davantage le commerce et les investissements dans l’agriculture, car le Mozambique est un pays à tradition agricole.

La Chine possède un avantage comparatif en termes de fonds et de technologie. Elle peut donc partager son expérience avec le Mozambique dans le domaine de l’agriculture et dans d’autres domaines dans lesquels nous coopérons déjà. Je peux également évoquer les relations entre nos peuples. De bonnes perspectives de coopération se profilent dans les domaines économique, politique, social et culturel entre les deux pays.

Le concours vidéo et photo Chine-Afrique 2021 a été lancé le 21 mai. Quelle est votre opinion sur les échanges entre les peuples comme ce concours ? Selon vous, comment promouvoir le contact et les échanges entre les peuples de nos deux pays ?

Il s’agit d’une excellente initiative car elle montre la réalité aux deux parties. En effet, elle permet à nos jeunes, par exemple, de mieux connaître la Chine, sa culture, ses traditions, comment elle a réussi à se développer pour devenir la deuxième plus grande économie du monde. Et en parallèle, elle permet aux Chinois d’en savoir plus sur l’Afrique et de mieux comprendre mon pays. Concernant les échanges entre les peuples, une bourse d’études a été mise en place.

Nous continuerons à faire venir davantage d’Africains en Chine pour leur permettre d’apprendre et de nouer des amitiés ici. Ainsi, à leur retour au pays, ils continueront à entretenir cette relation. En outre, de jeunes Chinois se rendent également au Mozambique, et sur le continent africain de manière plus générale, pour y séjourner et même pour participer à certaines activités communautaires bénéfiques. Je pense donc qu’il est très important pour l’avenir des relations que nous fassions participer des personnes de tous horizons.

La deuxième Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA) se tiendra à Changsha, au Hunan, cette année. Comment voyez-vous les liens économiques et commerciaux entre la Chine et le Mozambique ? Qu’attendez-vous de l’exposition de cette année ?

C’est grâce à l’interaction économique que notre peuple pourra sortir de la pauvreté et se développer. Nous attendons beaucoup de notre participation à cet événement. Nous amènerons nos entrepreneurs pour échanger avec les entrepreneurs chinois et montrer ce qu’ils peuvent offrir au marché chinois. Nous avons besoin d’une ouverture plus large pour que nos produits soient vendus en Chine, en particulier les produits agricoles.

La Chine est un grand marché et elle nous accorde un accès en franchise de droits à son marché. Il est également important que la Chine puisse travailler avec nous sur la transformation des produits agricoles car nous avons beaucoup de produits agricoles qui doivent être transformés. La Chine possède l’expertise, le financement et le marché. Il est important pour nous de commencer à renforcer les capacités de nos agriculteurs pour qu’ils puissent améliorer leurs produits afin d’avoir accès à ce grand marché. Nous sommes donc ravis de travailler avec la Chine en espérant pouvoir vendre davantage de produits agricoles.

Cette année, la réunion du FCSA aura lieu au Sénégal. Comment considérez-vous le rôle du FCSA dans la promotion de la coopération sino-africaine et de la communication de haut niveau entre la Chine et les pays africains ?

Depuis 2000, lorsque le FCSA a été créé, en termes de chiffres et en termes d’interaction, il ressort que beaucoup d’actions ont été menées, ce qui signifie que le FCSA a joué un rôle très important dans la promotion de la coopération entre la Chine et l’Afrique. Mais je pense que nous pouvons encore faire plus. Nous pouvons voir quel est l’avantage comparatif, ce que nous avons fait de mieux et que nous pouvons continuer à faire, et ce que nous pouvons faire un peu plus, car le monde n’est pas figé, il évolue. Nous devons donc nous adapter à la nouvelle réalité.

Le Mozambique se réjouit de participer à la prochaine réunion du FCSA au Sénégal. Nous sommes prêts à apporter notre contribution à la plateforme pour faire encore évoluer la coopération sino-africaine.

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn