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Un cœur d'or

Li Xiaoyu  ·  2021-06-18  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Chine; Ghana; cardiologie

L’attachement et la contribution d’une spécialiste chinoise au développement des compétences en cardiologie au Ghana 

Lin Chunying (2e à gauche) et son équipe en visite post-opératoire auprès d’une patiente après une intervention chirurgicale réussie au Ghana en 2015. (COURTOISIE) 

En octobre 2019, le docteur Yaw Adu-Boakye, originaire de l’Hôpital universitaire Komfo Anokye (KATH) à Kumasi, dans le centre du Ghana, a fait la une de la presse locale. Avec ses collègues, ce jeune cardiologue a réussi à implanter un stimulateur cardiaque chez une adolescente souffrant d’une malformation cardiaque. Il s’agissait de la première intervention chirurgicale cardiaque mini-invasive réalisée par des cardiologues ghanéens. Jusque-là, l’opération à cœur ouvert laissait généralement une cicatrice permanente chez les patients. Fort de cette réussite, M. Adu-Boakye a officiellement fondé la première équipe au Ghana pour l’installation de stimulateurs cardiaques. Une véritable bouffée d’oxygène pour les malades atteints d’insuffisance cardiaque. Il était d’autant plus fier de cet exploit qu’il l’avait accompli en présence de sa formatrice chinoise, Lin Chunying. Force est de constater que sa formation d’un an sous la direction de Mme Lin à l’Institut cardiovasculaire de l’Hôpital populaire de la province du Guangdong (GPPH) en 2015 a joué un rôle décisif dans ce succès.

Formation des talents

Mme Lin, 57 ans, travaille aujourd’hui en tant que secrétaire du Comité du Parti communiste chinois pour l’Hôpital populaire numéro 2 de Nanhai, relevant du GPPH. Cette cardiologue senior se distingue par une longue expérience professionnelle datant de 1988. Consciente de la pénurie de personnel en cardiologie au Ghana au cours de sa première mission d’assistance médicale de deux ans, l’idée lui est venue, en 2014, de former des professionnels de santé pour le pays. Elle a tenté coûte que coûte d’« apprendre à pêcher » plutôt que de « donner du poisson », suivant le précepte de Confucius.

Son idée a pris forme lorsque la Commission nationale de la santé a donné feu vert à sa proposition de projet de coopération cardiologique sino-ghanéenne. Entre 2014 et 2020, le GPPH a été chargé de l’exécuter à l’aide d’une enveloppe de 20 millions de yuans (3,1 millions de dollars), avec Mme Lin comme responsable.

C’est ainsi qu’en décembre 2014, Francis Agyekum, qui pratique la médecine à l’Hôpital universitaire Korle-Bu (KBTH), est devenu le premier cardiologue ghanéen à recevoir une formation continue au GPPH. Au bout d’un an, il est retourné au Ghana pour mettre à profit les compétences qu’il avait acquises sur les procédures interventionnelles coronaires (PIC) et les stimulateurs cardiaques. En tant que chef de file en chirurgie cardiaque de son pays, il est aujourd’hui à même de réaliser jusqu’à 30 PIC par mois sur les malades originaires du Ghana et des pays voisins comme le Bénin, le Nigeria ou la Sierra Leone.

À son image, un total de 23 cardiologues et infirmiers issus des quatre coins du pays, y compris M. Adu-Boakye, a bénéficié de ce programme de formation entre 2015 et 2019. L’effet n’a pas tardé à se faire sentir. Ils jouent désormais le rôle de fer de lance de la cardiologie ghanéenne. Leur nombre étant de plus en plus important, avec l’aide de Mme Lin, la Société de cardiologie du Ghana a finalement vu le jour en 2018, et a établi un partenariat avec la Fédération chinoise de cardiologie, faisant monter d’un cran la coopération sanitaire bilatérale.

Lin Chunying (3e à gauche) entourée de médecins ghanéens après une implantation de stimulateur cardiaque au Ghana en 2019. Toute l’équipe avait reçu une formation continue en Chine sous la direction de Mme Lin. (COURTOISIE)

Interventions sur place

Toujours dans le cadre de ce projet, Mme Lin a amené à six reprises son équipe, composée de spécialistes de premier plan, à effectuer des interventions gratuites pour les patients ghanéens au KATH, au KBTH et au Greater Accra Regional Hospital. En l’espace de cinq ans, 52 opérations ont été réalisées. L’équipe a appliqué des techniques et équipements de pointe pour prendre en charge des cas souvent très critiques et complexes, comme la résection d’une énorme tumeur cardiaque en 2016. L’implantation d’un stimulateur cardiaque chez un malade souffrant de cardiomyopathie dilatée en 2017 constitue, elle aussi, une grande première dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Cela représente également une belle occasion d’apprentissage pour les cardiologues ghanéens. Comme en témoigne le cas de M. Adu-Boakye, à force d’observer et d’imiter, l’équipe locale est parvenue, elle-même, à maîtriser des techniques avancées. « C’est un petit pas pour les cardiologues chinois, mais un bond de géant pour le Ghana », affirme Mme Lin.

Pour les maladies cardiovasculaires, mieux vaut prévenir que guérir. Le Ghana n’avait néanmoins jamais réalisé d’enquête sur les facteurs de risque pour établir les taux de prévalence nationale de base et quantifier l’amplitude des maladies non transmissibles. Pour faire face à ce problème, Mme Lin s’est rendue deux fois au Ghana entre 2016 et 2018 pour conduire une enquête auprès d’un échantillon de 1 100 personnes dans quatre régions du pays pendant trois mois, avec les collègues locaux, malgré la chaleur accablante. Le résultat a fait état d’un taux de prévalence de l’hypertension de 39 %, les maladies cardiovasculaires constituant ainsi l’une des plus grandes menaces sur la population du Ghana. Sa thèse élaborée à partir de cette recherche a été publiée dans le journal de l’Association américaine de cardiologie en décembre 2020, comblant les lacunes au niveau international sur les connaissances en la matière.

« Ce projet nous aide à identifier les facteurs de risque des maladies cardiaques et des vascularites dans les communautés et à proposer des systèmes de soutien et de traitement rapide », analyse Isaac Kofi Owusu, chef de l’unité de cardiologie au KATH.

Un dévouement sans borne

Lors de la Journée internationale des femmes 2018, l’OMS a mis en avant sur son site Web les citations des dix figures du leadership féminin, dont Mme Lin. « Je n’ai jamais pensé au leadership ni à devenir leader. Je veux juste sauver les malades, de tout mon cœur et de toute ma pensée. »

En fait, c’est l’attachement à cette conviction qui l’a engagée, fin 2011, dans sa première mission médicale au KBTH en tant que cheffe de la 2e équipe chinoise au Ghana. En deux ans, elle a réussi à réduire le taux de mortalité de 11 à 5 % chez les patients dans le service de cardiologie de l’hôpital en mettant en place un modèle de gestion moderne. Par ailleurs, elle s’est rendue, avec ses coéquipiers, dans les régions montagneuses et reculées pour mener des consultations gratuites de dépistage des maladies cardiovasculaires. Lorsqu’elle est rentrée en Chine au bout de deux ans, elle a découvert avec émotion que les cheveux de sa mère avaient blanchi. Mais cela ne l’a pas empêchée de retourner au Ghana à maintes reprises les années suivantes.

« Notre expérience en Afrique nous a vraiment marqués. En voyant les médecins locaux que nous avons formés s’épanouir et formuler de nouvelles demandes, il nous est impossible de relâcher nos efforts. Le développement cardiologique est un grand enjeu de santé publique pour un pays. Je suis fière d’apporter ma pierre à l’édifice », assure Mme Lin.

 

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