« Il y a trop de choses, je ne sais pas par où commencer », déclare l’écrivain allemand Christian Schmidt dans une interview à Beijing Information en parlant des changements qui l’ont le plus impressionné en Chine ces dernières années. Il s’est installé à Beijing avec son épouse en 2005, et à chaque fois qu’il se penche sur le parcours de la Chine, il découvre de nouveaux développements et des changements qui l’étonnent, observant que le pays devient peu à peu prospère.
Le Parti communiste chinois célébrera son centenaire en 2021. Parlant des réalisations obtenues au cours du siècle dernier, M. Schmidt les qualifie d’« incroyables ». Il ne s’agit en rien d’admiration béate, mais de conclusions qu’il a tirées sur le développement et les progrès de la Chine. En termes de poids économique, de revenu par habitant, de taux d’illettrisme, de niveau de nutrition et de taux de longévité, M. Schmidt énumère en détail et avec précision les grandes avancées. « Les faits prouvent que la supériorité du modèle de développement de la Chine est inégalée. Il n’y a pas de pays en développement au monde qui ait obtenu d’aussi grandes réalisations en si peu de temps. » La lutte contre le COVID-19 de la Chine a confirmé son point de vue. « Le gouvernement, sous la direction du Parti communiste chinois, a démontré sa capacité à répondre rapidement et efficacement à la crise dans la prévention et le contrôle de l’épidémie. »
Christian Y. M. Schmidt pose à Beijing le 6 février 2020.
Début 2020, M. Schmidt était à Beijing lorsque l’épidémie a débuté et il a consigné les mesures de prévention et de contrôle qu’il a vues et vécues dans son journal de bord. Afin de raconter aux Allemands quelle était réellement la vie en Chine durant cette période, il a publié son journal sur Internet. « J’aurais aimé que le gouvernement allemand réagisse face à la pandémie de manière aussi décisive et claire. Cela aurait sauvé de nombreuses vies », explique-t-il. Son jugement sur la gouvernance chinoise ne repose pas seulement sur la prévention et le contrôle de l’épidémie. Il a en effet été profondément impressionné par le développement rapide des transports publics et du réseau ferroviaire à grande vitesse, ainsi que par les progrès considérables réalisés à Beijing et ailleurs pour enrayer le smog. « Le gouvernement chinois peut toujours répondre rapidement aux problèmes qui surviennent. C’est l’impression que j’ai toujours eue », remarque-t-il. Bien sûr, il reste des progrès à accomplir. Il souhaite que la Chine, premier producteur mondial d’énergie alternative, s’implique davantage avec l’abandon du charbon dans un avenir prévisible. En outre, il considère que la poursuite de l’expansion du réseau autoroutier est une erreur, car il ne considère pas le transport automobile individuel – à moteur électrique ou à combustion interne - comme durable. Il estime aussi qu’il serait préférable d’instaurer un meilleur équilibre homme-femme au niveau des postes de responsabilité politique.
Si l’on considère les succès de la Chine, l’élimination de la pauvreté absolue est, de l’avis de M. Schmidt, le plus important d’entre eux. « Le droit de ne pas vivre dans la pauvreté est le plus important des droits humains pour moi. Si une personne se trouve prise dans le piège de la pauvreté, les autres modalités des droits humains ne sont rien pour elle que des mots sur le papier. » Au cours de l’année 2020, les objectifs de réduction de la pauvreté de la Chine ont été pleinement atteints selon le calendrier prévu, et les ruraux pauvres ont tous été tirés de la pauvreté en vertu des normes actuelles. Les progrès de la Chine au cours de ces 40 années de réforme et d’ouverture ont permis à plus de 700 millions de personnes de sortir de la pauvreté, contribuant à plus de 70 % de la réduction de la pauvreté dans le monde. « La Banque mondiale estime qu’il y a encore près de 700 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté absolue dans le monde. La pratique chinoise a montré que la pauvreté n’est pas une fatalité et qu’elle n’est pas irrémédiable. » Selon lui, la Chine a non seulement établi un modèle pour la réduction de la pauvreté dans le monde, mais a également apporté des opportunités grâce à son propre développement.
L’initiative de « la Ceinture et la Route » en est l’une des meilleures illustrations. Ces dernières années, les investissements entre la Chine et les pays situés le long de la « Ceinture et la Route » n’ont cessé de s’approfondir. Selon les données du Ministère du commerce, au cours de la période du 13ème plan quinquennal, le montant total cumulé des investissements a dépassé 90 milliards de dollars. « C’est précisément grâce à ces investissements que les pays qui ont longtemps été victimes de pression de la part des pays occidentaux développés et qui ne sont considérés que comme des sources de matières premières bon marché ont pu parvenir à se développer par eux-mêmes. Les investissements de la Chine dans la construction d’infrastructures notamment aideront à bâtir un monde plus équitable, un monde moins menaçant. »
M. Schmidt est un fin connaisseur de la Chine et regrette que l’image de son pays d’adoption auprès des Allemands ne soit pas objectif. « Plus la Chine se développe avec succès, plus l’image de la Chine donnée par la plupart des médias allemands est sombre. Cela est particulièrement évident dans les reportages sur l’épidémie. » Selon lui, les médias étrangers tentent désormais de présenter la Chine comme un pays de plus en plus agressif. « Mais ils ne fournissent aucune preuve concrète à l’appui », note-t-il. « La Chine n’a pas fait de revendications territoriales au cours de ces dernières décennies, et encore moins mené de guerre, contrairement à de nombreux Etats occidentaux, y compris l’Allemagne », explique-t-il.
Au cours de la période récente, les relations Chine-UE ont également subi les affres des « sanctions relatives aux droits de l’homme » et des mesures de rétorsion, ainsi que l’impact de l’affaire du « coton du Xinjiang ». M. Schmidt estime que la Chine et l’Allemagne doivent renforcer la coopération dans tous les domaines pour améliorer la compréhension et éliminer les malentendus. En plus de promouvoir la traduction mutuelle d’œuvres littéraires chinoises et allemandes, il estime que les échanges culturels doivent être davantage encouragés. En outre, une fois l’épidémie terminée, les échanges commerciaux et entre les gens doivent non seulement reprendre, mais aussi continuer à se développer. « Après tout, rien n’est plus propice pour supprimer les idées préconçues et éliminer les quiproquos que de venir en Chine et de faire personnellement l’expérience de la Chine. »
