Un parfum d’artisanat flotte sur le village fleuri de Yilelite, en Mongolie intérieure. Yilelite signifie la victoire dans la langue locale.

Huang Baiyinchulu pose devant son étal de fruits et ses vélos de location à Yilelite, en Mongolie intérieure.

Sous le soleil brûlant, Huang Baiyinchulu, 68 ans, agite un éventail devant son stand de fruits pour chasser les mouches en jetant un œil sur son petit-fils endormi. Souriant, il semble satisfait de sa vie actuelle et dit « remercier le gouvernement ».

Dans sa jeunesse, il était un charpentier réputé dans son village de Mongolie intérieure et son métier constituait la principale source de revenus de la famille. Il y a quelques années, un accident de travail lui a sectionné trois doigts. « La famille ne pouvait vivre que de l'agriculture et les revenus étaient instables. Il y a quatre ans, le gouvernement a édifié un village fleuri. Aujourd'hui, je loue des vélos dans cet endroit pittoresque et je vis confortablement. Tout est plus facile qu'avant et je peux m'occuper de mon petit-fils », explique Huang, qui ajoute que le village fleuri a apporté de la vitalité à Yilelite, augmenté les revenus des villageois et changé leur vie.

Ces dernières années, il y avait 552 ménages de 1 872 personnes à Gaqaa (bourg de Yilelite), dont 90 ménages de 184 personnes qui étaient pauvres. La plupart d’entre eux ne subsistaient que grâce à l'agriculture, mais les terres arables étaient rares, avec seulement 0,2 hectare par habitant, leurs revenus suffisaient à peine à la nourriture et à l’habillement.

Grâce au tourisme rural, la vie quotidienne, les affaires et les loisirs ont été largement facilités. En 2017, le village fleuri a commencé à accueillir des touristes. Les fermes-loisirs, le parc aux paons, le bassin aquatique, les pâturages ainsi que d’autres attractions ont permis aux villageois de se débarrasser de la pauvreté et de prospérer. Certains sont devenus guides, d’autres vendent leurs produits agricoles et d'élevage. Un village ethnique anonyme bénéficie désormais d’une solide réputation.

En 2015, le revenu annuel par habitant à Gaqqa n'était que de 7 500 yuans, contre 18 500 yuans en 2019, ce qui motive encore plus les villageois. Eux qui dépendaient uniquement de l'agriculture exploitent désormais des commerces : des étals de produits agricoles naturels, la location de vélos, des points de vente de thé au lait et des boutiques d'artisanat offrent aux touristes plus de choix, pour le bénéfice de tous les villageois.

Huang Baiyinchulu a choisi d'installer un étal dans ce lieu pittoresque en prenant pour exemple Xin Tianxi, un entrepreneur prospère des environs. « Sa famille a d'abord commencé avec la location de vélos. Au début, il n'était pas très chaud. Le responsable du village l'a alors encouragé en s’engageant personnellement. Résultat : il a gagné plus de 100 000 yuans en une année ! Maintenant, il loue des vélos électriques et ses affaires sont en plein essor », raconte Huang. Sa famille propose aussi des repas et vend des produits bio, alors que son fils a participé à la construction de ce site pittoresque avec une pelleteuse achetée à crédit. Le revenu annuel de la famille a également doublé pour atteindre 70 000 yuans par an. Cette année, le prêt du fils a été remboursé, et la maison rénovée. La vie est désormais plus belle.

Les villageois reconnaissent que les changements à Gaqqa ont été particulièrement importants ces dernières années. Par le passé, les gens occupaient le temps à des loisirs stériles, mais maintenant, chacun vaque à ses occupations et un nouvel état d’esprit règne à Gaqqa. Le « village fleuri » de Yilelite est ainsi devenu à juste titre un endroit « triomphal » humecté par la rosée du bonheur.