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Hainan garde le cap contre la pauvreté pendant l'épidémie |
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Ji Jing · 2020-04-08 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: Hainan; lutte contre la pauvreté; Chine |
Sanya, une ville côtière de la province de Hainan, le 17 février (Photo : Xinhua)
Au cours du mois dernier, He Dexin, originaire du village de Ruilian à Chengmai, un xian de la province méridionale de Hainan, était débout dès l’aube pour ramasser et aller vendre les légumes plantés l’hiver dernier – des choux, des poivrons et des haricots – une source importante de revenus pour les paysans locaux.
Sa famille était autrefois enregistrée comme pauvre, disposant de peu de moyens pour accroître les rendements, mais aussi pour payer les frais de scolarité.
Un programme de formation organisé par les autorités locales lui a permis d’acquérir plus de compétences, et donc d’améliorer les revenus. Des efforts qui ont payé, puisqu’en 2016, le revenu annuel par personne dans son foyer qui n’était que de 2 000 yuans est passé à 12 000 yuans en 2019. « Mes revenus augmenteront encore cette année si j’accrois la superficie de mes cultures et que je trouve un emploi de conducteur de pelle hydraulique. »
Au cours de ces dernières années, Chengmai a proposé plus d’une centaine de formation dans la construction, l’utilisation des pelles, le commerce et l’élevage. M. He en a profité pour renforcer ses connaissances dans la culture maraîchère, et obtenir le certificat de conducteur de pelle. Il a déjà gagné plus de 30 000 yuans en vendant des légumes cette année et espère gagner plus avec ses haricots. Il prévoit de rénover sa maison avec ses gains.
Cueillette du thé dans une coopérative rurale du xian autonome li de Baisha, province de Hainan, le 27 février (Photo : Xinhua)
Stimuler le développement
Depuis l’année dernière, les autorités de Chengmai encouragent le développement des secteurs contribuant à la lutte contre la pauvreté en recherchant des talents, en particulier des jeunes diplômés.
Cai Yuxu est l’un d’eux. Il a lancé une coopérative d’élevage avec sept de ses camarades de retour au pays. Il a établi des ranchs à Ruixi et Jinjiang, deux cantons de Chengmai. En juillet dernier, lors de sa demande de construction d’un autre ranch de plus de 500 bovins à Zhongxing, un autre canton du xian, les autorités l’ont aidé à louer un terrain et approuvé le projet en moins de six mois.
Les autorités du canton ont déjà alloué 4,72 millions de yuans dans un fonds de lutte contre la pauvreté pour acquérir des parts de la coopérative rurale pour 565 foyers pauvres. Ces derniers ont pu empocher 175 600 yuans en 2017 et de 670 000 yuans en 2018, la coopérative leur offrant également une formation professionnelle pour qu’ils puissent ensuite travailler dans les fermes.
Lai Peng, partenaire de M. Cai, a souligné que la coopérative avait mis en place une chaîne industrielle complète comprenant la plantation d’herbe fourragère, la production de fourrage, l’élevage de bétail, ainsi que le traitement et l’utilisation du fumier. Elle fournit des conseils techniques aux paysans locaux afin de les aider à sortir de la pauvreté.
Atténuer l’impact de l’épidémie
La lutte contre la pauvreté à Hainan a subi le contrecoup de l’apparition du COVID-19. Li Jun, secrétaire adjoint du comité provincial du PCC de Hainan, veut stabiliser les acquis et concilier la bataille contre l’épidémie et la lutte contre la pauvreté.
Beaucoup à Chengmai travaillent loin de chez eux, et l’épidémie les a empêchés de partir. Dans le village de Mailing, 24 de ces travailleurs migrants pauvres n’ont ainsi pas pu retourner à leur poste, et pour qu’elles continuent de percevoir un revenu, les responsables ont pris des dispositions afin que certains travaillent chez un maraîcher, et que huit d’entre eux soient embauchés dans les points de contrôle antiépidémique du village.
Plus d’un millier de personnes dans les 11 cantons de Chengmai ont été affectées dans de tels postes avec un salaire journalier de 200 yuans. Parallèlement, le bureau de lutte contre la pauvreté de Chengmai a enregistré les personnes démunies incapables de retourner à leur poste, publiant en ligne des offres d’emploi.
Cai Yongquan, un villageois de 50 ans de Wanning, un autre xian de Hainan, est déjà sorti de la pauvreté, mais s’inquiète car il ne peut travailler pendant l’épidémie. Il a trois enfants, dont deux vont à l’école. Il est tombé en dessous du seuil de pauvreté il y a plusieurs années sous le poids des frais de scolarité. Cependant, avec l’aide des autorités, ses enfants ont eu accès à un fonds éducatif de lutte contre la pauvreté. Il a échangé son terrain contre des parts dans une coopérative rurale locale et perçoit désormais un dividende chaque année. Il a également trouvé un emploi à proximité pour compléter ses revenus. Le foyer a de la sorte réussi à sortir de la pauvreté, mais l’épidémie exerce de nouvelles pressions sur ses finances.
En entendant parler des difficultés de M. Cai, le responsable de la lutte contre la pauvreté, Yang Fang, a signalé son cas aux autorités, qui ont créé 1 300 emplois temporaires dans le travail de lutte contre le COVID-19 et donné la priorité à l’embauche de personnes en difficulté financière.
Wanning a développé l’agriculture tropicale, une importante source de revenus pour les paysans locaux. Depuis le début de l’épidémie, la difficulté de vendre des produits agricoles a cependant porté un coup dur à ceux qui viennent juste de sortir de la pauvreté. Les autorités se sont donc mobilisées pour offrir une assistance individuelle à 542 paysans touchés en achetant leurs produits et en aidant à les vendre en ligne.