Construire une communauté de destin pour l’humanité dans la nouvelle ère 

Du passé à aujourd’hui, les principes que Zhou Enlai a sans cesse réaffirmés demeurent toujours une pierre angulaire de la diplomatie chinoise malgré l’évolution du temps et de l’environnement international. 

Durant toutes ces années allant des années 1950 jusqu’à nos jours, la Chine n’a jamais cessé d’accorder ses aides aux pays en développement dont le montant s’élève à plus de 60 milliards de dollars au total aujourd’hui. Ces aides ont permis de réaliser plus de 5 000 projets d’infrastructures dans les pays bénéficiaires. 

Quant aux chemins de fer, après la ligne Tanzanie-Zambie, la Chine a aidé ces dernières années l’Ethiopie et Djibouti, puis le Kenya à construire deux autres lignes : le chemin de fer Addis-Abeba et le chemin de fer Mombasa-Nairobi. 

La Chine garde toujours une tradition datant de 1963 : celle d’envoyer des missions médicales en Afrique. Aujourd’hui, on compte 43 missions médicales chinoises dans 42 pays africains. Plus d’un millier de médecins chinois travaillent en permanence sur le terrain, et au total, plus de 280 millions de patients locaux ont été soignés durant toutes ces décennies. 

Pour soutenir les missions onusiennes de maintien de la paix, plus de 2 500 casques bleus chinois sont déployés dans des zones de conflits, principalement en Afrique. Au total, la Chine a envoyé depuis 1990 jusqu’à présent près de 40 mille casques bleus. Dans ce domaine, la Chine est le premier parmi les 5 membres permanents du Conseil de sécurité. 

Début 2017, face aux multiples défis auxquels l’humanité fait face aujourd’hui, le président chinois Xi Jinping a lancé un appel à la communauté internationale, lors d’un discours qu’il a prononcé au Palais des Nations à Genève, pour la construction d’une communauté de destin de l’humanité. Cet appel a rencontré un écho très favorable et cette idée est déjà endossée par l’ONU dans ses documents officiels. 

Concrètement, tout ce que la Chine a fait en faveur de la paix et du développement avec ses partenaires de tous les continents va déjà dans le sens de cet appel. L’exemple à citer entre autres est la coopération menée pour la construction de la « Ceinture économique de la Route de la Soie » et de « la Route maritime de la soie du XXI^e siècle ». Proposée par Xi Jinping en 2013, cette initiative de coopération « Ceinture et Route » a été accueillie avec enthousiasme partout dans le monde. Aujourd’hui, la Chine a déjà signé des accords de coopération « Ceinture et Route » avec plus de 80 pays ou organisations internationales et est en train de construire 75 zones économiques et commerciales dans 24 pays partenaires. Les investissements chinois dans les pays partenaires dans ce cadre totalisent déjà plus de 50 milliards de dollars, créant plus de 200 000 emplois. Manifestement, la coopération « Ceinture et Route » est en train de contribuer et contribuera toujours avec force à la construction de la Communauté de destin de l’humanité.  

Bref, la diplomatie chinoise tourne à pleine cadence. Elle poursuit toujours les mêmes objectifs fondamentaux qui sont la paix et le développement, et elle en dispose aujourd’hui plus de moyens. Devenue deuxième économie du monde, la Chine contribue à plus de 30 % à la croissance économique du monde. La Chine organisera tous les ans, à partir de cette année, une foire internationale d’importation à Shanghai. Ce sera une grande première en Chine mais aussi dans le monde. L’idée est très simple : permettre à tous les pays du monde de mieux profiter du marché chinois.  

Si Zhou Enlai était encore parmi nous et voyait tout cela, sans aucun doute, il s’en réjouirait vivement ! C’était certainement son rêve ! 

Pour les Chinois de ma génération qui ont grandi en même temps que la Chine nouvelle, nous avons suivi toute l’évolution de ses relations extérieures. Personnellement, je me rappelle toujours que dans les années 60, une pièce de théâtre intitulée « Tambour de combat de l’équateur » avait été montée et jouée partout en Chine, racontant le combat de Lumumba pour l’indépendance de sa patrie. Je ne savais pas que j’aurais un jour l’honneur d’aller travailler dans son pays pour la coopération sino-congolaise.  

Je me rappelle aussi que le jour de l’annonce de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, un des instituteurs de ma classe a fait part avec solennité aux écoliers que nous étions de cette nouvelle. Malgré notre jeune âge, nous avons senti l’importance de cet événement à travers le ton solennel de l’instituteur. Je ne savais pas non plus qu’un jour j’aurais l’occasion de travailler en France et de visiter l’hôtel où vivait Zhou Enlai quand il faisait ses études à Paris. 

Je me rappelle également, j’étais déjà plus grand, l’avertissement lancé à Hanoï par Zhou Enlai aux Américains à l’apogée de la guerre du Viêtnam. Je sentais le poids que pesaient ses paroles. Evidemment, je me rappelle qu’ensuite, commençait le virement positif des relations sino-américaines.  

Quand nous regardons rétrospectivement l’extraordinaire parcours de la diplomatie chinoise, nous pensons naturellement à tous ses artisans dont Zhou Enlai est l’un des plus grands avec son rôle irremplaçable à côté du Président Mao, à chaque moment crucial et pour chaque décision de première importance. 

A l’occasion de son 120^e anniversaire, nous exprimons tout notre respect à Zhou Enlai, l’un de ces grands hommes qui ont laissé leurs empreintes dans l’histoire contemporaine de la Chine et du monde !   

(L’auteur est un ancien diplomate et ambassadeur de la République populaire de Chine.)