|
|
|
|
Un témoin de l'Histoire |
|
· 2016-07-01 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: PCC; Chine |
Ai Ping avec le Président éthiopien, Mulatu Teshome
Une fanfare militaire et une salve de 21 coups de canons. C’est avec ce genre de marques de reconnaissance que les nations se prouvent leur amitié. Mais quand il s’agit de partis politiques, les amitiés se construisent plus discrètement. Ainsi, bien que le Parti communiste chinois (PCC), l’un des plus grands partis au monde, fête ses 95 ans le 1er juillet, peu d’anecdotes semblent avoir marqué ses échanges avec les autres partis. Ai Ping, un vétéran du PCC, se souvient cependant de nombreuses interactions entre le Parti et les partis africains. Celui-ci a passé 30 ans à développer les relations extérieures du PCC. D’une certaine manière, sa carrière reflète la progression d’un des plus célèbres partis communistes du monde.
Changement de politique
En 1977, M. Ai vient d’obtenir son diplôme en langue anglaise lorsqu’il décroche son premier emploi au département international du Comité central du PCC. Ce département avait été créé en 1951, presque deux ans après la création de la République populaire de Chine, pour gérer les relations extérieures du parti, en promouvant les échanges et la coopération avec les autres partis communistes à travers le monde. M. Ai est nommé au bureau des affaires ouest-asiatiques et africaines. Après seulement deux mois, il est témoin d’un changement historique dans la politique du parti.
Fin 1977, des représentants du Frelimo (Front de libération du Mozambique), parti au pouvoir au Mozambique, se rendent en Chine. Le Frelimo voulait créer des liens avec le PCC, mais ce dernier se montrait hésitant. « À cette époque, le PCC avait pour politique d’uniquement créer des liens avec des partis communistes », raconte M. Ai à
Toutefois, il n’est jamais sage de refuser froidement un rameau d’oliviers, et le parti dut repenser sa politique. Suite à ce voyage, le département international et le ministère des Affaires étrangères proposent au Comité central du PCC de lever les restrictions concernant les relations du parti, en particulier vis-à-vis des partis nationalistes en Afrique sub-saharienne. « C’était un tournant dans l’histoire du PCC. À partir de ce moment-là, les relations extérieures du parti n’étaient plus uniquement basées sur le partage d’une idéologie, ou les objectifs du mouvement international communiste », se souvient M. Ai. « Il a commencé à servir la diplomatie internationale du pays. Je me considère très chanceux d’avoir été témoin de ce changement. »
Le « cercle d’amis » du PCC s’est dans un premier temps ouvert aux partis nationalistes, puis aux partis sociaux-démocrates, pour finalement faire tomber les barrières idéologiques et inclure les partis bourgeois des pays développés. Aujourd’hui, le PCC a établi des relations avec la plupart des partis politiques dominants dans le monde. « Les échanges entre partis sont devenus un accès direct et une fenêtre permettant au PCC de comprendre le monde », confie M. Ai.
Alliés naturels
Lorsque le PCC décide de s’ouvrir, M. Ai est convaincu que cette ouverture doit commencer par le continent africain. « Les pays africains sont des alliés naturels du PCC, parce que les mouvements de libération nationale des pays africains étaient par essence liés au mouvement international communiste », affirme-t-il. En Afrique, les mouvements de libération nationale étaient principalement menés par des partis politiques africains. Influencés par la Chine et l’Union soviétique, beaucoup de pays africains voulaient choisir la voie socialiste à l’issue des indépendances. La proximité des idéologies signifiait également une proximité dans les objectifs de développement, ce qui facilitait la mise en place de politiques de coopération, raconte M. Ai.
Les divergences idéologiques n’étaient plus un obstacle. « Ce n’était pas des partis communistes et les pays ne choisissaient peut être pas la voie communiste, mais tous les partis politiques dans le monde font face aux mêmes défis et enjeux – la paix et le développement. » Grâce à cette politique d’ouverture, M. Ai a voyagé dans plus de 40 pays africains et a accueilli de nombreux amis africains en Chine. « Notre travail consiste à leur montrer la vraie Chine, et partager avec eux les bonnes et les mauvaises expériences du PCC », explique M. Ai. Selon lui, il est essentiel que les pays africains trouvent leur propre voie, et des partis politiques sont pour cela nécessaires.
L’un des plus anciens amis du PCC est le FDRPE (Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens), arrivé au pouvoir en 1991. Une première délégation du FDRPE se rend en Chine en 1994 pour s’inspirer du développement rural chinois. M. Ai organise leur voyage en Chine et les accompagne tout au long de leur séjour. Trois ans plus tard, lorsqu’il se rend en Éthiopie, ses amis de la délégation lui disent avoir trouvé « un chemin éthiopien pour le développement » grâce à ce qu’ils ont appris en Chine – une industrialisation avec l’agriculture comme priorité.
Un autre rôle
Si M. Ai est témoin de nombreux changements au sein du PCC, sa vie change en 2001, lorsqu’il est nommé ambassadeur de Chine de Éthiopie. « C’était la première fois que je représentais mon pays, j’étais très fier. » Selon lui, son expérience dans la gestion des échanges entre les partis lui permet de gérer les défis liés à sa nouvelle fonction. En effet, les amitiés établies pendant ses années au PCC lui permettent de trouver les bons interlocuteurs avec facilité : « C’était comme avoir une voie de communication supplémentaire. »
Après la fin de son mandat en 2004, Ai ne retourne plus en Ethiopie pendant six ans. Quand il y retourne finalement en 2010, en tant que directeur du département international du Comité central du PCC, il est ébahi par les changements dans le pays. Il se rend alors compte que les relations Chine-Afrique ont atteint un autre niveau. Dans cette nouvelle ère de mondialisation, M. Ai est persuadé que les relations diplomatiques doivent dépasser la proximité des idéologies, les relations entre partis ou bien les amitiés individuelles. La coopération économique mutuellement bénéfique étant selon lui essentielle. « Partout dans le monde, la diplomatie sert toujours des intérêts nationaux », affirme M. Ai. « La Chine se concentre sur son développement économique depuis le début de la réforme et l’ouverte à la fin des années 1970. L’objectif de sa politique extérieure est donc de créer un environnement favorable pour la modernisation et la promotion des échanges économiques avec les autres pays. »
À la retraite depuis 2014, M. Ai a été élu vice-président de l’Association chinoise pour l’entente internationale, une organisation caritative visant à « aider le monde à comprendre la Chine, et aider la Chine à comprendre le monde ».
Beijing Information
Imprimer
|
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
京ICP备08005356号 京公网安备110102005860号